Lors de notre dernière vente d’instruments à vent et à cordes pincées, nous vous parlions de la vogue des vielles à roue sous Louis XV. Et si nous remontions un peu plus loin dans le temps, sous le règne de Louis XIV ? À cette époque, un instrument gagne ses lettres de noblesse : la guitare. Une famille de luthiers, les Voboam, va alors se distinguer et travailler pour la Cour. Samedi 1er mai 2021, lors de notre prochaine vente d’instruments à vent et à cordes pincées, nous vous proposerons un précieux témoignage de cette histoire : une guitare signée Alexandre Voboam. Une rareté, quasiment dans son état d’origine, qui nous replonge en plein XVIIème siècle, à une époque où le roi jouait de la guitare…
Impossible de parler de guitares baroques sans penser aux Voboam. Pendant plus d’un siècle – de 1630 à 1760 environ – les membres de cette famille vont travailler au service des plus grands commanditaires. Ils sont vite introduits à la cour du roi – en attestent les armes gravées sur certains étuis et guitares. L’exemple le plus significatif est sans conteste l’étui d’une guitare de Jean-Baptiste Voboam (1699, La Haye, Geementemuseum, dépôt du Rijksmuseum) arborant les armoiries de Louis XIV. Plus facilement visible car conservé au musée de la Musique de Paris, l’étui de la guitare par Jean Voboam ayant appartenu à Marie-Thérèse de Bourbon Condé (1687, Paris, Musée de la Musique) porte également ostensiblement les armes de la princesse.
Ces quelques exemples témoignent du rôle majeur joué par les Voboam dans la production de guitares à destination de la maison royale. Un rôle qui les a amenés à faire évoluer l’instrument, tant dans ses proportions que dans ses éléments décoratifs, afin de satisfaire au mieux la demande. En résultent de somptueux modèles, très aboutis, dont le raffinement se fait parfois l’écho d’autres savoir-faire très appréciés à l’époque. On pense à l’ébéniste favori de Louis XIV, André Charles Boulle, dont le travail à partir d’écailles de tortue n’est pas sans rappeler certains placages des guitares des Voboam.
Les recherches effectuées sur les Voboam sont assez récentes et les incertitudes subsistent quant aux différents membres de la famille. Elles s’appuient sur des documents d’archives et des comparaisons stylistiques. On distingue 4 ou 5 luthiers ayant exercé à Paris. Tout d’abord René Voboam (vers 1606 – vers 1671), fondateur de l’atelier rue Saint-Honoré, dont la première guitare signée date de 1641. On suppose parfois l’existence d’un frère, Alexandre Voboam (? – 1679), actif entre 1652 et 1670, mais celle-ci est sujette à caution selon certains experts[1].
[1] Florence Gétreau, “La dynastie des Voboam : nouvelles propositions”, Revue française d’organologie et d’iconographie musicale, n°2, 1996,
S’ajoute à cela une deuxième génération avec les fils de René, Jean Voboam (vers 1633 – après 1691) et Nicolas-Alexandre, dit Alexandre Voboam le Jeune (vers 1633 – après 1691). Le fils de ce dernier, Jean-Baptiste dit Jean Voboam (1671 – après 1731), représentant de la troisième génération, travaille aux alentours de 1697-1730. Enfin, on peut parler d’une quatrième génération, puisque son fils Jean-Jacques, devient apprenti de Jean-Claude Goujon (facteur de clavecins) en 1740[1].
[1] https://collectionsdumusee.philharmoniedeparis.fr/0705601-portrait-famille-voboam.aspx
Malheureusement, peu d’instruments réalisés par les Voboam nous sont parvenus. La guitare de la vente du 1er mai, en plus d’avoir le mérite de nous livrer un témoignage inédit, fait partie des rares modèles subsistants. Un témoignage que le cartouche incrusté sur la tête rend d’autant plus intéressant par son inscription “Alexandre VOBOAM”. En effet, comme nous venons de le rappeler, plusieurs doutes subsistent quant à l’identité d’Alexandre Voboam. Alexandre l’Aîné et Alexandre le Jeune sont-ils distincts ou s’agit-il de la même personne ? René Voboam aurait pu avoir un frère, cependant nous n’avons trouvé aucun document d’archive à ce sujet[1]. Nous savons en revanche que trois guitares, toutes datées de 1652, sont signées “Alexandre Voboam” et qu’une autre de 1670 – conservée au National Music Museum de Vermillion (USA) – portant son initiale et son nom, pourrait être de la même main.
[1] Extrait de F. Gétreau, «Attribution et chronologie des instruments de la dynastie Voboam à Paris (1640-1740). La méthode historique et organologique au service de la datation», Dater l’instrument de musique, Paris, Cité de la musique, 2010, p. 4-23.
Les guitares réalisées par la suite sont attribuées à Alexandre Voboam le Jeune, en raison d’une série d’instruments datés entre 1675 et 1679, et marqués “Alexandre Voboam le Jeune”. Ils présentent toutefois une facture très proche des modèles signées “Alexandre Voboam”, ce qui pourrait laisser penser qu’il s’agit d’une seule et même personne. À partir de 1680, la mention “le Jeune” disparaît. Est-ce en raison de la mort de celui qui aurait été Alexandre l’Aîné ? Cette disparité de signatures pourrait aussi s’expliquer par l’analphabétisme avéré d’Alexandre Voboam le Jeune. Quoiqu’il en soit, les similitudes de factures sont bien réelles. Comme le résume Florence Gétreau :
Entre les deux mains, les parentés [sont] de plusieurs ordres : les tasseaux joignant le manche et la caisse, ainsi que les talons en bas de caisse, utilisent des filets larges à pleine épaisseur, disposés de part en part. Les chevillers sont d’un même profil [et] le placage d’ébène à l’avers du cheviller est continu jusque sur ces bordures.
Extrait de F. Gétreau, «Attribution et chronologie des instruments de la dynastie Voboam à Paris (1640-1740). La méthode historique et organologique au service de la datation», Dater l’instrument de musique, Paris, Cité de la musique, 2010, p. 4-23.
Toutefois, ce doute quant à l’existence d’un autre Alexandre Voboam, frère de René, n’entrave en rien l’expertise. L’examen visuel et l’étude comparée des différentes factures ont permis à Jérôme Casanova, expert en instruments à cordes pincées, d’attribuer le modèle de la vente du 1er mai à Alexandre Voboam le Jeune. Il est, en effet, très proche des guitares connues du luthier. On retrouve notamment le même système de motifs d’incrustations sur les bords de la guitare et autour de la rosace. Autre élément courant sur les instruments d’Alexandre Voboam le Jeune, la frise décorative est séparée par deux filets d’ivoire.
À titre de comparaison, toutes ces particularités sont également présentes sur l’exemplaire du musée de la Musique, datée de 1676. La découpe, tout comme le chevillier, sont typiques de ses productions. Enfin, comme il est fréquent de l’observer sur les guitares d’Alexandre le Jeune, le fond d’if est divisé en 5 lais par incrustation de 4 larges filets d’ivoire flanqués d’ébène. Le modèle du Museum of Fine Arts de Boston, daté de 1680, est l’un de ceux qui se rapprochent le plus de la guitare en vente.
Somptueusement décorée, cette guitare rend compte de l’estime dont jouissait l’instrument sous le règne de Louis XIV. Le soin apporté à chaque détail confirme sa haute destination. Plus qu’un objet de pratique musicale, elle devient le symbole du rang social, du bon goût et du raffinement de son propriétaire. Les matériaux les plus précieux sont employés à sa construction. Le modèle de la vente du 1er mai ne déroge pas à la règle. Les éclisses sont en ébène incrustée de filets d’ivoire que l’on retrouve également à l’arrière du manche et de la tête.
Ce souci de raffinement est aussi perceptible dans le traitement purement décoratif des moustaches. Entre stylisation et naturalisme, le luthier a porté une attention particulière à la représentation des feuilles et de leurs ramifications, afin d’obtenir un déploiement des moustaches élégant et équilibré.
Par ailleurs, pour satisfaire la clientèle, les Voboam vont s’appuyer, et développer, un motif ornemental – la pistagne – consistant en une alternance de losanges d’ivoire et d’ébène disposés en frise. C’est ce que l’on observe sur la table d’harmonie bordée d’un motif se prolongeant sur les bords de la touche et reproduit sur la tête. Le dessin de la rosace est lui conçu à partir de ce motif de pistagne.
Chaque partie de la guitare répond donc à cette double fonction pratique et esthétique. L’instrument a réellement été pensé comme une œuvre d’art, destinée à être jouée, mais également montrée. Comble du luxe, la rosace réalisée en parchemin s’étend sur trois étages. Ce travail minutieux et délicat indique la haute position sociale dont était issu le commanditaire. Dès lors, il n’est pas surprenant que ce type de guitare ait séduit les peintres des XVIIème et XVIIIème siècles, à commencer par Watteau, Van Loo ou encore Nattier. La guitare est désormais digne de figurer sur les portraits d’apparat.
On doit ce nouvel engouement pour la guitare au monarque lui-même qui, très tôt, décide de délaisser le luth pour celle-ci. Plus qu’un simple apprentissage, c’est un véritable objet d’enthousiasme pour le roi. Les plus illustres virtuoses sont appelés à la Cour, tels que l’espagnol Bernard Jourdan de la Salle (1651) ou encore l’italien Francesco Corbetta (vers 1656). Ce dernier – si l’on en croit la compilation d’archives rassemblées par Jacques Bonnet en 1715 – est “venu exprès d’Italie […] pour montrer à jouer de cet instrument” à Louis XIV qui finit par “égaler” le maître[1].
[1] Jacques Bonnet, Histoire de la musique et de ses effets, depuis son origine jusqu’à présentement, 1715 (rédigé à partir des documents regroupés par l’abbé Bourdelot et Pierre Bonnet-Bourdelot)
Au sein du petit cercle de musiciens admis dans la Chambre du roi, on compte aussi le très renommé Robert de Visée, le compositeur qui a ouvert la voie au répertoire romantique. Ainsi, en quelques décennies, sous l’impulsion de Louis XIV, la guitare se hisse au rang des instruments les plus nobles et obtient les faveurs de l’élite – dont celles des plus grands virtuoses à l’image de Jean-Baptiste Lully, surintendant de la musique du roi[1]. Simultanément à Paris, des luthiers travaillent à la conception d’instruments exceptionnels, dignes des commandes prestigieuses. Parmi lesquels Jean Desmoulins, Jacques Dumesnil, et bien entendu, les Voboam.
[1] Sinier de Ridder, La guitare, Paris 1650 – 1950, tome I, 2007
Outre sa facture raffinée, cette guitare a l’intérêt d’être restée dans un état proche de celui d’origine. En effet, les seules modifications qui ont été apportées concernent le chevalet à six cordes, ainsi que le contre chevalet collé sous la table d’harmonie et ses six perçages. Les chevilles pourraient également être d’origine. La table a conservé une bonne partie de ses moustaches et, par chance, la rosace en parchemin dorée à trois étages est toujours présente. Il est, en effet, peu courant que les guitares de cette époque aient gardé leur rosace. Sur les trois guitares d’Alexandre Voboam le Jeune exposées au musée de la Musique, seule celle de 1676 a conservé la sienne.
Les autres modèles, de 1682 et 1692, n’ont ni rosace, ni moustaches décoratives. Enfin, soulignons que seulement une trentaine d’instruments réalisés par les luthiers de la famille Voboam sont connus, dont une dizaine de la main d’Alexandre Voboam le Jeune (ainsi que trois ou quatre attribuées à Alexandre l’Aîné). Ainsi, bien que l’instrument fraîchement redécouvert nécessite quelques restaurations – on pense notamment à plusieurs cassures sur la table d’harmonie et diverses fractures sur le fond – on en comprend tout l’intérêt. Son état quasiment inchangé et la rareté des autres modèles en font un remarquable témoignage de la guitare baroque.
Rendez-vous le 1er mai 2021 pour suivre la vente !
Guitare baroque française de la seconde moitié du XVIIème portant une inscription sur un cartouche incrusté dans la tête sur lequel il est inscrit “ALEXANDRE VOBOAM Paris 1600” (sous réserves).
Les éclisses sont en ébène incrustées de filets en ivoire que l’on retrouve également sur l’arrière du manche et de la tête. Le fond est en If, également incrusté de filets en ébène et en ivoire. La table d’harmonie est en épicéa bordée d’un motif en pistagne se prolongeant sur les bords de la touche, il est également reproduit sur la tête. Le dessin de la rosace est lui aussi fait dans ce motif de pistagne et de filets alternés d’ivoire et d’ébène. Elle est fermée par une rosace en parchemin doré à trois étages. La table a encore ses moustaches d’origine. Le chevalet ainsi que les frettes en argent ont été rajoutés dans la 1ère moitié du XIXème siècle pour transformer l’instrument de 5 choeurs à 6 cordes simples.
Cet instrument est exceptionnel car son état est très proche de celui d’origine. Les seules modifications étant le chevalet à six cordes et son contre chevalet collé sous la table d’harmonie et ses six perçages. Sur la table d’harmonie, on peut voir plusieurs cassures, l’éclisse inférieure est elle aussi à plusieurs endroits cassée et il apparaît des manques. Il manque des parties de motifs en pistagne et de la filaterie sur l’ensemble de l’instrument. Le fond est également à plusieurs endroits fracturé. La table d’harmonie est décollée de sa contre éclisse et l’on remarque à l’intérieur de nombreux décollages. Il y a un manque d’une partie décorative sur la rosace.
Longueur total de l’instrument : 94cm.
Diapason : 69cm.
Espacement au sillet de tête : 46mm.
Longueur de la caisse : 44,8cm
Estimation : 20 000 €
Pour des informations complémentaires, n’hésitez pas à nous contacter : vente@vichy-encheres.com.
During our last sale of wind and plucked instruments, we discussed the fashion for the hurdy-gurdy under Louis XV. Let’s go a little further back in time, to the reign of Louis XIV. During that period, one instrument gained popularity within the noble classes: the guitar. One family of luthiers, the Voboams, rose to the fore then and worked for the Court. On Saturday 1 May 2021, during our next sale of wind and plucked instruments, we will have on offer an instrument attesting to this history: a guitar by Alexandre Voboam. A rarity, in almost original condition, that takes us right back to the 17th century, a time when the King of France played the guitar…
It is impossible to discuss baroque guitars without referring to the Voboams. For over a century – from 1630 to 1760 approximately – the members of this family worked for the most prestigious patrons. They were quickly introduced to the Royal Court, as can be seen from the coats of arms carved on some of their cases and guitars. The most significant example of this is, without doubt, the guitar case by Jean-Baptiste Voboam (1699, in the Geementemuseum in the Hague, deposit of the Rijksmuseum) bearing the coat of arms of Louis XIV. More easily accessible if you’re in France, since it is kept in the Musée de la Musique in Paris, is the guitar case by Jean Voboam which belonged to Marie-Thérèse de Bourbon Condé (1687, in the Musée de la Musique in Paris) ostentatiously bearing the coat of arms of the princess.
These examples attest to the leading role played by the Voboams in the production of guitars destined to the Court. This role led them to make changes to the instrument, in relation to its proportions as well as its decorative elements, in order to best meet the needs of their clients. This resulted in sumptuous models, very accomplished, whose refinements seem to echo the high level of craftsmanship in other trades at that period, which was very appreciated at the time. André Charles Boulle, the favourite cabinet maker of Louis XIV, comes to mind, and his work with tortoiseshell is not unlike the use of that same material by the Voboams to decorate their guitars.
Research into the Voboams is relatively recent and some uncertainties remain regarding the various members of the family. It relies on archival documents and stylistic comparisons. Four or five separate luthiers working in Paris have been identified. The first of them is René Voboam (c. 1606 – c. 1671), founder of the workshop on rue Saint-Honoré, whose first attributed guitar is dated 1641. He is thought by some to have had a brother, Alexandre Voboam (? – 1679), active between 1652 and 1670, but this theory is questioned by certain experts [1].
[1] Florence Gétreau, “La dynastie des Voboam : nouvelles propositions”, Revue française d’organologie et d’iconographie musicale, n°2, 1996,
A second generation followed, with the sons of René: Jean Voboam (c. 1633 – after 1691) and Nicolas-Alexandre, known as Alexandre Voboam le Jeune (c. 1633 – after 1691). The son of the latter, Jean-Baptiste known as Jean Voboam (1671 – after 1731), was part of a third generation and was active between 1697 and 1730. Finally, we can talk of a fourth generation, since his son Jean-Jacques became apprentice to Jean-Claude Goujon, the clavichord maker, in 1740[1].
[1] https://collectionsdumusee.philharmoniedeparis.fr/0705601-portrait-famille-voboam.aspx
Unfortunately, few instruments made by the Voboams are still in existence. The guitar for sale on 1 May is amongst the few surviving examples and as such provides a unique testament to their history. This testament is all the more interesting owing to the inscription on the inlaid cartouche on the guitar’s head, which reads ‘Alexandre VOBOAM’ (Photo). As previously discussed, there are some question marks as to the identity of this Alexandre Voboam. Are Alexandre l’Aîné (the elder) and Alexandre le Jeune (the younger) distinct individuals, or the same person? René Voboam may have had a brother, although we have not found any evidence supporting this in archives[1]. However, we know that three guitars, all dated from 1652, are signed “Alexandre Voboam”, and that another one from 1670 – kept in the National Music Museum of Vermillion – bears his initials and name, and could be by the same maker.
[1] Extrait de F. Gétreau, «Attribution et chronologie des instruments de la dynastie Voboam à Paris (1640-1740). La méthode historique et organologique au service de la datation», Dater l’instrument de musique, Paris, Cité de la musique, 2010, p. 4-23.
Guitars made after that date are attributed to Alexandre le Jeune, due to a series of instruments dated from 1675 to 1679 which are branded “Alexandre Voboam le Jeune”. They are very similar in style to the examples signed “Alexandre Voboam”, which would support the theory that they are one and the same maker. From 1680, the mention “le Jeune” disappeared. Could this be due to the death of the one known as Alexandre l’Aîné? The disparity in signatures on instruments could also be explained by the patent illiteracy of Alexandre Voboam le Jeune. In any case, the similarities in the making of these instruments are clearly there. As summarized by Florence Gétreau:
“[There are] a number of similarities between the two makers: the blocks joining the neck to the body, as well as those at the bottom of the body, include large and full purfling, set from one side to the other. The pegboxes have the same profile [and] the ebony veneer on the obverse of the head is continuous up to these borders.
Extrait de F. Gétreau, «Attribution et chronologie des instruments de la dynastie Voboam à Paris (1640-1740). La méthode historique et organologique au service de la datation», Dater l’instrument de musique, Paris, Cité de la musique, 2010, p. 4-23.
Regardless of the uncertainties as to the existence of a second Alexandre Voboam, brother of René, there is no doubt when it comes to the authentication of the instrument for sale on 1 May. A visual examination and comparative study of the making characteristics of this instrument have allowed Jérôme Casanova, expert in plucked instruments, to attribute it to Alexandre Voboam le Jeune. It is indeed very similar to the known guitars by this maker. In particular, it features the same pattern of inlay around the edges of the guitar and the rose-hole.
The decorative frieze separated by two ivory purfling strips is another recurring feature of instruments by Alexandre Voboam le Jeune. As a point of comparison, all these characteristics are also present on the example dated 1676 and kept in the Musée de la Musique. The outline and the pegbox are very typical for this maker. Finally, as is often the case with guitars by Alexandre le Jeune, the back of yew is divided into five sections by four large purling strips of alternating ebony and ivory (photo of the back). The example in the Museum of Fine Arts in Boston, dated 1680, is the closest relative of the guitar we have for sale.
Sumptuously decorated, this guitar attests to the fondness for this instrument under the reign of Louis XIV. The care given to every detail indicates it was destined for a distinguished clientele. More than just practical musical objects, guitars at that time became symbols of social status, as well as of their owners’ good taste and refinement. The most precious materials were used in their construction. The example for sale on 1 May is no exception. The sides are of ebony with inlaid ivory purfling, which is also present at the back of the neck and the head.
This concern for refinement is also evident in the purely decorative treatment of the moustachios, which combine stylization and naturalism. The maker took great care in representing the leaves and their stems, achieving an elegant and balanced development of the moustachios.
In addition, in order to satisfy their clients, the Voboams relied on a marquetry device they developed – the ‘pistagne’ – consisting of alternating ebony and ivory diamond-shaped pieces positioned to create an ornamental frieze. This ornamentation can be seen on the front, where it is present around the edges, as well as on the borders of the fingerboard and the head. The decoration around the rose-hole is also based on the pistagne pattern.
As a result, every part of the guitar fulfils not only a practical but also a decorative function. The instrument was truly conceived as a work of art, destined not only to be played, but also displayed. Its most sumptuous element is the velum rosette on three levels. The intricate and delicate work denotes the high social status of the individual it was destined for. In this context, it is not surprising that this type of guitar often appeared in paintings of the 17th and 18th centuries, including those by Watteau, Van Loo and Nattier. The guitar became worthy of inclusion in portraits featuring the subject’s possessions.
The sudden interest in the guitar at the time can be attributed directly to Louis XIV; he was an early adopter of the instrument, and quickly replaced the lute he played previously. More than a mere hobby, it became an object of real enthusiasm for the King. The most illustrious virtuosi were called to the Court, such as the Spanish Bernard de la Salle (1651) or the Italian Francesco Corbetta (around 1656). If we believe the compilation of archive documentation assembled by Jacques Bonnet in 1715, the latter “came all the way from Italy […] to teach the instrument to Louis XIV, who ended up equalling the master” [1].
[1] Jacques Bonnet, Histoire de la musique et de ses effets, depuis son origine jusqu’à présentement, 1715 (rédigé à partir des documents regroupés par l’abbé Bourdelot et Pierre Bonnet-Bourdelot)
The small circle of musicians admitted to the King’s chamber also included the very famous Robert de Visée, the composer who led the way into the romantic repertoire. And so, in the space of a few decades, under the direction of Louis XIV, the guitar became one of the instruments most respected and favoured by the elites – including the greatest virtuosi, such as Jean-Baptiste Lully, superintendent of the music to the King[1]. Simultaneously, in Paris, luthiers were creating exceptional instruments, worthy of exceptional patrons. Amongst these makers were Jean Desmoulins, Jacques Dumesnil and, of course, the Voboams.
[1] Sinier de Ridder, La guitare, Paris 1650 – 1950, tome I, 2007
In addition to its refined craftsmanship, this guitar is of interest due to its remarkable condition, which is nearly original. Indeed, the only modifications that have been carried out relate to the six-string pegbox, as well as the bridge reinforcement glued under the front and resulting in six holes pierced through it. The pegs may also be original to the instrument. The front still displays a good portion of the moustachios and, by good fortune, the three-storey golden velum rosette is still present, which is very unusual for guitars from that period. Of the three guitars by Alexandre Voboam le Jeune exhibited in the Musée de la Musique, only the one dated 1676 has retained its rosette.
The other two, the ones dated 1682 and 1692 are devoid of rosette and decorative moustachios. Finally, we should point out that only about 30 instruments made by makers of the Voboam family are known to exist today and, of these, only around 10 were made by Alexandre Voboam le Jeune (not including three or four attributed to Alexandre l’Aîné). Therefore, although this newly discovered instrument requires some restoration – in particular to repair several cracks on the front and the back – its interest is without doubt. Its near original condition, and the scarcity of such examples, make of this instrument a remarkable testament to the baroque guitar.
See you on 1 May 2021 to follow its sale!
If you need more information;, please contact our team at : vente@vichy-encheres.com.