Vichy Enchères

Palm Guitars : Histoire d’un magasin de renom, entre cabinet de curiosité et passion pour Selmer

Vichy Enchères rend hommage à Søren Venema (1952-2021), le propriétaire du mythique magasin Palm Guitars reconnu internationalement comme une référence par les musiciens et specialistes à la recherche d’instruments rares et remarquables. Le 5 novembre 2022, plusieurs instruments emblématiques de sa collection seront dispersés, rendant compte de l’éclectisme de ses goûts et de l’étendue de son expertise. Parmi ces modèles, de belles guitares Selmer nous offriront un témoignage de la passion de Søren Venema pour Django Reinhardt. L’occasion pour nous de revenir sur l’histoire de ces instruments emblématiques conçus par Maccaferri…

Photo de couverture : Søren Venema dans son magasin Palm Guitars ©  Richard Rigby

Palm Guitars : l’histoire d’une collection de renom international

Un magasin incontournable internationalement reconnu

Søren Venema (1952-2021) était un important collectionneur et le légendaire propriétaire de Palm Guitars, un magasin de renommée mondiale pour quiconque s’intéresse aux instruments de musique, et particulièrement aux guitares en tout genre. Palm Guitars, c’était Søren Venema. Ce dernier avait commencé à vendre des instruments anciens sur le marché aux puces d’Amsterdam en 1976 et c’est seulement en 1995 que les portes du mythique magasin ouvrent pour la première fois en plein centre d’Amsterdam, rue S’Gravelandseveer, sur les rives du canal Amstel. Très vite, Palm Guitars allait attirer musiciens et collectionneurs du monde entier – de Cuba à la Chine, en passant par la Sibérie et l’Inde – venant partager leur histoire, échanger ou confier leurs instruments. Parmi eux se trouvaient des musiciens célèbres, dont Eddie Vedder, le chanteur et guitariste de Pearl Jam. Selon lui, Palm Guitars était le meilleur magasin du monde !

Plus qu’un magasin, Palm Guitars était une réelle institution, un lieu de rassemblement pour les passionnés où Søren Venema organisait des rencontres et petits concerts. On pouvait ainsi y côtoyer toutes sortes de profils différents, des amateurs aux collectionneurs internationaux, en passant par des célébrités telles que Taj Mahal, Tom Waits, Ry Cooder, Jan Akkerman, Henny Vrienten ou encore Ilse DeLange. A côté de ces musiciens de blues, rock, jazz, ska, pop, etc., se mélangeaient des musiciens de registre classique, dont beaucoup de membres de l’Orchestre du Concertgebouw d’Amsterdam. Il arrivait aussi qu’occasionnellement, de grands réalisateurs visitent le magasin à la recherche d’accessoires pour leurs films – comme ce fut le cas de Jim Jarmusch…   

Søren Venema (1952-2021) : l’homme aux multiples facettes

Davantage collectionneur que marchand, Søren Venema était intéressé par les découvertes d’instruments et leurs histoires. La boutique avait des allures de petit musée et beaucoup de modèles portaient l’étiquette “Nfs” (pas à vendre). Ce n’était pas le profit qui l’animait, mais les rencontres et la connexion possible entre un instrument et un homme. Il lui arrivait alors parfois d’accepter de se séparer de l’un des instruments de sa propre collection lorsqu’il avait le sentiment qu’il convenait mieux à un autre qu’à lui. Au gré de ses rencontres et recherches, il avait ainsi acquis une connaissance encyclopédique sur un tas de sujets variés. Il était particulièrement intéressé par la provenance des instruments et les petites anecdotes les concernant, ce qui ne l’empêchait pas de parfaitement maîtriser l’aspect technique de leur réalisation, des détails de leur fabrication à leurs matériaux, en passant par leur sonorité et pratique musicale.

Au sein de ce qu’on pourrait effectivement appeler son musée, il assurait le rôle de conservateur puisqu’il œuvra à la survie matérielle et culturelle d’un grand nombre d’instruments qu’il fit restaurer et connaître. Grand musicien, il touchait à tout et se produisait parfois en tant que DJ aux côtés de son ami Mark, sous le nom de groupe Bakelite Bros – toujours avec originalité – puisqu’il se servait de matériel d’avant-guerre et de 78 tours… En 2014, le magasin fut ravagé par une inondation et un incendie qui détruisirent une partie des collections, amenant Søren Venema à déménager sur l’Ijburg, à l’Est d’Amsterdam. Il conçut sa nouvelle maison comme une véritable “Arche de Noé” pour instruments, n’ouvrant ses portes que sur rendez-vous. Riche d’une grande variété de modèles, de livres, de disques du monde entier ou encore d’amplificateurs, ce nouvel écrin fut une destination extrêmement populaire pour les musiciens de passage.

Une collection exceptionnelle et éclectique

La collection de Søren Venema fourmillait dans tous les coins et, parmi des centaines de guitares, mandolines, banjos, claviers, percussions, accordéons etc., se trouvaient aussi bien des classiques du genre que des curiosités. Les guitares acoustiques côtoyaient ainsi des objets plus étonnants, à l’image d’une canne harmonica du Rajasthan, d’instruments de cérémonies africains ou d’un tambour ouzbek appelé doyre. Une intéressante vidéo de 2020 l’immortalise jouant et présentant plusieurs de ses curieux instruments, de la flûte en os d’aigle à la contrebasse en aluminium des années 30, en passant par un tambour pectoral d’origine probablement inuit. L’instrument le plus ancien de sa collection était une guimbarde, aussi appelée harpe à bouche, retrouvée enfouie dans la terre à Amsterdam et datant du milieu des années 1500. En effet, comme beaucoup de collectionneurs passionnés, Søren Venema avait ses sujets de prédilection et une fascination pour les guimbardes, mais aussi les violons à pavillon (phonofiddles), les résonateurs, les cithares ou encore les guitares-harpes et bien sûr, les Selmer…

Palm Guitars et Selmer

Reinhardt, Maccaferri et Selmer : les origines d’une guitare mythique (1931-33)

Comme en témoigne son fils Yeshen Venema, Søren aimait beaucoup Django Reinhardt et les beaux modèles de guitares Selmer de sa collection n’en sont que le reflet. Rappelons que Django Reinhardt était un inconditionnel des guitares Selmer et qu’il les adopta dès l’invention du premier modèle par Mario Maccaferri en 1931. Le célèbre luthier à l’origine des emblématiques guitares Selmer-Maccaferri avait en effet imaginé une guitare à résonateur interne et à caisse plus volumineuse donnant davantage de puissance, de justesse et de timbre à l’instrument, lui permettant de jouer en solo avant le développement de l’ampli. Il avait aussi élaboré des caisses en contreplaqué pour améliorer la solidité et le poids de la guitare. Maccaferri est également reconnu pour avoir installé des mécaniques très novatrices à l’engrenage enfermé sous un capot. Recherchant la perfection technique plutôt qu’esthétique, les dos de ses guitares ne possèdaient jamais de filet central mais étaient tout de même bordés, au même titre que la table, d’une série de filets généralement composés de deux bandes jaunes et d’une large bande noire sur l’extrêmité. Très inventif, il élabora aussi quelques rares modèles de guitare-harpe, à l’image du bel instrument vendu à Vichy Enchères en 2008.

Le 9 avril 1931, Maccaferri déposa un premier brevet d’invention sous le titre “Improvements in Guitars, Violins, Mandolins and like Stringed Instruments”, mettant en évidence l’intérêt du résonateur pour les instruments. Il obtint comme premier numéro de brevet le “10.431”, que l’on retrouve sur ses premières guitares et sur les deux modèles Hawaïens de la vente du 5 novembre 2022.

Sa collaboration avec Selmer débuta dès 1931 et donna un nouveau tournant à la Maison qui était jusque-là célèbre pour ses clarinettes et saxophones. Les guitares furent rapidement adoptées par les musiciens, ainsi que par les formations instrumentales de l’époque, que ce soit les orchestres de jazz, de swing ou de musette. Bien que la collaboration Maccaferri-Selmer s’interrompit dès 1933, Selmer continua de fabriquer ce type de guitare en lui apportant quelques innovations grâce aux luthiers de l’atelier, tels que Lucien Guérinet, les Cénérini, Edouard Planchais ou encore les Roulot[1]. Le succès, lui, ne s’interrompit pas et l’instrument continua de séduire les plus grands musiciens, dont le fidèle Django Reinhardt qui n’aurait échangé ses Selmer pour aucune autre guitare. En seulement vingt ans, de 1932 à 1952, ces iconiques modèles de la Maison Selmer devinrent le symbole du jazz manouche.    


[1] François Charle, L’histoire des guitares Selmer Maccaferri, 2008

La période de transition (1934-1936)

Il était ainsi impensable que Søren Venema, grand admirateur de Django Reinhardt et éminent connaisseur de guitares, n’ait pas rassemblé dans sa collection de beaux modèles Selmer des riches années 1932-1952. Parmi les instruments de la vente Vichy Enchères du 5 novembre 2022 se trouvent notamment deux modèles Hawaïens réalisés durant la période dite de transition – environ de 1934 à 1936 – qui suivit le départ de Maccaferri de la Maison Selmer et vit l’élaboration de nouvelles inventions par les luthiers de l’atelier. Ces deux guitares, pourtant réalisées durant les années de transition, suivent encore le modèle Hawaïen de Maccaferri de la première époque et présentent sur la tête la première marque. Celle-ci est reconnaissable à son logo Selmer surmonté du nom de Maccaferri, suivi du numéro de brevet “10.431”. La présence de ce numéro du premier brevet de 1931 pourrait surprendre puisqu’elle ne devrait se trouver que sur les instruments réalisés avant le 11 juillet 1932 – date à laquelle Maccaferri reçut un nouveau numéro de brevet “376.338”.

Pourtant nos deux guitares sont datées vers 1936 et en ce qui concerne l’instrument n°140, les carnets de production Selmer nous apprennent qu’elle a précisément été fabriquée le 19 mai 1936 à destination de Paris. Elle a donc été réalisée avec une tête gravée avant juillet 1932, ce qui n’est pas rare dans la production Selmer puisque de nombreux manches étaient gravés avant leur montage et qu’après le départ de Maccaferri, les ouvriers continuèrent à utiliser des parties d’instruments préexistantes.

“Toutes les guitares portant le N°10.431 doivent avoir été fabriquées avant juillet 32, celles portant le N°376.338 après cette date. Mais il faut tenir compte du temps qu’il fallut pour modifier la matrice servant à graver la tête et que de nombreux manches avaient déjà été gravés et qu’ils seront utilisés après cette date”.

Il y a de fortes chances pour que l’autre guitare de la vente du 5 novembre 2022, également gravée de l’ancien brevet et numérotée 150, ait été fabriquée postérieurement à 1932, probablement vers 1936.

Le modèle Hawaïen

Après le départ de Maccaferri en 1933, Henri Selmer poursuivit la production des premiers modèles inventés par ce dernier – Concert, Hawaïen, Classique, Espagnol -, tout en mettant au point des innovations. Celles-ci mirent du temps à s’imposer et durant une période d’environ 1934 à 1936, des guitares de transition furent réalisées, reprenant les caractéristiques des anciens modèles et intégrant parfois une ou deux nouvelles inventions, rendant leur datation plus difficile.

“Ces caractéristiques nouvelles font leur apparition de façon désordonnée et toute la production de ces deux trois années est très variée. On peut y rencontrer, sans classement possible, des modèles aux caractéristiques différentes.”

Ainsi, durant ces années, des guitares à 12 cases hors du manche continuèrent à être produites – comme c’est le cas des instruments Hawaïens de la vente -, tandis qu’apparaissaient progressivement des modèles à 14 cases, probablement à la demande de musiciens. En outre, il n’est pas étonnant que les deux guitares de la vente numérotées 140 et 150 soient à 12 cases et à bouche en forme de D, car ce n’est qu’à partir du numéro 400 que les premiers modèles à 14 cases et bouche ovale furent fabriqués.

Comme c’est le cas de la plupart des instruments de la période de transition, ces deux guitares reprennent dès lors les caractéristiques principales du modèle Hawaïen élaboré par Maccaferri. Celui-ci est comparable au modèle Orchestre mais il possède des ajustements permettant de jouer à l’hawaïenne, c’est-à-dire à plat, à l’image de son sillet de tête surélevé. Les modèles Hawaïens et Orchestres sont toutefois similaires par leur caisse renfermant un résonateur, par leur absence de pan coupé ou encore par leur bouche en forme de D et leurs filets multicolores. En effet, la rosace est composée de filets verts et rouges au centre, flanqués de deux bandes d’une succession de filets noirs, lui donnant plus d’ampleur.

De plus, ces deux modèles arborent le chevalet emblématique de la guitare Selmer-Maccaferri, constitué d’une partie centrale recevant les cordes et entourée, de chaque côté, de pièces pointues de même largeur évoquant les moustaches des guitares baroques. Outre leur fonction esthétique, ces pièces supplémentaires servaient à indiquer l’emplacement du chevalet puisque ce dernier pouvait être retiré et remplacé par d’autres chevalets de hauteurs différentes. Enfin, ces deux guitares conservent leur cordier typique aux formes arrondies, et non plus anguleuses comme c’était le cas des tous premiers modèles. Le modèle Hawaïen était fabriqué en deux versions – à six ou sept cordes – dont rendent compte les deux guitares de la collection de Søren Venema. Le modèle à sept cordes était toutefois préconisé par le virtuose de guitare hawaïenne Gino Bordin… 

Le modèle Classique

Lors de la vente d’une partie de la collection de Søren Venema, vous trouverez également un modèle Classique portant le n°550, réalisé en 1942. Ce modèle classique fait partie de ceux élaborés par Mario Maccaferri pour Selmer entre 1932 et 1933 afin d’améliorer les qualités des guitares classiques de son temps. Il se distingue de la plupart des autres modèles Selmer-Maccaferri par son absence de résonateur. Dans le principe, cette guitare reprend les innovations mises au point par Antonio de Torres durant la seconde moitié du XIXème siècle, qui avait augmenté les dimensions de l’instrument et changé ses caractéristiques structurelles et constructives, contribuant à la naissance de la guitare classique moderne. Ce modèle de Maccaferri présente notamment un barrage de la table en éventail évoquant celui conçu par Torres. S’il se distingue de la plupart des autres guitares Selmer-Maccaferri, il reste très proche du modèle Espagnol, bien que sa caisse soit moins volumineuse.

A la différence des autres guitares à résonateur, sa bouche est ronde et non en D. Sa rosace est là encore composée des mêmes filets verts et rouges flanqués de deux bandes de filets noirs, mais elle est plus large que celle des deux modèles Hawaïens, grâce à l’adjonction d’un filet noir supplémentaire sur chaque bande.

Le chevalet est classique, de forme rectangulaire et horizontale, en deux parties et il se différencie du modèle Espagnol et Concert par sa taille plus petite. Sans décoration, il se caractérise également par son attache des cordes au travers du chevalet. Ce modèle Classique a certainement été conçu en réponse aux demandes des musiciens et n’a probablement pas été fabriqué en grande quantité.

“Le nombre de modèles Classiques est encore une fois très difficile à préciser, il ne peut être estimé qu’à quelques dizaines.”

Tout comme certains autres modèles de la première époque, on retrouve quelques exemplaires de guitares Classiques durant la deuxième époque, à l’instar de l’instrument de la vente du 5 novembre 2022 réalisé en 1942 et numéroté 550. En effet, les guitares présentant les n°548 et 550 ont été fabriquées après le départ de Maccaferri de chez Selmer. Difficile à quantifier, les guitares Classiques qui nous sont parvenues sont généralement en mauvais état. Le modèle en vente est donc précieux à bien des égards.

L’exemple type de la deuxième époque (1936-1952)

Il aurait probablement plu à Søren Venema de voir figurer le 5 novembre 2022, aux côtés des guitares Selmer de sa collection, un beau modèle typique de la deuxième époque, particulièrement apprécié de Django Reinhardt. Cette guitare de 1948 présente en effet toutes les nouvelles caractéristiques apparues de manière désordonnée durant la période de transition et fixées lors de la deuxième époque, à partir de 1936. Les guitares ont cessé d’avoir un résonateur et une bouche en D, si bien que la petite bouche ovale a définitivement été adoptée, puisqu’il n’était plus nécessaire de percer une grande bouche rendant accessible le résonateur. La rosace à filets noirs, verts et rouges, a quant à elle été remplacée par une succession de filets noirs et blancs d’une élégante allure. Sur la tête, l’inscription “MACCAFERRI” suivie du numéro de brevet a disparu.

Les modèles ne présentent plus que des manches à 14 cases hors de la caisse allongeant le diapason, la table a été renforcée par une barre supplémentaire, mais la caisse a conservé son pan coupé. Ce nouveau modèle a instantanément été adopté par les musiciens, en premier lieu Django Reinhardt, à tel point que l’inscription de son nom fut ajoutée sur les têtes des guitares fabriquées entre juin 1939 et mars 1940 – sans que ces instruments diffèrent structurellement des autres. Durant l’année 1948 – date à laquelle fut réalisé le modèle en vente à Vichy Enchères – plusieurs guitares présentèrent une table à l’épicéa marqué et qualifié par les Américains de “bear claw”. Numérotée 700, ce très bel exemplaire à six cordes en vente le 5 novembre 2022 a été fabriqué, selon les carnets de la Maison Selmer, le 7 janvier 1948 et livré le 2 février 1948 à Soranne.

Vichy Enchères vous donne rendez-vous les 3, 4 et 5 novembre 2022 pour l’exposition des instruments de la collection de Søren Venema, et le samedi 5 novembre à partir de 14h pour la vente d’intéressants modèles. Ces derniers sont le reflet de l’institution que fut Palm Guitars et de la personnalité originale de son propriétaire légendaire, dont la disparition prive un grand nombre de musiciens de tous horizons de leur magasin-musée de prédilection et surtout de leurs échanges avec ce grand érudit…

Nous remercions vivement Yeshen Venema, le fils de Søren, pour son concours à la rédaction de cet article.

Aperçu de quelques instruments en vente


THE HISTORY OF THE FAMOUS STORE PALM GUITARS: A CABINET OF CURIOSITY WITH A PREDILECTION FOR SELMER

Vichy Enchères pays tribute to Søren Venema (1952-2021), the owner of the iconic store Palm Guitars, considered as an institution worldwide by musicians and experts in search of rare and remarkable instruments. On 5 November 2022, several iconic instruments from his collection, which attest to his eclectic taste and the extent of his expert knowledge, will be auctioned. Amongst these examples, several beautiful Selmer guitars are a testament to Søren Venema’s passion for Django Reinhardt. It provides us with an opportunity to revisit the history of these iconic instruments designed by Maccaferri.


PALM GUITARS: THE STORY OF AN INTERNATIONALLY RENOWNED COLLECTION

An essential store on the world scene

Søren Venema (1952-2021) was an important collector and the legendary owner of Palm Guitars, a world famous store of musical instruments, especially guitars of all kinds. Palm Guitars was Søren Venema. He started selling vintage instruments on the Amsterdam flea market in 1976, and it was only in 1995 that the doors of his legendary store opened for the first time in the centre of Amsterdam, on S’Gravelandseveer street, on the banks of the Amstel canal. Very quickly, Palm Guitars attracted musicians and collectors from all over the world – from as far as Cuba, China, Siberia and India – coming to share their story, and exchange or consign their instruments. Amongst them were famous musicians, including Eddie Vedder, singer and guitarist of Pearl Jam. In his view, Palm Guitars was the best store in the world!

More than a store, Palm Guitars was a real institution, a community hub for enthusiasts, where Søren Venema organized meetings and small concerts. You could meet all kinds of people there, from amateurs to international collectors, as well as celebrities such as Taj Mahal, Tom Waits, Ry Cooder, Jan Akkerman, Henny Vrienten and Ilse DeLange. Popular musicians (blues, rock, jazz, ska, pop, etc.) rubbed shoulders with classical ones, including many members of the Amsterdam Concertgebouw Orchestra. On occasion, great film directors, such as Jim Jarmusch, visited the store in search of props for their films.   

Søren Venema (1952-2021): a multifaceted man

Søren Venema was more a collector than a dealer, and was interested in discovering instruments and their stories. The shop resembled a small museum and many models were labelled “NFS” (not for sale). It was not profit that drove him, but people and the potential connection between an instrument and a musician. He would sometimes agree to part with one of the instruments in his personal collection if he felt that it was better suited to someone else. Through his encounters and research, he acquired an encyclopedic knowledge on a host of subjects. He was particularly interested in the provenance of instruments and the little anecdotes surrounding them, but also had extensive knowledge of the technical aspects of their manufacture, from their construction to the materials used, as well as their sound and playing.

Within what could effectively be called his museum, he was the ‘curator’, maintaining and promoting a large number of instruments that he restored and made famous. A great musician himself, he dabbled in everything and sometimes performed as a DJ alongside his friend Mark, under the group name Bakelite Bros – with originality here as well, since he used pre-war equipment and 78rpm records. In 2014, the store suffered a flood and a fire which destroyed part of the collection, prompting Søren Venema to move to Ijburg, east of Amsterdam. He designed his new home as a true Noah’s Ark for instruments, opening its doors by appointment only. With a wide variety of instruments, books, records from around the world and even amplifiers, these new premises were an extremely popular destination for musicians.

An exceptional and eclectic collection

Søren Venema’s collection spread to every corner of the store and, amongst hundreds of guitars, mandolins, banjos, keyboards, percussions, accordions etc., there were both classic examples and oddities. Acoustic guitars rubbed shoulders with more unusual instruments, such as a harmonica cane from Rajasthan, African ceremonial instruments and an Uzbek drum called a doyre. An interesting video of 2020 shows him featuring and playing several of these curious instruments, including an eagle bone flute, an aluminium double bass from the 1930s, and a pectoral drum of probably Inuit origin. The oldest instrument in his collection was a Jew’s harp, also known as jaw harp, found buried in the ground in Amsterdam and dating from the mid-1500s. Like many other avid collectors, Søren Venema had his predilections and a fascination for Jew’s harps, but also phonofiddles, resonators, zithers or guitar-harps and of course, Selmer…

Palm Guitars and Selmer

Reinhardt, Maccaferri and Selmer: the origins of a legendary guitar (1931-33)

As his son Yeshen Venema attests, Søren was very fond of Django Reinhardt and the beautiful examples of Selmer guitars in his collection are a just reflection of this. Django Reinhardt was devoted to Selmer guitars and he played on them as soon as the first model by Mario Maccaferri was released in 1931. The famous maker behind the iconic Selmer-Maccaferri guitars created a guitar with an internal resonator and a larger body, giving more power, accuracy and timbre to the instrument, which allowed the musician to play solo parts before the development of the amp. He also constructed guitars with plywood bodies to improve the strength and weight of the instrument. Maccaferri is also credited for fitting very innovative tuning heads with concealed gears. Owing to his focus on the technical rather than aesthetic aspects, the backs of his guitars never had a central purfling strip, but had purfling around the borders, identical to that of the front, composed of two yellow strips and a wide black strip at the edge. He was very innovative, and also created a few rare guitar-harp examples, like the beautiful instrument sold at Vichy Enchères in 2008.

On 9 April 1931, Maccaferri filed a first patent under the title “Improvements in Guitars, Violins, Mandolins and like Stringed Instruments”, which denotes how much interest the resonator for these instruments had generated. His first patent number was 10.431, mention of which can be found on his first guitars and on the two Hawaiian models in the 5 November 2022 sale.

His collaboration with Selmer began in 1931 and it gave a new direction to the company, which until then had been famous for its clarinets and saxophones. These guitars were quickly popular with musicians, as well as with instrumental ensembles of the time, whether jazz, swing or musette. Although the Maccaferri-Selmer collaboration ended in 1933, Selmer continued to manufacture this type of guitar and incorporated further innovations from its makers, including Lucien Guérinet, the Cénérinis, Edouard Planchais and the Roulots[1]. The success of these models continued and they won over the greatest musicians, including the devoted Django Reinhardt who would not have exchanged his Selmer for any other guitar. In just 20 years, from 1932 to 1952, these iconic models from the Selmer company became the symbol of gypsy jazz.    


[1] François Charle, L’histoire des guitares Selmer Maccaferri, 2008

The transition period (1934-1936)

In this context, it would have been unthinkable that Søren Venema, a great admirer of Django Reinhardt and eminent guitar connoisseur, would not have had in his collection beautiful Selmer examples from the golden period between 1932 and 1952. Amongst the instruments in the Vichy Enchères sale of 5 November 2022 are two Hawaiian models made during the so-called transition period – approximately from 1934 to 1936 – which followed Maccaferri’s departure from Selmer and saw the development of new innovations by the in-house makers. These two guitars, whilst made during the transition years, still follow the Hawaiian model of Maccaferri from the first period and are branded using the brand of that first period. It is distinguishable by its Selmer logo with the name of Maccaferri on top, followed by the patent number 10.431. The inclusion of this number for the first patent of 1931 might come as a surprise, since it should only be found on instruments made before 11 July 1932 – when Maccaferri was granted a new patent numbered 376.338.

Indeed, both our guitars date from around 1936, and according to the Selmer production records, instrument n°140 was finished on 19 May 1936 and destined to the Parisian market. It was therefore assembled with a head branded before July 1932, which is not unusual in Selmer’s production, since many necks were branded before they were attached to instruments, and, after Maccaferri’s departure, the workers continued to use parts of instruments made during his time there.

“All the guitars bearing patent number 10.431 should have been manufactured before July 32, and those bearing number 376.338 produced after that date. However, you have to take into account the time it took to modify the tools used to brand the head and the fact that many already branded necks were used after that date.”.

It is likely that the other guitar in the 5 November 2022 sale, also branded with the old patent number and numbered 150, was made after 1932, probably around 1936.

The Hawaiian model

After the departure of Maccaferri in 1933, Henri Selmer continued to produce the first models that Maccaferri created – Concert, Hawaiian, Classical and Spanish – whilst incorporating his own innovations. These took time to bed in, and during the period from around 1934 to 1936, transitional guitars were made, based on the old models whilst sometimes integrating one or two innovations, making their dating more difficult.

“These new features appeared randomly, and the whole production within these two or three years is very diverse. Various models with different characteristics were produced in that period, and there is no way of ordering them logically.”

As a result, during these years, guitars with 12 frets off the body continued to be produced – as is the case with the Hawaiian instruments on sale – while models with 14 frets gradually appeared, probably at the request of musicians. Moreover, it is not surprising that the two guitars in the sale, which are numbered 140 and 150, have 12 frets and a D-shaped soundhole, as models with 14 frets and an oval soundhole were only produced from number 400 onwards.

As is the case with most instruments from the transition period, these two guitars therefore reprise the main aspects of the Hawaiian model developed by Maccaferri. It is comparable to the Orchestra model but has been modified, and features a raised top nut, to allow the musician to play Hawaiian style, in other words with the instrument sitting flat. However, the Hawaiian and Orchestra models are similar in many respects: their body contains a resonator and is devoid of cutaway, and they have a D-shaped soundhole with multicoloured purfling. Indeed, the rosette is made up of green and red strips in its centre, framed by two bands of black purfling, giving it more breadth.

In addition, these two examples have the iconic Selmer-Maccaferri guitar bridge, consisting of a central part supporting the strings with, on either side, pointed pieces of the same width reminiscent of the mustachios of baroque guitars. Besides their aesthetic function, these pieces served to indicate the location of the bridge, since it could be removed and replaced by other bridges of different heights. Finally, these two guitars retain their characteristic tailpiece with a rounded, rather than angular (as was the case with the very first models), shape. The Hawaiian model was made in two versions, with six or seven strings, as illustrated by the two guitars in Søren Venema’s collection. The seven-string model was the one favoured by Hawaiian guitar virtuoso Gino Bordin. 

The Classic model

Within the instruments in Søren Venema’s collection for sale, you will also find a Classic example, n°550 made in 1942. The Classic model was developed by Mario Maccaferri for Selmer between 1932 and 1933 in an attempt to improve classical guitars. It differs from most other Selmer-Maccaferri models by not featuring a resonator. In its construction principles, this guitar follows the innovations developed by Antonio de Torres during the second half of the 19th century, in particular the increase in dimensions of the instrument and the changes to its structural and construction aspects, which led to the birth of the modern classical guitar. This Maccaferri model featured a fan-shaped bracing on the front similar to the one designed by Torres. It differs from most other Selmer-Maccaferri guitars, and is very close to the Spanish model, although its body is less voluminous.

Unlike guitars with a resonator, its soundhole is round and not D-shaped. Its rosette is again made up of the same green and red purfling flanked by two bands of black purfling, but it is wider than that of the two Hawaiian models, due to the presence of an additional strip of black purfling on each band.

The bridge is of traditional style, rectangular and horizontal, in two parts, and differs from that of the Spanish and Concert models by its smaller size. It is devoid of decoration, and is also characteristic by the fact that the strings pass through it. This Classic model was most likely designed in response to requests from musicians and was probably not mass produced.

“The number of Classic examples is once again very difficult to determine, and we estimate that only a few dozen were made.”

As with other models from the first era, there are a few examples of Classic guitars from the second era, such as the instrument in the sale of 5 November 2022, which was made in 1942 and is numbered 550. Indeed, the guitars numbered 548 and 550 were made after Maccaferri left Selmer. It is difficult to estimate how many were made, and those that have survived are generally in poor condition. The example for sale is therefore valuable in many ways.

A typical example of the second era (1936-1952)

It would have probably pleased Søren Venema to see appearing on 5 November 2022, alongside the Selmer guitars in his collection, a beautiful example typical of the second era, particularly appreciated by Django Reinhardt. This guitar from 1948 incorporates all the innovations that appeared haphazardly during the transition period and were fixed during the second era, from 1936. Guitars from the second era no longer featured a resonator and a D soundhole, and the small oval soundhole became the standard, since it was no longer necessary to open a large hole to provide access to the resonator. The black, green and red purfling of the rosette was replaced by alternating black and white purfling of elegant appearance. On the head, the inscription “MACCAFERRI” followed by the patent number disappeared.

All the models now had 14-fret necks off the body, lengthening the pitch, and the front was reinforced with an additional bar, but the body retained its cutaway. This new model was instantly popular with musicians, most of famous of all Django Reinhardt, so much so that his name was inscribed on the heads of guitars manufactured between June 1939 and March 1940 – without these instruments otherwise differing from the others. During 1948 – the year in which the example for sale at Vichy Enchères was made – several guitars featured a spruce top with “bear claw” figure. This very beautiful six-string example, numbered 700 and for sale on 5 November 2022, was made, according to the Selmer records, on 7 January 1948 and delivered on 2 February 1948 to Soranne.

Vichy Enchères invites on 3, 4 & 5 November 2022 to the exhibition of instruments from the Søren Venema collection, and on Saturday 5 November from 2pm to the sale of the most interesting examples. These are testimony to the institution that was Palm Guitars and the unique personality of its legendary owner, whose passing deprived many musicians from all backgrounds of their favourite store-museum, and of their interactions with this great expert.

We are very grateful to Yeshen Venema, son of Søren, for his contributions to this article.

Overview of some of the instruments for sale

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