Les ventes d’instruments de musique sont toujours l’occasion de découvrir des curiosités, des trésors oubliés qui surgissent du passé pour notre plus grand plaisir. Ces rencontres donnent lieu à des recherches, prenant parfois l’allure de véritables enquêtes… Cette année encore, les surprises ont été au rendez-vous, parmi lesquelles, un véritable objet de collection dont le nom ne parle plus à personne, si ce n’est aux connaisseurs : un tympanon…
Alors qu’est-ce qu’un tympanon ? Les origines de cet instrument sont lointaines, puisqu’il descend de la famille des cithares, et plus particulièrement du psaltérion, dont la naissance remonterait au moins au Moyen Âge central, vers la fin du XIème siècle. La cithare et le psaltérion ont en commun une autre origine, cette fois-ci biblique, puisqu’ils étaient destinés à jouer les psaumes.
L’instrument est bien celui de David, et la racine étymologique de psaltérion, psalmos, signifie “chanter les psaumes” en latin. L’apparition du psaltérion est d’ailleurs attestée par des œuvres d’art – peintures, enluminures, sculptures – représentant David, parfois aussi des anges, jouant du psaltérion. Celles-ci nous permettent de constater la grande parenté entre la forme du psaltérion et celle du tympanon en vente le 6 novembre.
L’instrument, qui dérive du psaltérion, en est donc très proche. Alors, comment les distinguer ? En réalité, la différence se situe essentiellement au niveau de la pratique musicale. Les psaltérions appartiennent aux instruments de la famille des cordes pincées, tandis que les tympanons font partie des cordes frappées. En somme, le tympanon est un psaltérion dont les cordes sont frappées au lieu d’être pincées. Généralement, on utilisait des baguettes recourbées et garnies de cuir pour jouer du tympanon, alors que l’on pinçait les cordes du psaltérion avec les doigts, un plectre ou des crochets[1]. Traditionnellement, le tympanon est joué à plat, ce qui n’est pas forcément vrai pour le psaltérion, comme en attestent diverses représentations artistiques.
[1] Cesar Charles Snoeck, Catalogue de la collection d’instruments de musique anciens ou curieux, p.23
Bien qu’ils soient difficiles à différencier sur le plan formel, nous pouvons établir que “le tympanon est toujours trapézoïde avec des différences dans les dimensions et dans l’ouverture des angles, tandis que le psaltérion présente des formes variées; il a souvent des échancrures sur les côtés; il est quelquefois triangulaire.”[1] Pour caricaturer, le psaltérion, dont les cordes étaient pincées/grattées a donné naissance au clavecin. Quant au tympanon, il est plutôt l’ancêtre du clavicorde et du piano.
“Etant donné qu’il n’y a que très peu de différences de structure entre les deux instruments, leur identification sur représentation picturale implique qu’on puisse distinguer un plectre d’un marteau ; ce n’est pas toujours évident !”
David Munrow, Instruments de Musique du Moyen Âge et de la Renaissance, Hier & Demain, 1979, p.23
[1] Ibid
Dans son Harmonie Universelle publiée en 1636, le père Marin Mersenne parle uniquement du psaltérion, mais en mentionne plusieurs variations qui décrivent en réalité le tympanon – dont un modèle à treize chœurs de cordes. Il explique, en effet, que l’instrument, “fort agréable, à raison des sons clairs & argentins que rendent ses chordes” ne comporte qu’une rangée de chevalet mais que certains disposent de plusieurs séries de chevalets afin “de toucher des duos dessus” et qu’il est alors joué avec deux baguettes[1]. L’instrument de la vente du 6 novembre 2021 ne présente pas de chevalet, mais on observe trois séries de petites “vis” alignées et d’anciennes marques qui suggèrent que trois chevalets auraient été installés. L’exemple de la description de Mersenne est significatif de l’ambiguïté engendrée par le langage – souvent équivoque – d’autant plus que la famille d’instruments est répandue dans le monde entier depuis des siècles. Ce phénomène complique effectivement l’approche historique du tympanon a proprement parlé, puisqu’il est nommé différemment en fonction des pays et des époques.
[1] Joël Dugot, “La facture des instruments à cordes au temps de Jacques Dumesnil et Jean Desmoulins”, dans Florence Gétreau (dir.), Instrumentistes et luthiers parisiens, XVIIe-XIXe siècles, p. 48
On pourra ainsi retrouver le terme de Dulcimer chez les Anglais, celui de Doucemelle, Saltère, Canon dans la langue française, ou encore le nom de Salterio tedesco chez les Italiens, etc[1]. Ces différentes dénominations peuvent aussi bien renvoyer au tympanon tel qu’on le définit, qu’à une forme dérivée.
[1] Cesar Charles Snoeck, Catalogue de la collection d’instruments de musique anciens ou curieux, p.22
“Le mot dulcimer (dowsemere, dulcoemel, etc… et plus tard dulce melos) apparaît pour la première fois au XIVème siècle et souligne la douceur de ton de l’instrument. Le procédé de frappe donna naissance au nom tympanon, dont on trouve des variantes en langue celte, en français et en italien.”
David Munrow, Instruments de Musique du Moyen Âge et de la Renaissance, Hier & Demain, 1979, p.23
À partir de la seconde moitié du XVIIème siècle, le terme “tympanon” prend l’ascendant sur les autres, et notamment sur celui de psaltérion. Au XVIIIème siècle, les choses deviennent plus claires grâce à l’évolution de la forme du tympanon, qui s’agrandit et développe des proportions et un niveau de complexité le distinguant des autres instruments. À l’image du tympanon en vente le 6 novembre 2021 à Vichy Enchères, ses dimensions deviennent plus importantes, tout comme son niveau de raffinement. Ses cordes sont regroupées par chœur de deux à quatre cordes – comme c’est le cas du tympanon en vente – accordées à l’unisson et divisées en plusieurs segments par des chevalets, permettant ainsi d’obtenir différentes hauteurs de note.
Durant la deuxième moitié du XVIIème siècle et le premier tiers du XVIIIème siècle, l’instrument est en vogue dans l’aristocratie européenne, que ce soit en France, Italie, Allemagne. Le compositeur, facteur et musicien allemand, Pantaléon Hebenstreit (1668-1750), modifie l’instrument en le faisant passer de trois à cinq octaves, et l’introduit à la cour du roi Louis XIV en 1705[1]. Au XVIIIème siècle, on compose également pour le tympanon, comme en témoigne un manuscrit d’airs galants conservé à la Bibliothèque nationale de France. L’évolution de la forme de l’instrument ayant entraîné un alourdissement de son poids, celui-ci est posé à plat sur une table. Là-encore, l’iconographie nous renseigne sur cette nouvelle pratique aristocratique.
[1] Sur ce sujet, voir Sarah E. Hanks, Pantaleon’s Pantalon: An 18th-Century Musical Fashion, The Musical Quarterly, vol. 55, No. 2, 1969, pp. 215-227
Voyez plutôt l’estampe d’un anonyme français du XVIIème siècle représentant un homme de qualité jouant du tympanon (Louvre) ; ou encore la sanguine de Robert Bonnart (1652-1733) conservée à la Bibliothèque nationale de France – superbe témoignage des divertissements et de la mode de l’époque. Fait intéressant concernant ce dessin :
“Cette composition, une fois gravée, eut une grande fortune : elle fut copiée dans plusieurs pays du Nord de l’Europe […] et servit de motif central pour de nombreux « Chines de commande », dans lesquels les personnages de la Cour française […] sont transformés en figures chinoises vêtues de costumes européens.”
Dessins français du XIIème siècle, Inventaire, Bibliothèque nationale de France, p.72
À la fin du XVIIIème siècle, Marie Antoinette – dont le goût pour la musique n’est plus à démontrer (à ce propos, retrouvez notre article sur les harpes) – va jusqu’à faire réaliser un automate jouant du tympanon pour Louis XVI. On constate que ce dernier s’apparente déjà, à la fin du siècle, au futur piano.
Qui dit aristocratie, dit raffinement. Ainsi, au tournant des XVIIème et XVIIIème siècles, l’instrument se pare d’ornements. Le tympanon de la vente du 6 novembre 2021 en est un bel exemple, tant par ses formes que par sa décoration. Il est richement et finement agrémenté de scènes en arte povera représentant, sur la table d’harmonie, des motifs de la faune et de la flore, ainsi que des couples de musiciens asiatiques – typiques des chinoiseries – témoignant du goût de l’aristocratie européennes de l’époque pour l’esthétique asiatique. Ces personnages sont effectivement dans la même veine que les Chinois musiciens peints par Antoine Watteau vers 1710, ou que les fresques de Tiepolo de la Villa Valmarana à Vicence (Vénétie).
On trouve également, sur le côté avant, plusieurs scènes rurales figurant des gentilshommes et sur l’arrière, deux architectures et une femme devant une grotte. La technique de l’arte povera – développée à Venise à la fin du XVIIème siècle – est intéressante et renforce l’attribution de l’instrument à un artiste italien du premier tiers du XVIIIème siècle. L’Italie est l’un des pays à avoir le plus fabriqué de tympanons aux XVIIème et XVIIIème siècles. Récemment, un rare coffret de tympanon vénitien réalisé vers 1740 était vendu aux enchères et présentait un décor en arte povera du même type. Notons que les parties latérales de l’instrument sont également recouvertes de formes sinueuses.
Le modèle de ce tympanon est à la fois rare et élégant. Ses courbes en bordures rompent avec la dureté habituelle de l’instrument et semblent évoquer la dentelle. Le musée de la Musique conserve l’un des rares exemplaires ayant une forme similaire et datant de la même époque.
Enfin, on observe que toutes les parties constitutives de l’instrument ont été enrichies et stylisées. Les deux rosaces sont en bois doré et sculpté de feuilles d’acanthes. On trouve également quatres autres pièces décoratives en bois doré et sculpté de palmettes, rinceaux et feuilles d’acanthes. Sur l’arrière, un pied en forme de patte de griffon a été ajouté. Tous ces ornements – conformes au goût aristocratique de l’époque – ainsi que cet évident souci du détail, témoignent de l’irruption de l’instrument dans les cours européennes.
Les tympanons du XVIIIème siècle sont aujourd’hui très rares. Beaucoup de modèles ont été détruits, notamment en raison de l’association de l’instrument à la figure du monarque. La vente de Vichy Enchères du 6 novembre 2021 se présente ainsi comme une chance d’observer un instrument oublié, mais aussi d’acquérir cet objet de collection chargé d’histoire…
Musical instrument sales are always an opportunity to discover curiosities and forgotten treasures from the past, which resurface for our great enjoyment. These discoveries require research work, which sometimes turns into lengthy investigations… This year, once more, discoveries were made, including that of a real collector’s item whose name is no longer familiar to anyone, except to connoisseurs: a “tympanon” (in French), or hammered dulcimer…
So what is a hammered dulcimer? The origins of this instrument are buried in the past, since it descends from the zither family of instruments, and more specifically from the psaltery, whose origin dates back at least to the Central Middle Ages, towards the end of the 11th century. The zither and the psaltery have something else in common: the bible, as they were both used to play the psalms.
The instrument is indeed that of David, and the root of the word psaltery, psalmos, means “to sing the psalms” in Latin. Moreover, the first appearance of the psaltery is confirmed by works of art – paintings, stained glass and sculptures – representing David, and sometimes also angels, playing the psaltery. These demonstrate the closeness of form between the psaltery and the hammered dulcimer, such as the one in the sale of 6 November.
The hammered dulcimer, which derives from the psaltery, is therefore very close to it. So how do you tell them apart? In reality, the difference essentially lies in the way in which they were played. The psaltery belongs to the plucked strings family of instruments, while the hammered dulcimer belongs to that of the struck strings. In short, the hammered dulcimer is a psaltery whose strings are struck instead of being plucked. Usually, curved mallet drumsticks or hammers with leather tips were used to play the hammered dulcimer, while the strings of the psaltery were plucked with fingers, a plectrum, or hooks[1]. Traditionally, the hammered dulcimer was played flat, which is not necessarily true for the psaltery, as various artistic representations attest.
[1] Cesar Charles Snoeck, Catalogue de la collection d’instruments de musique anciens ou curieux, p.23
Although they are difficult to differentiate in form, it has been established that “the hammered dulcimer is always trapezoidal, with differences in the dimensions and angles, while the psaltery can have different shapes; it often has cut-outs on the sides; it is sometimes triangular.”[1] In a way you could say that the psaltery, whose strings were plucked / strummed, gave birth to the harpsichord. As for the hammered dulcimer, it is rather the ancestor of the clavichord and the piano.
“Since there are very few structural differences between the two instruments, their identification in pictures requires that we can see the plectrum or hammer they are played with, which is not always easy!”
David Munrow, Instruments de Musique du Moyen Âge et de la Renaissance, Hier & Demain, 1979, p.23
[1] Ibid
In his Harmonie Universelle published in 1636, Father Marin Mersenne wrote only about the psaltery, but mentioned as well several variations of it that actually describe the hammered dulcimer – including a 13-course model. Indeed, he explained that the instrument, “very pleasant, because of the clear & Argentinian sounds that its strings make”, only has one row of bridges, but that some examples have several series of bridges in order “to play duets on it” and that it is then played with two hammers[1]. The instrument in the sale of 6 November 2021 does not have a bridge, but there are three series of small aligned “screws” and old marks that suggest that three bridges were fitted originally. Mersenne’s description is an example of the ambiguity created by the – often confusing – language used in relation to these instruments, especially since this family of instruments has been widespread throughout the world for centuries. This confusion complicates the historical study of the hammered dulcimer, since it is found under different names depending on the country and time.
[1] Joël Dugot, “La facture des instruments à cordes au temps de Jacques Dumesnil et Jean Desmoulins”, dans Florence Gétreau (dir.), Instrumentistes et luthiers parisiens, XVIIe-XIXe siècles, p. 48
Indeed, it can be found under the name Dulcimer in English, Doucemelle, Saltère or Canon in French, Salterio tedesco in Italian, etc[1]. These different names can refer to the hammered dulcimer, as we defined it earlier, or to a derivative form.
[1] Cesar Charles Snoeck, Catalogue de la collection d’instruments de musique anciens ou curieux, p.22
“The word dulcimer (dowsemere, dulcoemel, etc., and later dulce melos) first appeared in the 14th century and has its roots in the soft tone of the instrument. The percussive method of playing it gave rise to the name hammered dulcimer, of which we find variants in Celtic, French and Italian.”
David Munrow, Instruments de Musique du Moyen Âge et de la Renaissance, Hier & Demain, 1979, p.23
From the second half of the 17th century, the term “hammered dulcimer” started to take precedence over others, in particular that of “psaltery”. In the 18th century, things became clearer thanks to the evolution of the form of the hammered dulcimer, which grew larger, and whose proportions and level of complexity set it apart from other instruments. Like the hammered dulcimer in the sale of 6 November 2021 at Vichy Enchères, its dimensions had increased, as had its degree of refinement. Its strings were grouped in courses of two to four strings – as is the case with the hammered dulcimer for sale – tuned in unison, and divided into several sections by bridges, which allowed for different pitches.
During the second half of the 17th century and the first third of the 18th century, the instrument was popular among the European aristocracy, whether in France, Italy or Germany. The German composer, maker and musician, Pantaléon Hebenstreit (1668-1750), modified the instrument by increasing the number of octaves it could play from three to five, and introduced it to the Court of King Louis XIV in 1705[1]. In the 18th century, music was composed specifically for the instrument, as can be seen from a manuscript of gallant airs kept at the Bibliotheque Nationale of France. With the increase in size of the instrument came additional weight; it was therefore now played flat on a table. Once more, iconography provides evidence of this new aristocratic practice.
[1] Sur ce sujet, voir Sarah E. Hanks, Pantaleon’s Pantalon: An 18th-Century Musical Fashion, The Musical Quarterly, vol. 55, No. 2, 1969, pp. 215-227
For instance, a print from an anonymous 17th century French artist depicts a man of quality playing the hammered dulcimer (Louvre); another example, the sanguine drawing by Robert Bonnart (1652-1733) kept at the Bibliotheque Nationale of France, provides an invaluable testament to the entertainment practices and fashion of the time. The following is an interesting fact about this drawing:
“This composition, once engraved, had great success: it was copied in several countries of northern Europe […] and served as a central motif for many Chinese export porcelain items, in which figures of the French Court […] were morphed into Chinese characters dressed in European clothing.”
Dessins français du XIIème siècle, Inventaire, Bibliothèque nationale de France, p.72
At the end of the 18th century, Marie Antoinette – whose fondness for music is well documented (on this subject, see our article on harps) – went as far as to have an automaton playing the hammered dulcimer made for Louis XVI. We can see that this instrument already resembled, by the end of the century, the piano yet to come.
With aristocracy came refinement. Indeed, at the turn of the 17th and 18th centuries, the instrument was adorned with ornaments. The hammered dulcimer in the sale of 6 November 6 is a beautiful example of this, both in terms of its form and its decoration. It is richly and finely decorated with arte povera scenes on the soundboard, representing flora and fauna, as well as Southeast Asian musician couples – typical of the chinoiserie style – attesting to the taste of the European aristocracy of the time for Southeast Asian art. These characters are indeed akin to the Chinese musicians painted by Antoine Watteau around 1710, or the frescoes by Tiepolo in the Villa Valmarana in Vicenza (Veneto).
On trouve également, sur le côté avant, plusieurs On the front, there are also several rural scenes depicting gentlemen, and on the back, two architectural designs and a woman in front of a cave. The use of the arte povera technique – developed in Venice at the end of the 17th century – is interesting and reinforces the theory that the instrument was made by an Italian artist from the first third of the 18th century. Italy is one of the countries to have produced the most hammered dulcimers in the 17th and 18th centuries. Recently, a rare Venetian hammered dulcimer casket made around 1740 was sold at auction and featured similar arte povera decoration. It is worth noting as well that the sides of the instrument are also decorated with sinuous shapes.
The form of this hammered dulcimer is both rare and elegant. Its curved edges are in contrast with the usual angularity of the instrument and seem to evoke lace. The Musee de la Musique keeps one of the other rare examples with a similar shape, which dates from the same period.
Finally, we can see that all the constituent parts of the instrument have been adorned and stylized. The two rosettes are in gilded wood and feature acanthus leaf carvings. There are four other decorative elements in gilded wood, with carvings representing palm leaves, rinceaux and acanthus leaves. On the rear, a griffin paw was added. All these ornaments, which are in keeping with the aristocratic taste of the time, as well as the clear attention to detail in its craftsmanship, attest to the instrument’s rise in the European Courts.
Eighteenth-century hammered dulcimers are very rare today. Many examples have been destroyed, not least because of the instrument’s association with the monarchy. The Vichy Enchères sale of 6 November 2021 therefore presents a unique opportunity to study a forgotten instrument, but also to acquire this collector’s item steeped in history…