« La famille des instruments à cordes pincées est très élargie, elle comprend bien sûr les guitares classiques, folk, électriques, mais aussi la mandoline, le banjo, le luth, qui fût très populaire jusqu’au XVIIIème siècle au point de laisser son nom à la lutherie, et bien d’autres modèles », détaille Jérôme Casanova. Et c’est justement ce foisonnement d’instruments et d’époques de fabrication qui a attiré ce facteur et restaurateur de guitares vers ce domaine d’expertise.
Pour se perfectionner dans la reconnaissance et l’attribution des styles et des auteurs, et comprendre de quelle manière estimer les instruments qui lui sont proposés, Jérôme Casanova multiplie les recherches historiques et iconographiques, ainsi que les visites des expositions publiques et des collections privées. Il a également eu la chance de pouvoir suivre de près les expertises de Françoise et Daniel Sinier de Ridder. Pendant près de 7 ans, le facteur de guitares va en effet accompagner le couple d’experts en instruments à cordes pincées, spécialisé dans la restauration des instruments historiques et notamment de pièces de musées, qui collabore alors notamment pour la maison de ventes de Vichy.
En parallèle, Jérôme Casanova poursuit son activité de facteur de guitares dans son atelier. « Je me suis spécialisé dans la fabrication de modèles classiques, dont l’aspect plus intimiste me plaît particulièrement. Mais je m’imprègne des techniques et du travail des luthiers de toutes les époques pour réaliser mes instruments. Approfondir encore et toujours mes connaissances dans ce domaine me paraît essentiel pour fabriquer ma propre sonorité, et exprimer musicalement mes idées », précise le passionné qui restaure également des instruments à cordes pincées des XVIIe, XVIIIe, et XIXème siècle, lorsqu’il ne prend pas le temps de régler ou d’expertiser les guitares de Jean-Louis Murat, Jean-Louis Aubert, Thomas Dutronc ou des grands guitaristes classiques…
Mais Jérôme Casanova n’a jamais l’impression de multiplier les activités. « Pour moi il s’agit d’un élan global, continu, qui me permet d’embrasser toutes les activités liées à cette famille d’instruments. Je reste curieux de découvrir toujours plus de nouveaux modèles et de nouveaux auteurs. » L’expert est donc ravi d’avoir rejoint l’équipe de la maison de ventes vichyssoise pour participer aux estimations des grandes ventes de musiques, et devenir ainsi l’un des acteurs du marché des instruments à cordes pincées. « Les tendances et les prix de cette spécialité sont en pleine évolution. Les guitares américaines des années 1950 et 1960 comme les Fender ou les Gibson prennent par exemple de plus en plus de valeur. Outre-Atlantique, les amateurs sont fiers de ce patrimoine national et ils n’hésitent pas à faire grimper les prix au-delà des 50 000 euros ! »