Provenant d’une importante collection européenne, une rare mandole d’Edmond Saunier sera vendue le samedi 13 avril 2024 à Vichy Enchères. En parfait état de conservation, cet instrument incarne ce moment charnière de l’histoire de la mandoline française où l’instrument, après une période d’oubli et grâce à l’influence de la scène musicale italienne, rencontre une grande popularité et est prisé des plus grands commanditaires. Les luthiers français, avec Edmond Saunier en chef de file, s’approprient l’instrument qui connaît alors de grandes mutations.
Edmond Saunier est probablement le plus grand luthier français de mandolines du XVIIIème siècle. Un grand nombre des mandolines de cette époque parvenues jusqu’à nous sont de sa main. Né vers 1730 à Mirecourt, il est formé par Lambert. Les étiquettes présentes sur ses instruments nous permettent de le situer à Bordeaux à partir de 1754, puis à Paris au plus tard en 1761, au 270 rue Saint-Martin. Nous retrouvons en effet cette adresse dans un document notarié rédigé le 30 octobre 1761, à l’occasion de la prise en apprentissage d’un dénommé Jacques François[1]. Il déménage rue Tiquetonne vers 1770, avant de s’installer rue des Prouvaires, près de la rue Saint-Honoré, de 1773 à 1783. Dans les dernières années de sa vie – il meurt en 1789 – il est aussi mentionné comme marchand et éditeur de musique (de 1788 à 1789), résidant “rue Saint-Honoré près la rue de la Sourdière Cour du grand Charoi”.
Son nom apparaît dans l’Almanach musical de 1779, en tant que maître de cistre exerçant rue de la Lune, dans la maison de l’avocat Maître Cordier[2]. S’agit-il du même luthier ? Comble de la distinction, Edmond Saunier aurait aussi été le professeur de musique de la reine Marie-Antoinette, de 1783 à 1789[3], et de la princesse Elisabeth de France.
[1] Archives Nationales de Paris, Minutier central, Etude XCVII, liasse 386
[2] Almanach Musical de 1779, p.1101
[3] Sinier de Ridder, Les mandolines françaises 1750-1950, Exceptions culturelles et usages de lutherie, 2023
C’est en tout cas ce que semble confirmer l’existence d’une guitare-luth réalisée par Edmond Saunier pour Marie-Antoinette vers 1770. La reine appréciait beaucoup la mandoline, comme Lafont d’Aussonne en livrait le témoignage en 1824 : “on dansait l’après-midi à Trianon au son de la mandoline et du tambourin”[1].
Notons enfin qu’Edmond Saunier eut plusieurs élèves, dont François-Nicolas Fourrier, dit Nicolas (1758-1816), alors âgé de 12 ans en 1770, à Paris. Toutefois, son élève le plus connu est sans conteste François-Louis Pique (1758-1822), l’un des futurs chefs de file de l’école parisienne.
Saunier est probablement apparenté à la dynastie d’ébénistes parisiens du XVIIIème siècle, dont le membre le plus célèbre est Claude-Charles Saunier (1735-1807).
[1] Gaspard-Louis Lafont d’Aussonne, Mémoires secrets et universelles des malheurs et de la mort de la reine de France, 1824
Les instruments d’Edmond Saunier figurent, dès son vivant, dans les plus grandes collections. L’exemple de la reine Marie-Antoinette se suffit à lui seul. Après sa mort, ses instruments continuent d’être recherchés, comme en attestent la collection du Comte Eugène de Bricqueville ou des Bernardel. En effet, une mandoline alto de 1780 fut prêtée par E. Bernardel à l’Exposition rétrospective de Paris en 1889 et une autre de 1764, appartenant à Valentine Bernardel, fut à son tour prêtée à l’Exposition de Paris de 1900 (n°123)[1]
[1] René Vannes, Dictionnaire universel des luthiers, 1951, p.316
On retrouve aujourd’hui des instruments d’Edmond Saunier dans des collections muséales majeures, qui rendent comptent de l’hétérogénéité de son savoir-faire. Le Musée de la Musique de Paris conserve, à côté de deux mandolines, une harpe et un archicistre. Le Swedish Museum of Performing Arts de Stockholm présente aussi une harpe (1778). Plus surprenant, le Musée des Musiques Populaires (MuPop) de Montluçon possède une vielle à roue de 1767.
Enfin, signalons que Saunier fut également facteur de guitares et de violons. Le luthier Albert Jacquot possédait ainsi une “très belle guitare avec rosette en ivoire incrustée d’or et d’argent”, datée 1773[1].
[1] Albert Jacquot, La lutherie lorraine et française depuis ses origines jusqu’à nos jours, 1912
Néanmoins, Edmond Saunier est essentiellement réputé pour ses mandolines de grande qualité. On peut notamment en observer au Musikmuseet de Copenhague, au Kunsthistorisches Museum de Vienne, ou encore au Musée des Instruments de Musique de Bruxelles. Sans oublier le Musée de la Musique de Paris qui, comme déjà mentionné, conserve deux modèles à six cordes doubles, dont une mandoline réalisée vers 1760, qui présente des similitudes stylistiques avec la mandole (ou grande mandoline) de la vente du 13 avril 2024. On retrouve en effet, sur les deux instruments, le même type de chevalet et de moustache, ainsi que la même succession de filets d’ébène et d’ivoire sur les bords de la table.
Toutefois, la mandole de la vente Vichy Enchères est ornée d’une rosace plus sophistiquée, constituée d’une alternance de filets d’ébène et d’ivoire dessinant, en leur centre, des rectangles que l’on retrouve également sur le chevalet. Notre mandole se distingue également par son placage de filets d’ébène et d’ivoire recouvrant la poignée, l’arrière et le devant de la tête – un vaste décor dont l’instrument du Musée de la Musique est dépourvu. On notera que l’instrument de Vichy Enchères présente une tête de type napolitain et non plus milanais, permettant de situer sa réalisation autour de 1760-1770. En outre, cette datation s’appuie sur la présence de l’estampille, “SAUNIER / A PARIS”, sur la brague. Or, on rappellera que le luthier s’établit à Paris autour de 1761.
Ces instruments, véritables joyaux de finesse et d’élégance, incarnent une esthétique singulière, fusionnant subtilement les influences italiennes et parisiennes. En effet, Edmond Saunier fait partie des luthiers français de l’époque qui fabriquaient des mandolines d’après des modèles italiens. Cependant, il s’en distingue, à l’image de la mandole de la vente du 13 avril 2024, en dotant notamment ses instruments de tables plates et de chevalets. Les mandolines de Saunier révèlent un souci du détail inégalé, et sont ornées de filets et de “pistagnes” typiquement parisiennes. Poursuivant sa quête d’innovation, Saunier transcende les modèles existant en expérimentant de nouvelles techniques de construction. Il fabrique ainsi plusieurs types de mandolines, “comme la mandoline à cordes en boyau, au moins deux modèles de transition et expérimentaux, et enfin les mandolines à cordes métalliques d’après les exemples romains et napolitains. On peut déduire de son travail que la mandoline était encore sujette à mutation en France dans les années 1770 et 1780.”[1]
[1] Alex Timmerman dans Sinier de Ridder, Les mandolines françaises 1750-1950, Exceptions culturelles et usages de lutherie, 2023
Qu’elles adoptent une table pliée pour les cordes métalliques ou une table droite pour les cordes en boyau, ses mandolines incarnent la diversité et la richesse de son génie créatif.
A l’avant-garde de l’innovation et avec une habileté remarquable, Edmond Saunier conçoit des modèles à double table, pionniers en leur genre, et réalise des frettages inspirés de l’orpharion anglais[1], disposés en éventail pour une sonorité unique. En intégrant des barrages novateurs, en affinant ses modèles et en développant une fileterie sophistiquée, Edmond Saunier insuffle à ses créations une modernité dont témoigne la mandole de la vente Vichy Enchères du 13 avril 2024. Ses qualités techniques et ornementales sont d’autant plus appréciables que son état de conservation est exceptionnel.
[1] Sinier de Ridder, Les mandolines françaises 1750-1950, Exceptions culturelles et usages de lutherie, 2023, p.24
La mandoline, souvent associée à l’Italie et à Vivaldi, descend de la mandore qui, en réalité, était répandue dans une bonne partie de l’Europe dès le XIIIème siècle. On sait notamment que, dès 1563, la reine de Navarre, Jeanne d’Albret, avait à sa cour un valet de chambre qui jouait de la mandore[1]. Après une période d’oubli, l’instrument réapparaît en France vers 1750, introduit par des musiciens italiens. En effet, c’est en grande partie grâce à la vogue de l’opéra italien, pour lequel on faisait régulièrement jouer l’instrument comme accompagnement de la voix, que la mandoline intéresse à nouveau les Français. Dès lors, l’instrument devient rapidement un symbole de raffinement et de bon goût, associé aux virtuoses italiens. L’une des figures clés à l’origine de la valorisation de la mandoline est Carlo Sodi, un talentueux mandoliniste romain. Arrivé à Paris en 1749 pour rejoindre la compagnie d’opéra de la Comédie Italienne, en tant que violoniste et mandoliniste, il captive le public parisien dès ses premières apparitions. Le Mercure de France vante ses performances, soulignant son succès mérité et son influence auprès de personnalités éminentes de la scène musicale, telles que Madame Favart. L’Almanach de Paris de l’année 1775 nous apprend que : «Sordi enseigne le chant à Madame Favart et l’accompagne à la Comédie Italienne sur la mandoline»[2].
[1] Jean-Paul Bazin dans dans Sinier de Ridder, Les mandolines françaises 1750-1950, Exceptions culturelles et usages de lutherie, 2023
[2] Alex Timmerman dans Sinier de Ridder, Les mandolines françaises 1750-1950, Exceptions culturelles et usages de lutherie, 2023
Gabriele Leone joue un rôle particulièrement crucial dans la popularisation de la mandoline en France. Il devient professeur de mandoline du duc de Chartres et se produit avec succès au Concert spirituel dès 1760.
Reflétant la préférence pour l’enseignement italien dans la bourgeoisie française, les termes “mandoline” et “mandole” étaient souvent utilisés de manière interchangeable. La popularité croissante de l’instrument engendra une forte demande en instruments de qualité et, bien qu’ils furent d’abord importés d’Italie, les Français commencèrent à en fabriquer. Des luthiers comme Jean Nicolas Lambert, Nicolas Pérou, Pierre Levinville et bien sûr, Edmond Saunier, suivirent ainsi la tradition italienne tout en introduisant des innovations dans la construction des mandolines, comme en atteste cette mandole provenant d’une grande collection européenne.
Vichy Enchères vous donne rendez-vous le samedi 13 avril 2024 pour la vente de cette mandole d’Edmond Saunier, certainement le plus grand luthier de mandolines françaises du XVIIIe siècle.
A rare mandola by Edmond Saunier, originating from an important European collection, will be sold on Saturday 13 April 2024 at Vichy Enchères. This instrument, which is in perfect condition, is testament to a pivotal moment in the history of the French mandolin, when the instrument, after falling into oblivion, experienced a resurgence in popularity and demand from the highest circles, thanks to the influence of the Italian musical scene. French makers, of whom Edmond Saunier was the most notable, appropriated the instrument and made some major alterations to it.
Edmond Saunier is probably the greatest French mandolin maker of the 18th century. Many of the mandolins from this period still in existence today are entirely by his hand. He was born around 1730 in Mirecourt, and trained with Lambert. The labels on his instruments indicate that he was active in Bordeaux from 1754, then in Paris no later than 1761, at 270 rue Saint-Martin. He is indeed listed at this address in a legal document dated 30 October 1761, relating to the apprenticeship of a man named Jacques François[1]. He moved to rue Tiquetonne around 1770, before settling on rue des Prouvaires, near rue Saint-Honoré, from 1773 to 1783. In the last years of his life (he died in 1789) he is also mentioned as a merchant and publisher of music (from 1788 to 1789), residing “rue Saint-Honoré près la rue de la Sourdière Cour du grand Charoi”.
His name appears in the Almanach musical of 1779, as a cittern maker exercising on rue de la Lune, in the house of the lawyer Maître Cordier[2]. if this is indeed the same maker. As an illustration of his distinguished status, it is believed Edmond Saunier was also the music teacher of Queen Marie-Antoinette, between 1783 to 1789[3], and of Princess Elisabeth of France.
[1] Archives Nationales de Paris, Minutier central, Etude XCVII, liasse 386
[2] Almanach Musical de 1779, p.1101
[3] Sinier de Ridder, Les mandolines françaises 1750-1950, Exceptions culturelles et usages de lutherie, 2023
The existence of a guitar-lute made by Edmond Saunier for Marie-Antoinette around 1770 would confirm this theory. The queen was very fond of the mandolin, as Lafont d’Aussonne tells us in 1824: “we danced in the afternoon at Trianon to the sound of the mandolin and the tambourine”[1].
Finally, Edmond Saunier had several apprentices, including François-Nicolas Fourrier, known as Nicolas (1758-1816), aged 12 in 1770, in Paris. However, his best-known student is undoubtedly François-Louis Pique (1758-1822), one of the key figures of the future Parisian school.
Saunier is probably related to the Saunier dynasty of Parisian cabinetmakers of the 18th century, the most famous member of which was Claude-Charles Saunier (1735-1807).
[1] Gaspard-Louis Lafont d’Aussonne, Mémoires secrets et universelles des malheurs et de la mort de la reine de France, 1824
Instruments by Edmond Saunier featured, during his lifetime, in the greatest collections. The example in Queen Marie-Antoinette’s possession is sufficient evidence of this fact. After his death, his instruments continued to be sought after, as evidenced by the collection of Count Eugène de Bricqueville and that of the Bernardels. Indeed, an alto mandolin from 1780 was loaned by E. Bernardel to the Paris Retrospective Exhibition in 1889, and another, from 1764, belonging to Valentine Bernardel, was loaned to the Paris Exhibition of 1900 (no. 123)[1]
[1] René Vannes, Dictionnaire universel des luthiers, 1951, p.316
Today, we find a wide range of instruments made by Edmond Saunier in major museum collections. The Musée de la Musique in Paris has in its collections two mandolins, a harp and an archcittern by this maker. The Swedish Museum of Performing Arts also has a harp by him (1778). More surprisingly, the Museum of Popular Music (MuPop) in Montluçon has a Saunier hurdy-gurdy from 1767.
Finally, it is worth noting that Saunier was also a maker of guitars and violins. For instance, the maker Albert Jacquot owned a “very beautiful guitar with an ivory rosette inlaid with gold and silver” by Saunier, dated 1773[1].
[1] Albert Jacquot, La lutherie lorraine et française depuis ses origines jusqu’à nos jours, 1912
However, Edmond Saunier is most famous for his superior mandolins. There are examples of these in the Musikmuseet in Copenhagen, at the Kunsthistorisches Museum in Vienna, the Musee des Instruments de Musique in Brussels, as well as the Musee de la Musique in Paris which, as mentioned above, keeps two examples with six double strings, including a mandolin made around 1760, which is similar in style to the mandola (or large mandolin) in the sale on 13 April 2024. Indeed, both instruments have the same type of bridge and moustachios, as well as the same pattern of ebony and ivory purfling on the edges of the front.
However, the mandola from the Vichy Enchères sale features a more elaborate rosette, made up of alternating ebony and ivory purfling, drawing, in their centre, rectangles which are also found on the bridge. Our mandola also stands out for its ebony and ivory purfling veneer covering the handle, the back and the front of the head – rich decoration of which the instrument at the Musee de la Musique instrument is devoid. The Vichy Enchères instrument has a Neapolitan-style head, instead of the older Milanese type, allowing us to date its production to around 1760-1770. The brand “SAUNIER / A PARIS” on the back of the head confirms this dating, as it is consistent with the maker setting up shop in Paris around 1761.
These instruments, which are true gems of refinement and elegance, embody a unique aesthetic vision, subtly merging Italian and Parisian influences. Indeed, Edmond Saunier was one of the French makers of the time to make mandolins based on Italian models. However, he distinguished himself, as with the mandola in the sale on 13 April 2024, by fitting his instruments with flat fronts, fixed bridges and gut strings. Saunier mandolins reveal an unparalleled attention to detail, and are decorated with typically Parisian purfling and “pistagnes”. In his quest for innovation, Saunier went beyond copying existing models, and experimented with new construction techniques. In doing so, he made several types of mandolins, “such as mandolins with gut strings, at least two transitional and experimental models, and finally the metal-stringed mandolins based on Roman and Neapolitan examples. Therefore, it is clear the mandolin was still undergoing an evolution in France in the 1770s and 1780s.”[1]
[1] Alex Timmerman dans Sinier de Ridder, Les mandolines françaises 1750-1950, Exceptions culturelles et usages de lutherie, 2023
Whether they feature a bent front for metal strings or a straight one for gut strings, his mandolins attest to the breadth and depth of his creative genius.
Edmond Saunier was at the forefront of innovation and was gifted with exceptional skills; he designed double-front models, the first of their kind, and implemented bracing inspired by the English orpharion[1], arranged in a fan shape to produce a unique sound. By integrating innovative bracing, refining his models and developing elaborate purfling, Edmond Saunier infused his creations with modernity, as with the mandola in the Vichy Enchères sale on 13 April 2024. Its technical and visual qualities are particularly in evidence due to its remarkable condition.
[1] Sinier de Ridder, Les mandolines françaises 1750-1950, Exceptions culturelles et usages de lutherie, 2023, p.24
The mandolin, which is often associated with Italy and Vivaldi, descends from the mandora, which was in use in large parts of Europe from the 13th century. We know in particular that, from 1563, the Queen of Navarre, Jeanne d’Albret, had at her court a valet who played the mandora[1]. After falling into oblivion, the instrument reappeared in France around 1750, and was re-introduced by Italian musicians. Indeed, it is largely thanks to the popularity of Italian opera, in which the instrument was regularly played as accompaniment to the voice, that the French expressed a renewed interest for the mandolin. From then on, the instrument quickly became a symbol of refinement and good taste, and was associated with Italian virtuosos. One of the key figures behind the rise of the mandolin was Carlo Sodi, a talented Roman mandolinist. He arrived in Paris in 1749 to join the opera company of the Comédie Italienne, as a violinist and mandolinist, and he captivated Parisian audiences from his first appearances. The Mercure de France praised his performances, underlining his deserved success and his influence on eminent figures of the music scene, such as Madame Favart. The Almanach de Paris of 1775 reads: “Sordi taught singing to Madame Favart and accompanied her on the mandolin at the Comédie Italienne”[2].
[1] Jean-Paul Bazin dans dans Sinier de Ridder, Les mandolines françaises 1750-1950, Exceptions culturelles et usages de lutherie, 2023
[2] Alex Timmerman dans Sinier de Ridder, Les mandolines françaises 1750-1950, Exceptions culturelles et usages de lutherie, 2023
Gabriele Leone played a particularly crucial role in the success of the mandolin in France. He became a mandolin teacher to the Duke of Chartres and performed to acclaim at the Concert Spirituel in 1760.
As a example of the preference for Italian education amongst the French bourgeoisie, the terms “mandolin” and “mandola” were often used interchangeably. The growing popularity of the instrument created a high demand for good instruments and, although they were initially imported from Italy, the French eventually began manufacturing them. Makers such as Jean Nicolas Lambert, Nicolas Peru, Pierre Levinville and of course, Edmond Saunier, followed the Italian tradition while introducing innovations in the construction of mandolins, as evidenced by this mandola originating from an important European collection
Vichy Enchères hopes to see you on Saturday 13 April 2024 for the sale of this mandola by Edmond Saunier, probably the greatest French mandolin maker of the 18th century.