Vichy Enchères

Hommage à Joseph Ruols (1927-2022), cabrettaïre et facteur

Un vaste ensemble de cabrettes de la collection de Joseph Ruols sera réuni le samedi 5 novembre 2022 à Vichy Enchères, dont une majorité de modèles de sa propre fabrication, un instrument de Lucien Destannes et de Joseph Costeroste, ainsi que deux accordéons. Joseph Ruols est l’un des plus grands cabrettaïres de l’Aubrac, l’un des derniers à avoir appris l’instrument auprès des joueurs historiques du XIXème siècle, et également l’un des derniers fabricants de cabrettes de Haute-Auvergne. Facteur génial et virtuose hors-pair, ses instruments et son doigté inimitable inspirèrent un grand nombre des acteurs du revivalisme folk français et contribuèrent au renouveau de la cabrette.  


Le génie à l’œuvre

“Il a tourné des pieds de cabrette pendant cinquante ans à la lumière des néons.”

Jean-Marc Laurent, “Joseph Ruols, le swing de l’Aubrac”, La Montagne, 8/12/2016

Joseph Ruols est né en 1927, dans le village de Cantoin, dans l’Aveyron. Comme un grand nombre d’Auvergnats, ses parents s’installèrent avec lui à Paris pour y trouver du travail. Là-bas, il fréquenta les bals musettes et bien sûr, leurs cabrettaïres et fabricants historiques, ce qui eut un impact sur son style. Il rencontra notamment F. Gasparoux (1889-1957), dont il observa le travail dans l’atelier des Lilas[1]. Il côtoya également de grands interprètes et patrons de bals musettes parisiens, à l’instar d’Hyppolite Angles (1872-1945), Joseph Soulié (1858-1942) ou Baptiste Roucarie (1890-1950). Après ces années parisiennes, il regagna l’Aveyron avec sa famille pour exploiter une ferme située au hameau de Cissac, dans son village natal de Cantoin, au cœur de l’Aubrac.


[1] André Ricros, Eric Desgrugillers, Joseph Ruols, Amta, 2016

Cette nouvelle situation géographique le rapprocha de Pierre Cayron, dit Romès (1866-1951), ancien patron de bals musettes parisien, joueur et fabricant de cabrette, qui s’était aussi retiré dans son village familial de Marso, non loin de Cissac. C’est auprès de Cayron qu’il apprit les bases de la fabrication de l’instrument et, après un temps d’observation, il se lança dans la réalisation de son premier tour à l’aide d’une simple machine à coudre ! En 1958, il se maria avec Jeannette et tous deux reprirent, dans les années 1960 et 1970, l’hôtel-restaurant du Brézou. C’est là que débuta réellement son activité de fabricant de cabrettes, au sous-sol de l’établissement.
Selon André Ricros, qui apprit en partie le jeu et la fabrication de la cabrette auprès de Ruols, celui-ci était “un génie de la mécanique, il a inventé 40 ou 50 outils et systèmes pour travailler le bois, le fer, le cuir”[1].


[1] Jean-Marc Laurent, “Joseph Ruols, le swing de l’Aubrac”, La Montagne, 8/12/2016

En 1978, Joseph et Jeannette reprirent le bar du Carnot à Clermont-Ferrand. Joseph Ruols y installa à nouveau son atelier au sous-sol et accueillit les musiciens, les orienta, leur donna des conseils, et surtout, fabriqua et restaura leurs instruments. Ils y demeurèrent jusqu’en 1988 avant de déménager dans une maison des Salins, toujours à Clermont. Comme à ses habitudes, il y installa son atelier au sous-sol et reçut cabrettaïres et accordéonistes, et ce jusqu’à sa mort. Doué de multiples talents, il fabriquait aussi bien les pieds que les sacs et soufflets de cabrettes.

Sa connaissance des facteurs majeurs du XIXème siècle, tels que Alias, Amadieu, Costeroste ou Marcelin, combinée à un grand savoir-faire, lui permirent d’acquérir une grande maîtrise du tournage.

“Sachant tout faire, s’adaptant aux évolutions de la musique et des musiciens qu’il côtoyait, il fut un des rares à produire toutes les tonalités de la plus grave à la plus aiguë (du 32cm en mi-bémol aux 54 cm en sol), sans oublier quelques exemples de tonalités extrêmes, allant du 25cm au 70cm.”

André Ricros, Eric Desgrugillers, Joseph Ruols, Amta, 2016

Le musicien virtuose

“A l’écoute de quelques morceaux de Joseph Ruols, on commence bien sûr par entendre de la cabrette, pour n’entendre plus qu’un chant dans lequel le monde intérieur du musicien et tout l’Aubrac se dessinent.”

André Ricros, Eric Desgrugillers, Joseph Ruols, Amta, 2016

Joseph Ruols était également un grand virtuose, ce qui lui permit de mieux cerner les besoins des musiciens et d’ajuster avec facilité leurs instruments. Ce fut là une véritable force. De sa carrière musicale, on ne conserve que très peu d’enregistrements. Son répertoire était essentiellement celui des musiques de danses de bal, qu’il jouait avec son ami Jean Pons à l’accordéon et accompagné d’une batterie. Grand mélomane et virtuose, il était réputé pour son jeu singulier, à la charnière entre la pratique des cabrettaïres historiques du XIXème siècle – dont il fut le dernier témoin – et les innovations musicales du XXème siècle. Doué d’une grande mémoire, il fut ainsi le garant de cette pratique musicale du siècle passé, de ses styles de jeu, sonorités et répertoires. Nourri de cette grande connaissance, son art musical était à la fois complexe et élégant, et s’inscrivait dans la lignée de Joseph Costeroste (1850-1906), célèbre fabricant également originaire de l’Aubrac.

Ce jeu dit “Joseph Costeroste”, fut notamment pratiqué par Joseph Soulié ou Victor Alard, et Joseph Ruols en fut le dernier représentant. Pour schématiser les choses, la pratique de la cabrette dans l’Aubrac était plus “liée” et “chantée”, tandis que le modèle parisien en vogue à l’époque était celui de Gabriel Ranvier, diffusé par Antoine Bouscatel, et présentait une sonorité davantage “picotée” ou “hachée”. Ruols maîtrisait parfaitement cette manière de jouer caractéristique de l’Aubrac. Il excellait également sur le plan rythmique et se distinguait par un florilège de variations très subtiles.   

“Le premier élément frappant est l’utilisation du piqué, pas uniquement de façon ornementale, mais plutôt de façon narrative et musicale. […] tout est lié […] Joseph Ruols est un grand mélodiste, pour qui l’aspect chanté et les paroles, quand il y en a, sont essentiels […] Le vibrato est un des éléments les plus expressifs […] La vocalité du jeu de Joseph Ruols sur les vibrés le distingue des autres grands joueurs de cabrette.”

André Ricros, Eric Desgrugillers, Joseph Ruols, Amta, 2016

Héritier de la tradition, Joseph Ruols n’en était pas moins un musicien original au style personnel, souvent déroutant. Son doigté fit d’ailleurs l’objet d’études tant pour sa singularité que sa complexité. Difficilement saisissable à la vue, il fut qualifié d’”araignée” par un certain nombre d’observateurs du musicien. Ruols s’accordait la liberté de jouer une note de diverses manières, “entraînant des hauteurs de son variables mais mêlées à l’ensemble du jeu comme élément d’expression et de style” dans “une suite de gestes, forme d’harmonisation ou de mimétisme entre les deux mains du musicien, se [déroulant] à l’étonnement du regard.”[1]


[1] https://amta.fr/2016/08/joseph-ruols-le-langage-du-geste-musical

Pied de cabrette en ébène, en DoD (37 cm) de COSTEROSTE à Paris Instrument mis en vente par Vichy Enchères le 5 novembre 2022 © C. Darbelet
Pied de cabrette en ébène, en DoD (37 cm) de COSTEROSTE à Paris Instrument mis en vente par Vichy Enchères le 5 novembre 2022
© C. Darbelet

Le pont entre deux mondes

Dernier témoin des techniques de fabrication et de jeux d’avant-guerre, Joseph Ruols assura ainsi le lien entre le monde d’avant et d’après-guerre. Il tissa également un lien entre les deux aires géographiques et milieux sociaux que sont le milieu urbain parisien et le milieu rural auvergnat/rouergat. Les rencontres qu’il fit à Paris avec de célèbres cabrettaïres lui permirent de diffuser ces savoir-faire en Auvergne. Ses instruments, sa connaissance et sa pratique musicale furent également d’une grande importance pour le mouvement folk français des années 1970. A cette époque, il fut très sollicité par les “folkeux” à la recherche d’instruments authentiques. Après le déclin de la société traditionnelle et de ses pratiques culturelles suite aux deux guerres, le mouvement folk s’empara en effet des traditions musicales régionales et la cabrette fut l’un de leurs instruments de prédilection. Dans les années 1950, le milieu parisien avait également commencé à relancer le jeu et la fabrication de la cabrette, délaissée depuis les années 1910. A Paris, l’association Cabrettes et Cabrettaïres, dans laquelle œuvraient notamment les frères Marginier eut, à ce titre, une grande importance.

Le revivalisme des années 70 fut mené par des jeunes de la génération du baby-boom luttant pour le développement économique des régions et la reconnaissance des spécificités culturelles. C’est dans ce contexte de réaffirmation des identités régionales que le mouvement musical folk apparut. En 1975, fut notamment créée l’association des Musiciens Routiniers[1], avec pour mission principale la sauvegarde du savoir-faire et des pratiques musicales régionales, par le biais de rencontres et d’enregistrements de quelques musiciens et fabricants majeurs, à l’image de Joseph Ruols. Il ne s’agissait pas seulement d’immortaliser ses savoir-faire et de les figer, mais bien de les acquérir pour continuer à les faire vivre, en conservant une liberté artistique afin d’éviter de tomber dans le piège de l’imitation. Joseph Ruols joua un rôle majeur dans cette transmission du savoir, puisqu’il accueillit un grand nombre des jeunes de cette génération, dont certains professionnels aujourd’hui reconnus, comme Bernard Blanc, André Ricros ou Marcel Nigou. Le renouveau des cabrettes lui doit beaucoup et tous ceux qui le connurent, tels que Bernard Blanc, insistent sur l’importance de cette rencontre : 


[1] Bénédicte Bonnemason, Processus de relance d’un instrument de musique traditionnelle, le renouveau de la cornemuse en France, Aix-en-Provence, Centre d’ethnologie méditerranéenne. 1997

“Ainsi j’ai rencontré Joseph Ruols qui fabriquait des cabrettes presque professionnellement. Il travaillait dans sa cave, de manière passionnée et artisanale. […] Un jour je lui ai amené une cabrette dont j’avais modifié la perce et il m’a dit : « oh oh, ça c’est une cornemuse, pas une cabrette !» […] Avec Ruols j’avais cherché à modifier la cabrette, et j’ai commencé à faire des cornemuses chez lui. C’est lui qui m’a fait mes premiers hautbois, qui m’a montré comment faire les anches, dans sa cave, carrelée de blanc, minuscule…”

http://cornemuses.blanc.free.fr/bernard%20et%20les%20cornemuses.html

A l’occasion de la vente de cet ensemble d’instruments de la collection de Joseph Ruols, Vichy Enchères tenait ainsi à rendre hommage à ce grand musicien et fabricant, aux multiples talents et au cœur altruiste.

Collection Joseph RUOLS

Instrument mis en vente par Vichy Enchères le 5 novembre 2022
© C. Darbelet / Vichy Enchères


A TRIBUTE TO JOSEPH RUOLS (1927-2022), CABRETTAIRE AND CABRETTE MAKER

A large set of cabrettes from the collection of Joseph Ruols will come together on Saturday 5 November 2022 at Vichy Enchères, including mainly instruments made by him, but also an example by Lucien Destannes and Joseph Costeroste, as well as two accordions. Joseph Ruols was one of the greatest cabrettaïres of Aubrac and one of the last to have learned the instrument from the great players of the 19th century, as well as being one of the last makers of cabrettes in Haute-Auvergne. He was a brilliant maker and an unparalleled virtuoso, and his instruments and his unique fingering style inspired many of the key figures of the French folk revival, who in turn contributed to the revival of the cabrette.


A genius at work

“He turned cabrette feet for 50 years, under neon lights.”

Jean-Marc Laurent, “Joseph Ruols, le swing de l’Aubrac”, La Montagne, 8/12/2016

Joseph Ruols was born in 1927, in the village of Cantoin, in the Aveyron region of France. Like many Auvergnats, he moved to Paris with his parents who migrated in search of work. There, he frequented the bals musettes where he met cabrettaïres and important makers who influenced his style. In particular, he met F. Gasparoux (1889-1957), whose work he studied in the Lilas workshop[1]. He also rubbed shoulders with great performers and organisers of Parisian bals musettes, such as Hyppolite Angles (1872-1945), Joseph Soulié (1858-1942) and Baptiste Roucarie (1890-1950). After his time in Paris, he returned to the Aveyron with his family and became a farmer in the hamlet of Cissac, in his native village of Cantoin, in the heart of Aubrac.


[1] André Ricros, Eric Desgrugillers, Joseph Ruols, Amta, 2016

This move brought him closer to Pierre Cayron, known as Romès (1866-1951), a former organiser of Parisian bals musettes, as well as cabrette player and maker, who had retired to his family village of Marso, not far from Cissac. It was with Cayron that he learned the basic principles of construction of the instrument and, after a period of training, he turned his first piece using only a sewing machine! In 1958, he married Jeannette and in the 1960s and 1970s they ran the Brézou hotel-restaurant. This is where his activity as cabrette maker really began, in the basement of the establishment. According to André Ricros, who learned to play and make cabrettes in part from Ruols, he was “a mechanic of genius, who invented 40 or 50 tools and ways of working wood, iron and leather”[1].


[1] Jean-Marc Laurent, “Joseph Ruols, le swing de l’Aubrac”, La Montagne, 8/12/2016

In 1978, Joseph and Jeannette took over the Carnot bar in Clermont-Ferrand. Joseph Ruols set up his workshop there, again in the basement, where he welcomed and advised musicians, and above all, made and restored their instruments. They remained there until 1988, before moving to a house in Les Salins, still in Clermont. As previously, he set up his workshop in the basement of the building, where he served cabrettaïres and accordionists, until his death. He was a man of many talents and, in addition to the feet, also made the bags and bellows of cabrettes.

His understanding of the work of key makers of the 19th century, such as Alias, Amadieu, Costeroste and Marcelin, combined with his excellent craftsmanship, led him to become a great master of wood turning.

“He knew how to do everything, adapting to changes in the music and the musicians he met, and was one of the few to produce all the tones, from the lowest to the highest (from 32cm in E-flat to 54cm in G), including some examples with extreme tones ranging from 25cm to 70cm.”

André Ricros, Eric Desgrugillers, Joseph Ruols, Amta, 2016

The virtuoso musician

“When listening to interpretations by Joseph Ruols, at first we hear the sound of the cabrette of course, but this sound becomes a voice which expresses the inner world of the musician and of all of Aubrac.”

André Ricros, Eric Desgrugillers, Joseph Ruols, Amta, 2016

Joseph Ruols was also a great virtuoso, which allowed him to better understand the needs of musicians and to effectively adjust their instruments. This was a real strength. He left very few recordings behind as musician. His repertoire was essentially that of ballroom dance music, which he played with his friend Jean Pons on the accordion while accompanied by drums. He was a great music lover and virtuoso, and was renowned for his unique style of play, which was influenced by the great cabrettaïres of the 19th century – of which he was the last pupil – whilst incorporating the musical innovations of the 20th century. He had a great memory, and ensured that the musical practices of the past century – its playing styles, sounds and repertoires – were not lost in time. His complex and elegant musical artistry was informed by great knowledge, and carries on the legacy of Joseph Costeroste (1850-1906), a famous maker also from Aubrac.

This style of play, known as “Joseph Costeroste”, was used in particular by Joseph Soulié and Victor Alard, and Joseph Ruols was its last representative. In essence, the playing of the cabrette in Aubrac was more “legato” and “lyrical”, while the Parisian style in vogue at the time was that of Gabriel Ranvier, made popular by Antoine Bouscatel, and had a more “staccato” or “chopped” sound. Ruols mastered perfectly the former way of playing characteristic of Aubrac. He also excelled rhythmically and was distinctive by his range of very subtle variations.   

“The first striking element is the use of “pique”, not just as an ornament, but rather as a form of narration and musical expression. […] everything is linked […] Joseph Ruols is a great melodist, for whom the lyrical element and the words, when there are some, are essential […] Vibrato is one of the most expressive playing techniques […] The lyricism of Joseph Ruols when playing vibrato sets him apart from other great cabrette players.”

André Ricros, Eric Desgrugillers, Joseph Ruols, Amta, 2016

Joseph Ruols was the heir to a tradition, but was nonetheless an original musician with an individual style, often disconcerting. His fingering was the subject of studies, due to both its singularity and its complexity. It was difficult to understand it by just watching him play, and it was called “spider” by a number of observers. Ruols allowed himself the freedom to play notes in different ways, “resulting in varying pitches interwoven within the playing as a whole and used as an expressive and stylistic element” in “a series of gestures, a form of harmonization or mimicry between the two hands of the musician, [unfolding] in front of an astonished audience.”[1]


[1] https://amta.fr/2016/08/joseph-ruols-le-langage-du-geste-musical

Pied de cabrette en ébène, en DoD (37 cm) de COSTEROSTE à Paris Instrument mis en vente par Vichy Enchères le 5 novembre 2022 © C. Darbelet
Pied de cabrette en ébène, en DoD (37 cm) de COSTEROSTE à Paris Instrument mis en vente par Vichy Enchères le 5 novembre 2022
© C. Darbelet

A bridge between two worlds

Joseph Ruols was the last to witness pre-war manufacturing and playing techniques, and acted as a bridge between the worlds of before and after World War I. He was also a connection between the two geographical areas and social environments that are the Parisian urban and the Auvergne / Rouergue rural ones. Thanks to encounters he made in Paris with famous cabrettaïres, he was able to spread Parisian practices in Auvergne. His instruments, his knowledge and his musical practice were also of great importance for the French folk movement of the 1970s. At that time, he was in great demand from members of that movement looking for authentic instruments. After the decline of traditional society and its cultural practices following the two world wars, the folk movement embraced regional musical traditions, and the cabrette was one of their favourite instruments. In the 1950s, the Parisians also began to revive the practice and manufacture of cabrette, which had been neglected since the 1910s. In Paris, the Cabrettes et Cabrettaïres association, in which the Marginier brothers were involved, took great significance.

The revival of the 1970s was led by young people from the baby-boom generation, fighting for the economic development of the regions and the recognition of their cultural specificities. It is in the context of this reaffirmation of regional identities that the folk musical movement appeared. In particular, in 1975, the Musiciens Routiniers association[1], was created, with the main mission of safeguarding regional musical traditions and practices, through meetings with and recordings of key musicians and manufacturers, such as Joseph Ruols. It was not only about preserving these traditions, but embracing them in order to keep them alive, while retaining artistic freedom in order to avoid falling into the trap of imitation. Joseph Ruols played a key part in this transmission of knowledge, by engaging with many young people of this generation, including some who are now famous, such as Bernard Blanc, André Ricos and Marcel Nigou. The revival of the cabrette owes a lot to him, and all those who knew him, such as Bernard Blanc, insist on the significance of meeting him : 

“So I met Joseph Ruols, who made cabrettes in an almost professional capacity. He worked in his cellar, and was a passionate artisan. […] One day I brought him a cabrette whose bore I had modified, and he said to me: “oh oh, that’s a bagpipe, not a cabrette!” […] With the help of Ruols I had tried to modify the cabrette, and started making bagpipes in his workshop. It was he who made my first oboes, who showed me how to make the reeds, in his tiny cellar, tiled in white…”

http://cornemuses.blanc.free.fr/bernard%20et%20les%20cornemuses.html

[1] Bénédicte Bonnemason, Processus de relance d’un instrument de musique traditionnelle, le renouveau de la cornemuse en France, Aix-en-Provence, Centre d’ethnologie méditerranéenne. 1997

Vichy Enchères wanted to take the opportunity of the sale of this set of instruments from the collection of Joseph Ruols to pay tribute to this great musician and maker, a man of many talents and with a desire to share his knowledge with others.

The Joseph RUOLS Collection

Instruments to be auctioned by Vichy Enchères on 5 November 2022:
© C. Darbelet / Vichy Enchères

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