Vichy Enchères

Hommage à Daniel Friederich

C’est avec tristesse que nous apprenons le décès de celui qui fut considéré comme l’un des plus grands luthiers français contemporains : Daniel Friederich. Reconnu et estimé, le luthier a sans conteste marqué l’histoire de la guitare. Ses créations très recherchées par les musiciens et spécialistes ont atteint un rare niveau de perfection. Vichy Enchères est fière d’avoir eu l’honneur de pouvoir vendre quelques-unes de ses fabrications… Retour sur l’une des personnalités phares de la lutherie française.

Daniel Friederich (1932 – 2020)

Formation et rencontres décisives 

Né le 16 janvier 1932 à Paris, Daniel Friederich est issu d’une famille d’ébénistes et a grandi dans le quartier du Faubourg Saint-Antoine à Paris, où se trouvaient les ateliers d’ébénisterie de la capitale. C’est là qu’il va se former à l’art de la lutherie. En 1948, il achète sa première guitare et prend des cours avec Christian Aubin. À cette époque, Aubin à la fois guitariste et luthier, terminait la fabrication d’une guitare d’après un modèle d’Antonio de Torres. C’est en suivant cet exemple que Friederich va réaliser sa première guitare en 1955.

C’est aussi grâce à Aubin que Friederich va rencontrer une autre personnalité majeure de la lutherie des années 1950 : Robert Bouchet. Mondialement reconnu, Bouchet est également fortement marqué par la perfection des guitares de Torres. Tous les trois essaient de percer les mystères de la beauté de ces guitares, et particulièrement de la Torres FE23. Bouchet se lie alors d’amitié avec Friederich, qui l’assiste dès lors dans son travail et s’imprègne de son approche peu orthodoxe de la fabrication des guitares.

Premiers succès

A la fin des années 1950, Friederich ouvre son premier magasin au n° 21 de la rue Ramponneau et met au point trois modèles – l’Arpège, le Récital et le Concert – ainsi que quelques modèles de flamenco. En 1966, il s’installe rue Sergent Bauchat, dans le quartier des ébénistes, où il restera jusqu’à la retraite.

Il participe l’année suivante à un concours de lutherie à Liège au cours duquel il reçoit une médaille d’or et une médaille d’argent, décernées par le célèbre compositeur Joaquin Rodrigo, le virtuose Alirio Diaz et les luthiers Robert Bouchet et Ignacio Fleta. La rencontre avec ce dernier l’amènera à travailler pour la famille Fleta par la suite. 

Perfectionnement et renommée  

À partir de 1970, Friederich ne fabrique plus que des modèles Concert numérotés, qui se distinguent par des têtes sculptées devenues sa signature. Cette année-là, il commence à amincir les éclisses, généralement avec de l’acajou ou du palissandre de couleur claire et plus tard du sapelli. Puis, en 1974, il introduit le cèdre pour les tables d’harmonie, dont l’un des premiers exemples est la guitare n°378 fabriquée pour l’illustre musicien sud-américain Turibio Santos.

Friederich ayant très vite acquis une grande renommée, la plupart de ses clients sont des guitaristes connus. On conserve d’ailleurs de nombreuses archives sur la provenance des guitares, puisque chaque instrument a été scrupuleusement documenté dans les carnets du luthier, avec des notes détaillées sur la construction et les caractéristiques tonales.

La rationalité au service de la pratique artistique 

Enfin, soulignons que Daniel Friederich, tout en étant passionné, a toujours eu une approche rationnelle de la fabrication des instruments. Consciencieux, chacune de ses guitares résulte d’un travail approfondi et d’une multitude de tests et de mesures. Dès le début des années 60, il intègre à cette fin le laboratoire d’acoustique de l’université Paris IV, où il mène des expérimentations dans le but d’améliorer la guitare. C’est une des raisons pour lesquelles ses instruments sont aujourd’hui tant recherchés.

Bien que s’inspirant des plus beaux modèles anciens, comme les guitares de Torres, Daniel Friederich en propose des modèles améliorés sur le plan technique – conférant un son et une acoustique perfectionnés. 

Par conséquent, ses instruments sont de véritables joyaux considérés et estimés par les plus grands. Le monde de la lutherie perd ainsi l’un de ses plus dignes représentants…

Source bibliographique
R.E. Bruné, « 1967 Daniel Friederich », dans Vintage Guitar, n°68, septembre 2016.

Article en ligne https://www.guitarsalon.com/blog/wp-content/uploads/2016/08/Friederich.pdf


Vichy Enchères et Daniel Friederich

Au cours de ces dernières années, Vichy Enchères a eu l’honneur de voir passer en ses murs de superbes guitares réalisées par Daniel Friederich. En voici un aperçu : 

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