Vichy Enchères
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Gand et Bernardel

Parmi les nombreux noms qui illuminent la lutherie française au 19ème siècle, deux se détachent particulièrement : GAND et BERNARDEL. Ces deux familles ont donné à l’art français, pour la fabrication d’instruments à cordes frottées, de magnifiques représentants de tout premier ordre. Nous nous intéresserons particulièrement aujourd’hui à l’atelier « GAND & BERNARDEL » luthiers mis à l’honneur lors des prochaines ventes de lutherie de Vichy (4, 5 et 6 juin 2013) et dont vous pouvez ici découvrir les instruments…   


GAND père et BERNARDEL père

Petit retour en arrière tout d’abord. Charles François GAND dit « GAND père » et Auguste Sébastien BERNARDEL dit « BERNARDEL père » sont deux luthiers nés respectivement en 1787 et 1798. Ils ont en commun d’avoir tout deux travaillé chez « le Stradivarius français », l’illustre Nicolas LUPOT. Charles François GAND devint même le gendre de ce dernier avant de prendre la succession du vieux maître en 1824. Auguste Sébastien travailla quant à lui plusieurs années dont deux  sous la direction de Charles François GAND  après la mort de Nicolas LUPOT dans le célèbre atelier de la rue Croix des Petits Champs. Il s’installa à son propre compte à Paris en 1826.

A la mort de Charles François GAND, ses deux fils, Charles Adolphe et Charles Nicolas Eugène -luthiers également- prennent la succession de leur père. En 1855, ils  modifient la raison sociale de l’atelier. L’appellation devient officiellement « GAND Frères ». Cette association durera jusqu’en 1866 date à laquelle Charles Adolphe meurt.
Du côté de la famille BERNARDEL, Gustave Adolphe et Ernest Auguste -tout deux fils d’Auguste Sébastien- travaillent dans l’atelier paternel jusqu’en 1866, date à laquelle BERNARDEL père se retire des affaires dans sa demeure de Bougival.
Cette année 1866 est donc capitale dans l’histoire de ces deux familles. En bonne intelligence, les successeurs de deux des plus importants luthiers de l’époque choisissent de s’associer.

 GAND & BERNARDEL frères

Ainsi est créée la raison sociale « GAND & BERNARDEL frères » à laquelle prennent part pour la famille GAND Charles Nicolas Eugène et pour la famille BERNARDEL Gustave Adolphe et son frère cadet Ernest Auguste. La maison « GAND & BERNARDEL frères » subsiste jusqu’en 1886 date du décès d’Ernest Auguste BERNARDEL. De nouveau, la raison sociale change à cette occasion et devient  « GAND & BERNARDEL » comme l’attestent les étiquettes de cette époque.
La célèbre firme « GAND & BERNARDEL » subsiste jusqu’en 1892.

En effet, Charles Nicolas Eugène GAND, faisant valoir ses droits à la retraite, Gustave BERNARDEL devient seul propriétaire de ce fleuron de la lutherie parisienne. Il en assurera la direction artistique et administrative jusqu’en 1901. Reprise par les deux principaux ouvriers Albert Félix CARESSA et Henri FRANÇAIS, la grande « Maison GAND & BERNARDEL » qui avait succédé dignement à la « Maison LUPOT » (fondée en 1798 !) entre dans le XXème siècle ainsi que dans la dernière période de son existence sous le nom désormais célèbre de « Maison CARESSA & FRANÇAIS ».

Jean-Jacques RAMPAL & Jonathan MAROLLE – Maison VATELOT-RAMPAL


GAND AND BERNARDEL

Amongst the many illustrious names of French violin making in the 19th century, two stand out in particular: GAND and BERNARDEL. These two families gave to the French art of violin making magnificent representatives of the very first order. We will focus in particular on the “GAND & BERNARDEL” workshop whose instruments will feature at the next Vichy violin sales (June 4, 5 and 6, 2013).


GAND père and BERNARDEL père

Let us go back in history first. Charles François GAND, aka « GAND père », and Auguste Sébastien BERNARDEL, aka « BERNARDEL père », were two violin makers born respectively in 1787 and 1798. They both worked with the illustrious Nicolas LUPOT, known as « the French Stradivarius ». Charles François GAND even became his son-in-law before taking over his workshop in 1824. For several years, Auguste Sébastien worked there, in the famous workshop of Rue Croix des Petits Champs, including two when Charles François GAND was at the helm after the death of Nicolas LUPOT. He set up on his own in Paris in 1826.

Upon the death of Charles François GAND, his two sons, Charles Adolphe and Charles Nicolas Eugène – also violin makers – took over the workshop from their father. In 1855, they changed its name to “GAND Frères”. This association lasted until the death of Charles Adolphe in 1866.
On the BERNARDEL family side, Gustave Adolphe and Ernest Auguste – the sons of Auguste Sébastien – worked in their father’s workshop until 1866, when BERNARDEL père retired to his home in Bougival.
This year 1866 is crucial in the history of these two families: indeed, the successors of the two most important workshops of the time demonstrated shrewd business acumen by deciding to join forces that year.

 GAND & BERNARDEL frères

As a result, the new company, whose official name was “GAND & BERNARDEL frères”, was created with, as its representatives, Charles Nicolas Eugène for the GAND family and Gustave Adolphe and his younger brother Ernest Auguste for the BERNARDEL family. The “GAND & BERNARDEL frères” name survived until the death of Ernest Auguste BERNARDEL in 1886. The company then changed name again and became « GAND & BERNARDEL » as evidenced by the labels of this time.

The famous firm « GAND & BERNARDEL » continued to operate until 1892. That year, Charles Nicolas Eugène GAND decided to retire and Gustave BERNARDEL became the sole owner of this jewel of Parisian violin making. He was responsible for its artistic and administrative direction until 1901. It was then taken over by the two principal employees of the workshop, Albert Félix CARESSA and Henri FRANÇAIS, and the great « Maison GAND & BERNARDEL », which had been a worthy successor to « Maison LUPOT » (founded in 1798!) entered the 20th century as well as the last period of its existence under the now famous name of “Maison CARESSA & FRANÇAIS”.

Jean-Jacques RAMPAL & Jonathan MAROLLE – Maison VATELOT-RAMPAL

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