Vichy Enchères

La passionnante collection du Professeur François Calas (1910-1983)

Mise en lumière de la collection d’instruments de musique de François Calas, chirurgien de renom à la personnalité originale, féru d’histoire et passionné de musique. Composée de modèles de grands maîtres, de curiosités et de pièces historiques, cette collection d’une grande richesse couvre tout un pan de l’histoire des instruments de musique et vous promet bien des surprises.


Le Professeur François Calas, un homme passionné et aimé

“[François Calas] représentait pour toute une génération de praticiens un Maître de l’Anatomie comme de la Chirurgie, mais il incarnait, surtout, pour tous ceux qui l’avaient approché, une passion, débordante et universelle. […] Homme-passion, pour employer le vocabulaire de notre époque, et cela dans tous les domaines : […] Passion de l’Artiste pour la Musique dont il était le sensible interprète et le collectionneur d’instruments.”

Y. Bouchet, ALPES MEDECINE, 7, III, n°3, Mars 1983
François Calas, archive personnelle de la famille
François Calas, archive personnelle de la famille

Une éminente figure de la chirurgie et de l’anatomie

Né en 1910 à Bédarieux dans l’Hérault, François Calas s’installe à Grenoble en 1934 et est nommé chirurgien des Hôpitaux dès 1947. Très reconnu dans sa spécialité, il était aimé et respecté de ses confrères. Sa passion pour la recherche le conduisit à créer le laboratoire d’Anatomie de la Faculté de Médecine. Il en fut le responsable et le développa jusqu’à son départ à la retraite en 1979. Esprit brillant, il devint agrégé d’Anatomie en 1958, puis professeur titulaire de la chaire en 1960. Durant sa carrière, il forma ainsi un grand nombre de praticiens et fut l’un des artisans du passage de l’Ancienne École de Médecine en Faculté.

Inépuisable, d’une grande humanité et passionné par son métier, il fut à la fois membre de la société des médecins des Hôpitaux, administrateur du C.H.R. de Grenoble ou encore membre du Conseil de l’Ordre des Médecins de l’Isère. Ses convictions et son amour des Hommes l’avaient conduit, lors de la Seconde Guerre mondiale, à s’engager « volontaire » dans le service de Santé, lui valant la Croix de Guerre en 1945. C’est pour ce même dévouement qu’il fut nommé Officier des Palmes Académiques en 1970 et Chevalier de la Légion d’Honneur en 1971.

Une âme originale trouvant le repos dans la musique

“Ceux qui l’ont côtoyé savent qu’il était aussi un musicologue averti, amateur de violon et jouant lui-même de l’alto”

Le professeur François Calas : un grand “patron””, dans Le Dauphiné Libéré, 1983

Plus qu’un chirurgien de renom, François Calas était un homme original, insensible aux modes : un personnage qu’on dirait aujourd’hui “décalé” selon ses enfants.

“La musique était son havre de paix, son repos, son moi profond et sa collection en est le prolongement. Sa collection d’instruments de musique est un parcours personnel, sa famille en connaissait l’existence mais il n’en parlait pas ou très peu.”

Note des enfants de François Calas sur leur père, 2 octobre 2022

Il avait créé, aux murs de son cabinet médical, son petit musée dans lequel il venait se ressourcer. L’un de ses instruments favoris était un violon Maggini dont l’histoire mystérieuse en lien avec la guerre le touchait. Il n’est pas impossible que celui-ci soit à l’origine de son amour pour les instruments baroques et les modèles énigmatiques nécessitant des recherches. Depuis sa fascination pour le violon dès sa petite enfance, François Calas vivait avec la musique. Il en jouait beaucoup (violon et alto), et fit partie de plusieurs ensembles de musique de chambre à Grenoble et à Lyon. Il gagna l’amitié d’illustres musiciens et luthiers de son temps, à l’instar d’André Navarra et des luthiers Lucien et Jean-Frédéric Schmitt. Il passa ainsi de longues heures à jouer et discuter lutherie lors de soirées organisées par Lucien Schmitt, qui rassemblaient diverses personnalités artistiques de l’époque, dont Jules Flandrin, Jacques Noël, mais aussi des virtuoses tels que Yehudi Menuhin, Ivry Gitlis, Stéphane Grapelli ou Isaac Stern.

Une collection en lien avec son goût pour l’histoire

La collection de François Calas était marquée par son goût prononcé pour l’histoire et la manière dont les instruments la racontent. Comme dans son travail, il était très intéressé par la recherche du Vrai et du Bien, mais n’oubliait pas le Beau. Ces trois piliers – indissociables de sa foi – sont certainement à l’origine de plusieurs de ses choix d’instruments et coups de cœur, à l’image d’un harmonium de voyage acheté à l’Ile Maurice. Il les conjuguait parfaitement dans sa vie et, quand il venait à Paris pour ses réunions d’anatomistes rue des Saints-Pères, il ne manquait jamais une visite chez le grand marchand et musicien Alain Vian, rue Grégoire-de-Tour, ou à l’atelier d’Etienne Vatelot qu’il admirait. Passionné par l’histoire des instruments, il n’hésitait pas à acheter ses guitares ou autres mandolines directement auprès de Tziganes, qui connaissaient d’ailleurs très bien le chemin de son bureau. Il aimait particulièrement l’importance que tenait la musique dans leurs vies et l’amour et le respect qu’ils portaient aux instruments – particulièrement au violon. Sans doute se reconnaissait il dans cette manière de vivre avec les instruments de musique. 

L’amour des instruments baroques… et du beau !

Réunion d’instruments baroques : du quinton à l’archicistre

François Calas avait un goût particulier pour les instruments baroques à cordes frottées et pincées, dont témoigne l’ensemble présenté aux enchères le 5 novembre 2022. Du quinton à la viole de gambe et au pardessus, en passant par le cistre, l’archicistre ou encore la mandoline, il cultivait l’amour du bel instrument chargé d’histoire. Il avait l’œil pour repérer les modèles intéressants, souvent de grands maîtres, mais il était avant tout guidé dans ses choix par son affection pour les pièces de caractère et les curiosités. Il pouvait aussi bien acquérir de superbes quintons d’Andrea Castagneri ou de Fleury, une viole de gambe tchèque étiquetée Josephus Laske, qu’un rare pardessus de viole du XVIIème siècle à l’origine incertaine mais empreint d’un mystère et d’une force expressive le fascinant.

Conçue comme un tout à l’esthétique cohérente, la collection semblait alors redonner vie à un pan de l’histoire des instruments, dans laquelle chaque pièce prenait une part intégrante. Véritable cabinet de curiosité, les différents modèles qui la composent sont encore une source de joie et de délectation pour le chercheur ou l’amateur désireux d’en percer les secrets de fabrication. Étiquettes, inscriptions, marques, éléments décoratifs : les instruments de la collection Calas en regorgent et sont à appréhender comme les témoins d’une époque et du travail d’un luthier.

Parmi les modèles particulièrement intéressants présentés à la vente le 5 novembre 2022, se trouve notamment un archicistre à six chœurs et cinq cordes théorbées, étiqueté Renault et Chatelain, “Rue de Braque au coin de la rue Ste Avoye, Paris, 1799” et marqué au fer sous le talon. Sébastien Renault et François Chatelain étaient établis à Paris depuis les années 1760 et fabriquaient principalement des cistres, des instruments théorbés et des guitares. Celui-ci est exceptionnel par sa rareté et son étrange beauté.

On signalera également une très belle mandoline baroque du XVIIIème siècle, réalisée par un grand maître du genre : Giovanni Battista Fabricatore, l’un des fabricants majeurs de mandolines napolitaines de l’époque avec les Vinaccia et Calace.

Deux rares guitares de Pons Père et de Claude Aubert

François Calas rassembla également de beaux modèles de guitares baroques, dont un instrument de César Pons, dit “Pons Père”. Étiqueté et marqué sur le haut du fond et sur le bas de la table, l’instrument du “luthier à Grenoble, rue Neuve” est daté 1791. Il s’agit de l’un des rares instruments connus de César Pons, le père de Joseph et de Louis Pons, également luthiers.

La guitare présente de belles moustaches typiques du style des Pons et trois chevilles originales. Les filets de sa rosace encadrent en leur centre un motif en damier fréquent dans sa production. Le dos de l’instrument est décoré d’un filet sur sa partie centrale et sur tout son pourtour – autre marque de fabrique de César Pons que l’on peut observer sur un instrument conservé au Musée de la Musique.

Parmi les belles guitares baroques de la collection Calas, se trouve un exceptionnel modèle réalisé par Aubert à Troyes, durant la deuxième moitié du XVIIIème siècle. Tout comme le modèle de Pons, l’instrument est marqué au fer sur le fond, sur le tasseau mais aussi au niveau de l’attache courroie. Le pourtour de la rosace et de la table d’harmonie est agrémenté d’un délicat décor en os et ébène, figurant à nouveau le motif du damier si apprécié à l’époque et dont s’inspirera Torres.

La caisse présente une très belle alternance de bandes d’érable ondé et de bois de rose, cernés par des filets d’ébène que l’on retrouve aussi sur le pourtour de l’instrument. Très raffiné, il est paré de belles moustaches et d’une tête caractéristique du style d’Aubert. Les guitares de ce luthier sont très rares et ce modèle est incontestablement l’un des plus beaux parvenus jusqu’à nous.

Des vielles de la première moitié du XVIIIème siècle : Feury et Grou

La collection comprend deux beaux modèles de vielles de l’Âge d’Or, réalisées par deux luthiers formés à Paris : Feury et Grou. L’instrument de Feury est une vielle ronde. Elle porte la marque au fer du luthier et une belle étiquette sur le capot du clavier inscrite “F. FEURY, rue des Fossez / St Germain de l’Auxerrois / proche la rue de l’Arbre sec. / A Paris 17(2)1”. Le “2” sur l’étiquette a été ajouté à l’encre suite à une déchirure au niveau de la date, mais il devait probablement plutôt s’agir du “8” de 1781. En effet, Feury – dit aussi parfois Ferry – était actif durant la seconde moitié du XVIIIème siècle et non la première.

Les instruments que nous lui connaissons sont rares et principalement conservés dans les musées. Parmi ces modèles, deux sont également à caisse de luth. Le premier fait partie des collections du Royal College of Music de Londres et est daté vers 1760, tandis que le deuxième se trouve au Musée du Palais Lascaris de Nice et est étiqueté 1782. François Feury est notamment connu pour avoir été l’élève de Jean Ouvrard, également établi dans le quartier de Saint-Germain l’Auxerrois. Il fut juré comptable de la corporation des facteurs d’instruments de musique de 1750 à 1757.

La vielle plate de Grou mérite également toute notre attention. Ce luthier aujourd’hui assez mal connu fut pourtant réputé de son temps et ce jusqu’au début du XXème siècle, comme l’indique la présence de ses instruments dans les plus illustres collections, à l’instar de celles d’Eugène de Bricqueville (1854-1933). Ce dernier acquit notamment une vielle “en guitare” avec “le pont, la planchette et le clavier couverts d’une marqueterie d’écaille de teintes différentes, d’ivoire, d’ébène et de pierres vertes”[1], inscrite “Faite à Lyon, par Grou de Paris, 1753”, provenant de la collection Luigi Arrigoni dispersée à Drouot en 1881 – célèbre vente durant laquelle Gustave Chouquet acheta également plusieurs instruments. A côté de ce modèle fut également vendue une “vielle à roue de Grou à Lyon 1735”[2]. Ces instruments ont été qualifiés de “viole à manivelle” par Jacquot[3].


[1] Collection de Bricqueville à Versailles, Anciens Instruments de Musique, Paris, Imprimerie D. Jouaust, 1893, p.8

[2] Florence Gétreau, Aux origines du Musée de la Musique : les collections instrumentales du Conservatoire de Paris. 1793-1993, Klincksieck Réunion des Musées nationaux, 1996, p.237

[3] Albert Jacquot, La lutherie lorraine et française depuis ses origines jusqu’à nos jours, d’après les archives locales, 1912

Établi au début de son activité à Paris, Grou travailla principalement à Lyon. Selon l’Almanach civil, politique et littéraire de Lyon, il se trouvait en 1765 “Place de la Fromagerie”[1]. L’inscription sur le capot du clavier de la vielle Calas indique justement qu’elle a été réalisée “au coin de la reü [rue en ancien français] Raizen” – l’ancienne rue Raisin, dite aussi rue du Raisin, actuelle rue Jean-de-Tournes, bien adjacente à l’ancienne Place de la Fromagerie. L’instrument de la collection Calas fait partie des rares modèles connus et présente, comme les autres répertoriés, une caisse plate en forme de guitare. Sa tête dessine une volute et son corps est paré de beaux ornements. On retrouve ainsi, courant sur le cordier, le clavier et les bords de la table, une marqueterie en pistagne. Le cache-roue, également marqueté de pistagnes, est très raffiné. Il se compose de losanges de différents matériaux sur lesquels se déploie, dans la partie centrale, un ornement d’inspiration végétale. La belle inscription sur le capot du clavier précise que l’instrument a été réalisé par “Grou à Lyon ce 24e octobre 1748”.


[1] Almanach civil, politique et littéraire de Lyon et du département de Rhône, Volume 49, 1765

La recherche de pièces historiques et de curiosités

Une guitare théorbée de Casimir Lalliet présentée à l’Exposition Universelle de 1900

Plus qu’une passion pour les instruments baroques, François Calas avait un intérêt général pour les pièces originales, historiques ou de collection n’ayant pas livré tous leurs secrets. Il acquit notamment une incroyable guitare théorbée de Casimir Lalliet (écrit aussi Lallier ou Lallié) présentée à l’Exposition Universelle de Paris de 1900, sous le numéro 50. On retrouve, à l’intérieur de l’instrument, une annotation manuscrite mentionnant ces éléments : “Casimir Lallier / 66 Rue Doudeauville / Paris-Montmartre / Exposition 1900”. Toutes ces données sont exactes et confirmées par les différentes archives de l’époque[1].


[1] Exposition Internationale Universelle de 1900, Paris, Catalogue Général Officiel, Groupe III, Classes 11 à 18, Imprimerie Lemercier, p.18

Lors de l’événement, Lalliet exposa seulement deux instruments dont cette guitare. Le catalogue de l’Exposition la décrit comme “une sorte de théorbe avec cheviller en ressaut pour les cordes basses; le fond et les éclisses en frêne de Hongrie.”[1]  L’autre instrument exposé la même année est la reconstitution d’un grand chitarrone italien du XVIIème siècle, conservé au Musée de la Musique. Pour ces instruments, il obtint la médaille de bronze à l’Exposition Universelle, comme l’indique l’étiquette collée à l’intérieur de la guitare de la vente du 5 novembre 2022.


[1] Eugène de Bricqueville, Exposition universelle internationale de 1900, à Paris. Rapports du jury international. Classe 17 : Instruments de musique, Paris, Impr. nationale, 1901, pp.543-544

L’instrument est manifeste d’un travail délicat dans lequel toutes les parties se répondent et entrent en correspondance par leurs formes similaires. Le cheviller est sculpté de fins rameaux.

Eugène de Bricqueville, qui rédigea le rapport du jury de la section musique, ne manqua pas de saluer la qualité des instruments de Casimir Lalliet :

“Le travail de M. Lalliet mérite des éloges; tous ses bois sont choisis avec soin, et le petit nombre d’instruments qui sort de son atelier peut satisfaire l’amateur le plus exigeant.”

Eugène de Bricqueville, Exposition universelle internationale de 1900, à Paris. Rapports du jury international. Classe 17 : Instruments de musique, Paris, Impr. nationale, 1901, pp.543-544

Lalliet aimait particulièrement les instruments anciens et, outre le chitarrone italien, il demanda le 14 novembre 1904 l’autorisation au Musée instrumental du Conservatoire (actuel Musée de la Musique) de prendre les mesures d’un théorbe de Tielke et d’un archiluth de Hoffmann pour en faire la reconstitution. Le Musée de la Musique conserve également une guitare de Jean Voboam ayant appartenu à Paul Cesbron et restaurée par Casimir Lalliet, comme l’indique l’étiquette à l’intérieur.

Paul Cesbron semble avoir beaucoup aimé Lalliet, puisque sa collection comprenait aussi une reconstitution de lirone exécutée par Lalliet en 1903 (Musée de la Musique)[1]. La collection de François Calas rend bien compte de ce travail de restaurateur de Lalliet, ainsi que de son amour pour les instruments anciens et les reconstitutions, puisqu’elle comprend une guitare luth réparée par le luthier en 1906.


[1] Florence Gétreau, Aux origines du Musée de la Musique : les collections instrumentales du Conservatoire de Paris. 1793-1993, Klincksieck Réunion des Musées nationaux, 1996, p.310

Une curieuse guitare-lyre à colonnettes de Mirecourt

Riche en surprises et instruments remarquables, la collection de François Calas intègre également une guitare-lyre à colonnettes exécutée vers 1810. De manière générale, les guitares-lyres (ou lyres-guitares) étaient plutôt fabriquées avec des bras incurvés. En comparaison, les modèles à colonnettes parvenus jusqu’à nous sont assez rares. Le Musée de la Musique conserve l’un des quelques modèles à forme comparable, réalisé par un anonyme français vers 1810.

Il semble en effet que ce type de guitares-lyres ait été une spécialité française, produite principalement à Paris et Mirecourt. Rappelons à cet égard que la guitare-lyre est apparue autour de 1780, durant la période d’apogée du néo-classicisme en France. Évocation de la lyre de la Grèce antique, elle fut à la mode dans les salons jusque dans les années 1820. Certains considèrent que c’est le luthier Pierre Charles Mareschal qui en est à l’origine

Le modèle de la collection Calas a été réalisé à Mirecourt vers 1810, comme l’indiquent la découpe des ouïes, les pastilles rondes dans les filets du tour et les moustaches.

“Une particularité intéressante de Mirecourt, relative aux guitares-lyres, concerne le dessin particulier des deux ouïes qui ressemblent à un motif traditionnel basque appelé “lauburu”.”

Sinier de Ridder, La guitare, Mirecourt, les provinces françaises, tome II, 2011, p.27

Également typiques de Mirecourt, les moustaches sont une représentation stylisée d’un sarment de vigne, par contraste aux feuilles d’acanthe en usage à Paris.

“Ce dessin rappelle que, à Mirecourt, on est aussi vigneron, et que le vin local jouit d’une honnête réputation.”

Sinier de Ridder, La guitare, Mirecourt, les provinces françaises, tome II, 2011, p.41

Chose intéressante, on retrouve des moustaches et un chevalet identiques sur une guitare de Nicolas Didier fabriquée vers 1815 à Mirecourt, ainsi que sur une guitare-lyre à bras incurvés d’un anonyme français, décorée avec exactement les mêmes motifs de marqueterie sur la table, sous le chevalet (Museum of Fine Arts, Boston). Bien que les luthiers s’approvisionnaient fréquemment en moustaches chez des tabletiers, force est de constater que la guitare-lyre de la collection Calas présente une marqueterie et des colonnes originales qui en font tout son intérêt et dont on comprend qu’elles aient séduit le collectionneur amoureux des instruments rares. 

Une remarquable harpe Brimmeyr

François Calas possédait une hétérogénéité d’instruments, comme en atteste cette harpe du début du XIXème siècle réalisée par Brimmeyer. François-Xavier Brimmeyer, dit aussi Brimmeyr ou Brumaire, était établi à Paris, comme le mentionne l’inscription sur la console : “BRIMMEYR BREVETÉ / Passage Cendrier n°1 Chaussée / D’Antin à Paris / 91”. La mention “BREVETÉ” permet de dater l’instrument après le 23 novembre 1816, date à laquelle Brimmeyr déposa un brevet d’invention pour un “mécanisme [consistant] à substituer à un grand nombre de ressorts et à quatorze bascules, une mécanique sans ressorts avec sept bascules, comme aux harpes les moins compliquées; ce qui, sans rien changer à la forme et à la légèreté de l’instrument, donne le moyen de le régler soi-même avec facilité.”[1]


[1] Description des machines et procédés spécifiés dans les brevets d’invention, de perfectionnement et d’importation dont la durée est expirée, et dans ceux dont la déchéance a été prononcée, Volume 10, 1825, n°913, p.270

Ce brevet lui valut quelques ennuis puisque M. Plane, facteur harpiste et professeur de harpe à Paris pour qui avait travaillé Brimmeyr, se plaignit de plagiat auprès du Ministère de l’Intérieur. En effet, lui-même avait déposé un brevet le 24 novembre 1913 pour un mécanisme similaire[1].
La harpe de la vente du 5 novembre 2022 est l’un des plus beaux modèles connus du facteur. De style néoclassique, ses sculptures très fines reprennent le répertoire de formes propres à l’architecture greco-romaine. On retrouve ainsi, sur la tête de la colonne, des trophées, vases et mascarons de bélier – motif fréquent sur les métopes de temples ou encore sarcophages romains – et tous les ornements végétalisants antiques : feuilles d’acanthes, palmettes et guirlandes de fruits. Le sommet de la colonne est travaillé à la manière d’un entablement de temple avec son architrave sculpté de fleurs, sa frise et sa corniche ornée de feuilles de lotus. Sur la base sont également représentés des motifs antiquisants, tels que des chimères mi cheval-mi serpent ou un papillon, le tout reposant sur des pattes de félins.


[1] Théodore Regnault, De la législation et de la jurisprudence concernant les brevets d’invention, de perfectionnement et d’importation, 1825, p.250

Assoiffé de nouveautés, Brimmeyr déposa un autre brevet en 1830, en association avec Jean Pfeiffer, facteur de pianos résidant à Montmartre, pour un nouvel instrument, une harpe ditale dite “al harpe”[1]. Le Musée de la Musique de Paris en conserve deux rares exemplaires.    


[1] Bulletin des lois de la République française, 25/07/1830, p. 262

Collection d’instruments du quatuor

Les enfants, petits enfants et même les plus âgés des arrières petits enfants de François Calas sont heureux de faire revivre ce « personnage » qu’ils admirent et sa collection d’instruments de musique. Vichy Enchères les remercie pour leur confiance et leur précieux concours à la rédaction de ce dossier, et vous donne rendez-vous le jeudi 3, vendredi 4 et samedi 5 novembre 2022 pour les découvrir lors des expositions et assister à leur vente


THE FASCINATING COLLECTION OF PROFESSOR FRANÇOIS CALAS (1910-1983)

Let’s s delve into the musical instruments collection of François Calas, a renowned surgeon with a unique personality, an interest in history and a passion for music. This extensive collection, which includes examples by great masters, curiosities and historical pieces, covers a large period of the history of musical instruments and promises many surprises.


Professor François Calas, a passionate and beloved man

“[François Calas] was, for a whole generation of practitioners, a Master of Anatomy and Surgery, but, for those he came across him, he was above all a man with an all-consuming and universal passion. […] He was a man of passion in all aspects of his life: […] an artist passionate for the music he played with sensitivity, and a collector of instruments.”

Y. Bouchet, ALPES MEDECINE, 7, III, n°3, Mars 1983
François Calas, archive personnelle de la famille
François Calas, archive personnelle de la famille

A leading figure in surgery and anatomy

Born in 1910 in Bédarieux in the Hérault region of France, François Calas moved to Grenoble in 1934 and was appointed hospital surgeon in 1947. He achieved high recognition in his speciality, and was loved and respected by his colleagues. His interest in research led him to create the Anatomy Laboratory of the Faculty of Medicine. He was in charge of it and developed it until his retirement in 1979. He was a brilliant mind, and became an associate professor of anatomy in 1958, then full professor of the chair in 1960. During his career, he trained a large number of practitioners and was one of the architects of the transition of the Old School of Medicine into a Faculty.

He was indefatigable, possessed great humanity and was passionate about his job. He was a member of the Society of Hospital Physicians, administrator of the C.H.R. of Grenoble, as well as member of the Council of the Order of Doctors of Isère. During the Second World War, his sense of duty and his love of people led him to sign up as “volunteer” in the health service, which earned him the Croix de Guerre in 1945. It is for this same dedication that he was named Officier des Palmes Academiques in 1970 and Chevalier de la Legion d’Honneur in 1971.

A unique character who found peace in music

Those who came across him knew that he was also an informed musicologist, violin lover and a viola player himself.

Le professeur François Calas : un grand “patron””, dans Le Dauphiné Libéré, 1983

More than simply a renowned surgeon, François Calas was a unique individual, impermeable to the changes in fashions: a personality that today would be classed as “unconventional” according to his children.

“Music was his haven of peace, his place of rest, his inner self, and his collection is a reflection of that. His collection of musical instruments represents a personal journey, whose existence his family knew but of which he did not talk about, or very little.”

Reflections from the children of François Calas on their father, 2 October 2022

Within the confines of his medical practice, he created a little museum, where he went to recharge his batteries. One of his favourite instruments was a Maggini violin whose mysterious war-related history touched him. It is possible that this instrument was the reason behind his love of baroque instruments, in particular unusual examples requiring investigation. Since his fascination with the violin from his early childhood, François Calas lived surrounded by music. He played frequently (the violin and viola), and was part of several chamber music ensembles in Grenoble and Lyon. He befriended illustrious musicians and makers, such as André Navarra and makers Lucien and Jean-Frédéric Schmitt. He spent long hours playing and discussing violin making during evenings organized by Lucien Schmitt, which brought together various artists of the time, including Jules Flandrin and Jacques Noël, as well as virtuosos such as Yehudi Menuhin, Ivry Gitlis, Stéphane Grapelli and Isaac Stern.

A collection reflective of his interest in history

François Calas’ collection was heavily influenced by his great interest in history and the way instruments tell a story. As with his work, he was very interested in the search for the True and the Good, but did not neglect the Beautiful. These three pillars – at the heart of his convictions – most certainly determined his choices of instruments and his favourites, such as a travel harmonium bought in Mauritius. His search for musical instruments was an integral part of his life and, when he was visiting Paris for his meetings of anatomists on rue des Saints-Pères, he never missed a visit to the great dealer and musician Alain Vian, rue Grégoire-de-Tour, or to the workshop of Etienne Vatelot, whom he admired. He was passionate about the history of instruments, and occasionally bought guitars or mandolins directly from Gypsies, who often used to visit his office. He particularly loved the importance music held in their lives and the love and respect they had for instruments – especially the violin. He no doubt recognized himself in this way of life, in which musical instruments were king.

A passion for baroque instruments… and beauty!

Baroque instruments reunited: from the quinton to the archicistre

François Calas had a particular taste for baroque instruments with bowed and plucked strings, as evidenced by the collection at auction on 5 November 2022. Whether a quinton, viola da gamba, pardessus de viole, cittern, archicistre or mandolin, he was passionate about beautiful instruments steeped in history. He had an eye for interesting examples, often by great masters, but he was above all guided in his choices by his predilection for unique and interesting examples. He could in turn acquire superb quintons by Andrea Castagneri or Fleury, a Czech viola da gamba labelled Josephus Laske, or a rare 17th century pardessus de viole of unknown origin but clouded in mystery and possessing a force of expression that fascinated him.

This collection, which had a consistent aesthetic thread running though it, seemed to bring back to life a period of the history of musical instruments, in which each item in the collection had an important part to play. The various instruments that make up the collection, a sort of cabinet of curiosities, continue to be a source of joy for the researchers and the enthusiasts wishing to discover the secrets of their manufacture. The labels, inscriptions, brands and decorative elements of these instruments bear witness to an era and its makers.

Amongst the particularly interesting examples for sale on 5 November 2022, there is an archicistre with six courses and five theorboed strings, labelled Renault et Chatelain, “Rue de Braque au coin de la rue Ste Avoye, Paris, 1799” and branded under the heel. Sébastien Renault and François Chatelain had been established in Paris since the 1760s and mainly made citterns, theorbos and guitars. This one is exceptional for its rarity and its unique beauty.

We should also mention a very beautiful baroque mandolin from the 18th century, made by Giovanni Battista Fabricatore, a great master and one of the important makers of Neapolitan mandolins at the time, along with Vinaccia and Calace.

Two rare guitars by Pons Père and Claude Aubert

François Calas also collected beautiful examples of baroque guitars, including an instrument by César Pons, known as “Pons Père”. This instrument, made by this “luthier à Grenoble, rue Neuve”, is labelled and branded at the top of the back and the bottom of the front, and is dated 1791. It is one of the rare known instruments by César Pons, who was the father of makers Joseph and Louis Pons.

The guitar has beautiful mustachios, typical of the Pons style, and three of its original pegs. The purfling of its rosette frame a central checkerboard pattern, often found in his output. The back of the instrument is decorated with purfling, in its centre as well as around its borders – another trademark of César Pons that is also in evidence on an instrument kept at the Musée de la Musique in Paris.

Amongst the beautiful baroque guitars in the Calas collection, there is an exceptional example made by Aubert in Troyes, during the second half of the 18th century. Just like the Pons model, the instrument is branded on the back, on the top block and also at the strap attachment. The borders of the rosette and the front are embellished with a delicate decoration in bone and ebony, again featuring the checkerboard pattern so popular at the time and from which Torres drew inspiration.

The body features very beautiful alternating bands of flamed maple and rosewood, separated by ebony purfling that is also present around the edges of the instrument. It is very refined, as exemplified by the beautiful mustachios and the head, which is characteristic of the style of Aubert. Guitars by this maker are very rare and this example is unquestionably one of the most beautiful to have come to light.

Old hurdy-gurdies from the first half of the 18th century: Feury and Grou

The collection includes two beautiful examples of hurdy-gurdies from the golden age of the instrument, made by two makers trained in Paris: Feury and Grou. Feury’s instrument is a hurdy-gurdy. It bears the maker’s brand and a beautiful label on the keyboard cover that reads “F. FEURY, rue des Fossez / St Germain de l’Auxerrois / proche la rue de l’Arbre sec. / In Paris 17(2)1”. The “2” on the label was added in ink following a tear, but it was more likely to be an “8” originally, for 1781. Indeed, Feury – also sometimes called Ferry – was active during the second half of the 18th century and not the first.

The instruments that we know of him are rare and mainly kept in museums. Amongst these, two also have a lute body. The first is part of the collections of the Royal College of Music in London and is dated around 1760, whilst the second is in the Musée du Palais Lascaris in Nice and is labelled 1782. François Feury is known in particular for having been a pupil of Jean Ouvrard, whose workshop was also in the district of Saint-Germain l’Auxerrois in Paris. He was judge in accounting matters for the corporation of musical instrument makers from 1750 to 1757.

The flat hurdy-gurdy by Grou also deserves our full attention. This maker, who is little-known today, was nevertheless renowned in his lifetime until the beginning of the 20th century, as evidenced by the presence of his instruments in the most illustrious collections, like those of Eugène de Bricqueville (1854-1933). In particular, he acquired an “guitar-style” hurdy-gurdy with “the bridge, soundboard and keyboard covered with tortoiseshell inlays of different colours, as well as ivory, ebony and green stones”[1], ], and inscribed “Faite a Lyon, par Grou de Paris, 1753”, originating from the collection of Luigi Arrigoni sold at Drouot in 1881 – a famous sale during which Gustave Chouquet also bought several instruments. Alongside this example, a “hurdy-gurdy from Grou in Lyon 1735” was also sold there[2]. These instruments were described as “handle viols” by Jacquot [3].


[1] Collection de Bricqueville à Versailles, Anciens Instruments de Musique, Paris, Imprimerie D. Jouaust, 1893, p.8

[2] Florence Gétreau, Aux origines du Musée de la Musique : les collections instrumentales du Conservatoire de Paris. 1793-1993, Klincksieck Réunion des Musées nationaux, 1996, p.237

[3] Albert Jacquot, La lutherie lorraine et française depuis ses origines jusqu’à nos jours, d’après les archives locales, 1912

Although first established in Paris, Grou was mainly active in Lyon. According to the Almanach civil, politique et litteraire de Lyon, he was located in 1765 on “Place de la Fromagerie”[1]. The inscription on the cover of the keyboard of the Calas hurdy-gurdy indicates that it was made “au coin de la reü [rue in old French] Raizen” – the old rue Raisin, also called rue du Raisin, which is now rue Jean -de-Tournes, adjacent to the former Place de la Fromagerie. The instrument from the Calas collection is one of the few known examples by this maker, and it has, like the other recorded examples, a flat, guitar-shaped, body. Its head features a volute and its body is beautifully ornamented. Indeed, pistagne marquetry decorates the tailpiece, the keyboard and the edges of the front. The wheel cover, also inlaid in similar style, is very refined. It is made up of diamonds of different materials with, in its centre, ornamentation inspired by plants. The beautiful inscription on the cover of the keyboard indicates it was made by “Grou a Lyon ce 24e octobre 1748”.


[1] Almanach civil, politique et littéraire de Lyon et du département de Rhône, Volume 49, 1765

The search for historical pieces and curiosities

A theorboed guitar by Casimir Lalliet presented at the 1900 Universal Exhibition

Rather than simply baroque instruments, it was original, historical and collectible pieces clouded in mystery that fascinated François Calas. In particular, he acquired an amazing theorboed guitar by Casimir Lalliet (also spelt Lallier or Lallié) presented at the Universal Exhibition in Paris in 1900, under number 50. Inside the instrument is a handwritten annotation that reads: “Casimir Lallier / 66 Rue Doudeauville / Paris-Montmartre / Exposition 1900”. All this information is accurate and corroborated by historical records of the time [1].


[1] Exposition Internationale Universelle de 1900, Paris, Catalogue Général Officiel, Groupe III, Classes 11 à 18, Imprimerie Lemercier, p.18

Lalliet only presented two instruments at this exhibition, one of which was this guitar. The Exhibition catalogue describes it as “a sort of theorbo with a separate pegbox for the bass strings; the back and ribs of Hungarian ash“.[1] The other instrument exhibited that year was a copy of a large Italian chitarrone from the 17th century, kept at the Musée de la Musique. For these instruments, he obtained the bronze medal at the Universal Exhibition, as indicated by the label placed inside the guitar in the 5 November 2022 sale.


[1] Eugène de Bricqueville, Exposition universelle internationale de 1900, à Paris. Rapports du jury international. Classe 17 : Instruments de musique, Paris, Impr. nationale, 1901, pp.543-544

The work on the instrument is meticulous, and all the parts echo each other due to their consistency of style and form. The pegbox has carvings representing fine branches.
Eugène de Bricqueville, who wrote the jury report for the music section of the exhibition, was full of praise the quality of Casimir Lalliet’s instruments:

“Mr. Lalliet’s work deserves praise; all his woods are chosen with care, and the small number of instruments that come out of his workshop can satisfy the most demanding amateur.”

Eugène de Bricqueville, Exposition universelle internationale de 1900, à Paris. Rapports du jury international. Classe 17 : Instruments de musique, Paris, Impr. nationale, 1901, pp.543-544

Lalliet was particularly fond of old instruments and, on 14 November 1904, he requested authorization from the Musée instrumental du Conservatoire (now the Musée de la Musique) to take the measurements of, in addition to the Italian chitarrone, a theorbo by Tielke and an archlute by Hoffmann in order to make copies of them. The Musée de la Musique also has in its collections a guitar by Jean Voboam that belonged to Paul Cesbron and was restored by Casimir Lalliet, as indicated by the label inside.

Paul Cesbron seems to have liked Lalliet very much, since his collection also included a copy of a lirone made by Lalliet in 1903 (Musée de la Musique)[1]. The collection of François Calas provides a good illustration of the work of Lalliet as restorer, as well as his love of old instruments and making copies of them, as it includes a guitar-lute repaired by the maker in 1906.


[1] Florence Gétreau, Aux origines du Musée de la Musique : les collections instrumentales du Conservatoire de Paris. 1793-1993, Klincksieck Réunion des Musées nationaux, 1996, p.310

An unusual guitar-lyre with small columns from Mirecourt

The collection of François Calas is full of surprises and remarkable instruments, such as a guitar-lyre with small columns made around 1810. In general, guitar-lyres (or lyre-guitars) were made with inwardly curved arms. Therefore, examples with small columns that have survived to this day are quite rare. The Musée de la Musique keeps one of the few examples of this type, made by an anonymous French maker around 1810.

Indeed, it seems that this type of guitar-lyres was a French speciality, produced mainly in Paris and Mirecourt. The guitar-lyre appeared around 1780, at the height of neo-classicism in France. It was reminiscent of the lyre of ancient Greece, and was fashionable in salons until the 1820s. Some believe that it was invented by the maker Pierre Charles Mareschal.

The example in the Calas collection was made in Mirecourt around 1810, as can be deduced from the cutting of the soundholes, the decorative dots on the purfling and the mustachios.

“An interesting feature of guitar-lyres from Mirecourt relates to the particular design of the two soundholes, which resemble a traditional Basque motif called “lauburu”.”

Sinier de Ridder, La guitare, Mirecourt, les provinces françaises, tome II, 2011, p.27

Also typical of Mirecourt, the mustachios are a stylistic representation of vine shoots, in contrast to the acanthus leaves used in Paris.

“The use of this motif reminds us that, in Mirecourt, we are also winegrowers, and that the local wine has a good reputation.”

Sinier de Ridder, La guitare, Mirecourt, les provinces françaises, tome II, 2011, p.41

Interestingly enough, we find identical mustachios and bridge on a guitar by Nicolas Didier made around 1815 in Mirecourt, as well as on a guitar-lyre with curved arms by an anonymous French maker, decorated with exactly the same inlay patterns on the soundboard, below the bridge (Museum of Fine Arts, Boston). Although guitar makers often bought their mustachios from cabinet makers, it is clear that the guitar-lyre from the Calas collection has its original inlay and columns, which make it all the more interesting and explain why it seduced the collector in love with rare instruments.

A remarkable harp by Brimmeyr

François Calas had an eclectic collection of instruments, as illustrated by this harp from the beginning of the 19th century made by Brimmeyer. François-Xavier Brimmeyer, also known as Brimmeyr or Brumaire, was established in Paris, as indicated on the inscription on the harp’s neck: “BRIMMEYR BREVETE / Passage Cendrier n°1 Chaussée / D’Antin à Paris / 91”. The mention “BREVETE” (patented) makes it possible to date the instrument after 23 November 1816, the date on which Brimmeyr filed a patent for a “mechanism designed to substitute a large number of springs and fourteen levers with seven levers without springs, as in the more simple harp forms; which, without changing anything in the shape and the lightness of the instrument, gives the player the means of adjusting it with ease.”[1]


[1] Description des machines et procédés spécifiés dans les brevets d’invention, de perfectionnement et d’importation dont la durée est expirée, et dans ceux dont la déchéance a été prononcée, Volume 10, 1825, n°913, p.270

This patent caused some controversy, as Mr. Plane, a harp maker and harp teacher in Paris for whom Brimmeyr had worked, complained of plagiarism to the Ministry of the Interior. Indeed, he himself filed a patent on 24 November 1813 for a similar mechanism[1].
The harp in the 5 November 2022 sale is one of the most beautiful examples known by this maker. It is in neoclassical style, and its very fine carvings are in the particular style of Greco-Roman architecture. The head of the column is decorated with trophies, vases, ram antlers – a motif often found on the metopes of temples or Roman sarcophagi – and a whole range of ancient floral ornaments: acanthus leaves, palm leaves and fruit garlands. The top of the column is worked in the manner of a temple entablature with its architrave carved with flowers, its frieze and its cornice decorated with lotus leaves. Antique motifs are also present on the base, including half-horse half-snake chimeras and a butterfly, all resting on feline legs.


[1] Théodore Regnault, De la législation et de la jurisprudence concernant les brevets d’invention, de perfectionnement et d’importation, 1825, p.250

Brimmeyr kept innovating and he filed another patent in 1830, in association with Jean Pfeiffer, a piano maker residing in Montmartre, for a new instrument, a dital harp called “al harpe”[1]. The Musée de la Musique in Paris has two rare examples of this type.    


[1] Bulletin des lois de la République française, 25/07/1830, p. 262

Collection of quartet instruments

The children, grandchildren and even the oldest great-grandchildren of François Calas are delighted to bring back to life this “personality” they admire so much and his collection of musical instruments. Vichy Enchères would like to thank them for their trust and valuable assistance in writing this article, and invites you to come on Thursday 3, Friday 4 and Saturday 5 November 2022 to discover these instruments as part of the instruments exhibition and their sale

🚀 Suivez-nous !