Le 7 mai 2022, Vichy Enchères vous propose de découvrir un instrument exceptionnel d’Antoine Courtois, précoce témoignage de sa collaboration avec le virtuose Jean-Baptiste Arban. Une note manuscrite de Courtois et une partition conçue comme une méthode de jeu accompagnent ce bugle à 4 pistons qui présente l’un des premiers systèmes mis au point par Arban, bien avant son brevet de 1883 pour le système compensateur. Réalisé vers 1870, ce modèle expérimental est un remarquable jalon dans l’histoire de la facture instrumentale des cuivres et témoigne des recherches d’Arban. En bon état et dans son étui, ce rarissime instrument d’un grand intérêt a appartenu au musicien Arthur Guinand Mayer, comme l’indiquent une inscription sur l’étui et sur le corps de l’instrument. Nul doute qu’il saura ravir les connaisseurs…
Parmi les familles de facteurs ayant joué un rôle déterminant dans l’histoire des instruments en cuivre, les Courtois occupent une place de choix. Leur histoire remonte à la Révolution, lorsque Louis Antoine Courtois crée le premier atelier rue Mazarine, à Paris en 1789. Quelques instruments de cette époque sont conservés dans les collections publiques, dont un cor naturel exposé au Musée de la musique inscrit “Fait à Paris par Courtois rue Mazarine Fauxbour [sic] St Germain”. Dès l’origine, ses instruments connaissent le succès, puisque Napoléon demande à Courtois de fournir l’armée française. Ce lien entre l’armée française et la Maison Courtois perdurera au XIXème siècle, comme en témoigne l’étiquette dans l’étui du bugle de la vente de Vichy Enchères du 7 mai 2022 inscrite “Facteur du Conservatoire Impérial de la Société des Concerts, de l’Académie Impériale de Musique, Fournisseur du Ministère de la Guerre et des Musique des Armées Française, Anglaise et Russe”. En 1803, Antoine Courtois (1770-1855) déménage rue du Caire et met notamment au point les premiers trombones à coulisses et bugles à clefs. Son fils, Denis Antoine Courtois, lui succède en 1844 et dépose un brevet d’invention pour des améliorations apportées à la facture des cuivres et en particulier dans la fabrication des pistons. En 1856, il installe l’atelier 88 rue du Marais et commence à collaborer avec d’éminents artistes, dont Jean-Baptiste Arban, avec qui il mettra au point de nouveaux mécanismes, à l’instar du système du bugle à 4 pistons de la vente de Vichy Enchères du 7 mai 2022. Cet instrument a été réalisé précisément à cette époque, comme l’indique son inscription “Antoine Courtois breveté, facteur du Conservatoire Impérial 88 rue des Marais S.t Martin Paris”.
Rapidement, la maison Courtois devient la plus grande fabrique de cuivres de son temps et produit un large éventail d’instruments, dont des modèles plus rares à l’instar de la trompette circulaire. Forte de toutes ces innovations et de sa constante recherche de l’instrument idéal sur le plan technique et sonore, la Maison Courtois rencontre un grand succès dans le monde de la musique et se voit à de multiples reprises récompensée à l’occasion des plus importantes expositions internationales, assurant ainsi la renommée de son nom. Son palmarès comprend, entre autres, la médaille de 1ere classe à l’Exposition universelle de 1855, une médaille à l’Exposition universelle de Londres de 1862, la médaille d’argent à celle de 1867, la médaille d’or à l’Exposition de Moscou en 1872 ou encore la médaille d’or à l’Exposition universelle de Paris de 1878. Les Courtois prennent soin de faire graver sur le pavillon de leurs plus beaux instruments ces diverses récompenses, à l’image du bugle de la vente Vichy Enchères qui mentionne les prix jusqu’à la médaille de 1867. Ces inscriptions nous donnent ainsi une indication de la datation du bugle, réalisé après l’Exposition universelle de 1867 et certainement avant l’Exposition de Moscou de 1872, puisque celle-ci n’apparaît pas alors qu’on la retrouve sur des instruments postérieurs, comme c’est le cas d’un trombone à coulisse conservé au Musée de la musique et daté 1872-1878.
Les deux cartes de la Maison Courtois présentes dans l’étui du bugle confortent cette datation, notamment par le rajout manuscrit à l’encre de la “Médaille d’honneur en argent [à l’] Exposition universelle [de] 1867”. A l’époque de la création de l’instrument, les cartes de Courtois n’étaient probablement pas mises à jour et ne comprenaient pas la dernière médaille de 1867, ce qui suggère que l’instrument ait été réalisé peu après.
L’importance de la Maison Courtois et sa contribution au perfectionnement des cuivres ont encouragé un certain nombre de musiciens de l’époque à collaborer avec elle. Il en fut ainsi de Jean-Baptiste Arban (1825-1889) qui travailla avec Antoine Denis Courtois de 1856 à sa mort en 1889. Il compta parmi les virtuoses et solistes les plus réputés et talentueux de son temps, tout en étant un chef d’orchestre de renommée internationale dirigeant notamment l’Opéra de Paris. Il est aussi l’auteur de la méthode de référence de cornet et saxhorn, publiée en 1864 et toujours utilisée, qui s’inscrit dans la lignée du travail du grand trompettiste Joseph-Gebhardt Kresser.
Professeur de saxhorn au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris de 1857 à 1869, il inaugure une classe de cornet à pistons le 23 janvier 1869 et y enseigne jusqu’en 1874.
Entre 1874 et 1880, il quitte son poste afin de diriger des concerts à Saint-Pétersbourg à la demande du Tsar Alexandre II et remporte un vif succès. A son retour à Paris en 1880, il reprend sa place au Conservatoire et y enseigne jusqu’à sa mort[1]. Sur le plan de la pratique musicale, il est l’un des inventeurs des coups de langue en détachés binaire et ternaire inspirés de la technique du tambour. Son intérêt pour la création et la diffusion de nouveaux modèles déboucha sur sa collaboration avec Courtois et eut une influence sur le développement d’un grand nombre d’instruments.
[1] Gabriele Cassone, Courtois and Arban: evolution in brass instruments and their playing techniques, Actes du colloque Paris : un laboratoire d’idées facture et répertoire des cuivres entre 1840 et 1930, Cité de la Musique / Historic Brass society – 29 juin/1er juillet 2007
Le bugle à quatre pistons de la vente Vichy Enchères du 7 mai 2022 est un rare témoignage du début de la collaboration entre Arban et Courtois. L’instrument, en très bon état et dans son étui, est accompagné d’une note manuscrite rédigée par Courtois, qui présente le tout nouveau système mis au point par Arban. L’objectif de ce mécanisme novateur à quatre pistons est de corriger la justesse de l’instrument et d’en améliorer le son, sans ébranler les habitudes de jeu des musiciens. A cette fin, un quatrième piston est ajouté et est accordé à deux tons justes, tandis que le troisième piston est accordé à un ton et demi juste dans le but d’obtenir une justesse parfaite. Avec ce réglage, presque toute la gamme, à l’exception de quatre notes, devait pouvoir être jouée avec un seul piston. Cette note offre également un touchant et exceptionnel témoignage de l’admiration de Courtois pour le grand musicien, qu’il qualifie de “l’un des meilleurs juges en pareille matière”… Jointe à la lettre de Courtois, une tablature inventorie toutes les notes pouvant être obtenues avec un, deux ou trois pistons.
Instruments à 4 pistons, Système Arban
Retranscription de la note de Courtois
Avec ce système d’instruments, le 4e piston n’est pas accordé de la même manière que celui des basses à 4 ou système ordinaire.
Habituellement la coulisse du 4e piston baisse l’instrument de 2 tons ½, ce qui ajuste seulement le ré et le sol au-dessous des lignes, et sert en même temps à faire le fa grave.
En ajoutant un 4e piston, nous nous sommes proposé de rectifier un plus grand nombre de notes, sans rien changer aux habitudes contractées sur les instruments à 3 pistons, puisque l’emploi du 4e piston n’est que facultatif.
Pour arriver à ce résultat, nous avons compris que si nous accordions la coulisse du 4e piston à deux tons justes et la coulisse du 3e à un ton et ½ juste, nous posséderions toute la gamme en employant seulement un seul piston et cela à partir du mib placé sur la première ligne jusqu’à l’ut aigu.
Il ne reste donc plus, avec ce système que le ré dièse (♯), le ré b, le sol et le fa dièse (♯) au-dessous des lignes pour lesquels il soit nécessaire d’employer deux pistons à la fois.
Ce système sert à perfectionner tous les instruments à pistons et particulièrement les instruments graves ; – par son application on obtient une justesse parfaite et une plus grande sonorité, ce qui est l’inverse avec les divers systèmes imaginés jusqu’à présent pour arriver à ce but.
Quand nous aurons ajouté que l’un des meilleurs juges en pareille matière, M. Arban, professeur au Conservatoire Impérial de musique, est l’initiateur de ce nouveau système, nous espérons que l’on nous saura gré de la faire connaître aux artistes et aux amateurs. (voir la tablature)
Suite à ce système précurseur, Arban continue ses recherches et le perfectionne dans les années 1880, l’amenant à déposer en 1883 un brevet pour un système compensateur destiné à corriger les défauts de justesse des instruments à pistons lorsque le musicien émet une note en enfonçant plusieurs pistons à la fois. On peut ainsi voir l’instrument de la vente de Vichy Enchères du 7 mai 2022 comme un jalon ayant conduit Arban jusqu’à son système compensateur de 1883. Dès 1884, Arban renonce à ses droits sur le brevet et la Maison Courtois lance le “cornet Arban” ainsi qu’une embouchure “Arban-Courtois”. A partir de 1885, Arban met au point avec son ingénieur L. Bouvet, une gamme complète d’instruments à quatre, puis trois pistons, pourvus de ce système compensateur. Leur cornet compensateur est breveté en 1885 (n°171296) et en 1888 (n°181106) et sera fabriqué par Millereau jusqu’au rachat de sa fabrique par Selmer en 1931, et par François Sudre à Marseille à partir de 1884.
On a cherché à maintes reprises à corriger le manque de justesse des instruments à pistons, et parmi les moyens trouvés, le système compensateur Arban Bouvet, construit chez MM. Sudre & Cie, mériterait une meilleure fortune que celle qu’il a eue jusqu’ici.
Albert Lavignac, Encyclopédie de la musique, vol. II, 1927, Série des instruments système Arban-Bouvet, p.1421
Lors de l’Exposition universelle de Paris de 1889, une vitrine entière est consacrée à ces nouveaux instruments, mais Arban, qui décède quelques semaines avant l’ouverture, n’assistera pas à la remise de la médaille d’argent à Bouvet. Plusieurs instruments présentés à l’Exposition de 1889 sont aujourd’hui conservés au Musée de la musique.
Toutes ces innovations ont ouvert la voie aux formes et à la pratique modernes des cuivres.
Encore aujourd’hui, les instruments Antoine Courtois restent une référence et un gage de qualité pour les musiciens du monde entier. Ce bugle à quatre pistons s’inscrit dans l’histoire de la facture des instruments à pistons puisqu’il offre un exemple de système expérimental conçu par Arban, dont rend compte la rarissime note accompagnée d’une tablature rédigée par Courtois et qui témoigne de l’admiration du facteur pour le virtuose…
Rendez-vous le 7 mai 2022 pour la vente de cet instrument historique !
Vichy Enchères invites you to discover on 7 May 2022 an exceptional instrument by Antoine Courtois, which is an early testimony of his collaboration with the virtuoso Jean-Baptiste Arban. Accompanied by a handwritten note by Courtois and a score intended as a playing method, this four-valve bugle features one of the first mechanisms developed by Arban, long before his 1883 patent for the compensating mechanism. Made around 1870, this experimental model is a remarkable milestone in the history of brass instrument making and bears witness to Arban’s research. In good condition and in its original case, this extremely rare instrument of great interest belonged to the musician Arthur Guinand Mayer, as indicated by an inscription on the case and on the body of the instrument. It will no doubt delight connoisseurs…
Amongst the families of makers who played a decisive role in the history of brass instrument making, the Courtois occupy a special place. Their history dates back to the French Revolution, when Louis Antoine Courtois set up the first family workshop on rue Mazarine, in Paris in 1789. Some instruments from this period are kept in public collections, including a natural horn exhibited at the Musee de la Musique in Paris which bears the inscription “Fait à Paris par Courtois rue Mazarine Fauxbour [sic] St Germain”. From the outset, his instruments were successful, as evidenced by the fact that Napoleon asked Courtois to supply the French army. This connection between the French army and the Courtois house will continue into the 19th century, as shown by the label in the case of the bugle in the sale by Vichy Enchères on 7 May 2022, which reads “Facteur du Conservatoire Impérial de la Société des Concerts, de l’Academie Impériale de Musique, Fournisseur du Ministere de la Guerre et des Musique des Armées Francaise, Anglaise et Russe”. In 1803, Antoine Courtois (1770-1855) moved to rue du Caire where he developed the first slide trombones and valve bugles. His son, Denis Antoine Courtois, succeeded him in 1844 and registered a patent for improvements made to brass instrument making and in particular to the manufacture of valves. In 1856, he set up his workshop at 88 rue du Marais and began to collaborate with eminent artists, including Jean-Baptiste Arban, with whom he would develop new mechanisms, such as the four-valve device featured on the bugle in the Vichy Enchères sale of 7 May 2022. This instrument was made precisely at that time, as indicated by its inscription reading “Antoine Courtois breveté, facteur du Conservatoire Impérial 88 rue des Marais S.t Martin Paris”.
Early on, the Courtois house became the largest brass factory of its time and produced a wide range of instruments, including rarer models like the circular trumpet. Thanks to all these innovations and its constant research into the technical and sound qualities of instrument, Maison Courtois met with great success in the world of music and won several awards at the most prestigious international exhibitions, which sealed their fame. These awards include, among others, a first class medal at the Universal Exhibition of 1855, a medal at the London Universal Exhibition of 1862, a silver medal at the 1867 one, a gold medal at the Moscow Exhibition of 1872 and a gold medal at the Universal Exhibition in Paris in 1878. The Courtois had these awards engraved on the bell of their most beautiful instruments, like on the bugle in the Vichy Enchères sale which bears inscriptions for the awards up to the medal of 1867. These inscriptions therefore give us an indication of the manufacturing date of the bugle, and indicate it was made after the Universal Exhibition of 1867 and probably before the Moscow Exhibition of 1872, since this award is not included even though it is found on later instruments, such as a slide trombone kept at the Musée de la Musique in Paris which dates from around 1872-1878.
The two cards of Maison Courtois present in the case of the bugle confirm this dating, in particular the handwritten note in ink of the “Médaille d’honneur en argent [a l’] Exposition Universelle [de] 1867”. At the time of the instrument’s manufacturing, Courtois’ cards probably hadn’t yet been updated and therefore did not include the latest medal from 1867, which suggests that the instrument was made soon after.
The importance of Maison Courtois and its contribution to the development of brass instruments led to collaborations with a number of musicians of the time. This was the case with Jean-Baptiste Arban (1825-1889) who worked with Antoine Denis Courtois from 1856 until his death in 1889. He was one of the most famous and talented virtuosos of his time, while at the same time being a conductor of international renown, in particular with the Paris Opera orchestra. He is also the author of a reference method for horn and saxhorn, which was published in 1864 and is still in use, and drew from the work of the great trumpeter Joseph-Gebhardt Kresser. He was a professor of saxhorn at the Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris from 1857 to 1869, and set up a course for valved horns there on January 23, 1869, which he taught until 1874.
Between 1874 and 1880, he left his post to conduct concerts in Saint Petersburg at the request of Tsar Alexander II, and was very successful there. On his return to Paris in 1880, he resumed his post at the Conservatoire and taught there until his death [1]. In terms of playing technique, he is one of the inventors of the detached binary and ternary licks technique, which is inspired by a drumming technique. His interest in the development and distribution of new models led to his collaboration with Courtois, and he was influential in the development of many instruments.
[1] Gabriele Cassone, Courtois and Arban: evolution in brass instruments and their playing techniques, Minutes of the conference Paris: un laboratoire d’idees facture et repertoire des cuivres entre 1840 et 1930, Cité de la Musique / Historic Brass society – June 29 / July 1, 2007
The four-valve bugle in the Vichy Enchères sale of 7 May 2022 is a rare testimony to the early part of the collaboration between Arban and Courtois. The instrument, in very good condition and in its original case, is accompanied by a handwritten note by Courtois, which presents the brand new mechanism developed by Arban. The purpose of this innovative four-valve system is to correct the intonation of the instrument and improve its sound, without dramatically altering its playing for the musicians. To this end, a fourth valve was added and tuned to two full tones, while the third valve was tuned to one and a half tones in order to achieve perfect pitch. With this setting, almost the entire scale, except for four notes, could be played with a single valve. This handwritten note also offers a touching and exceptional testimony to Courtois’ admiration for the great musician, whom he describes as « one of the best judges in such matters ». Attached to Courtois’ letter is a tablature that lists all the notes that can be produced using one, two or three pistons.
Four-valve instruments, Arban system
Transcription of Courtois’ note
With this system the fourth valve is not tuned as that of basses with four valves or with ordinary system.
Usually the slide of the fourth valve lowers the instrument’s note by 2 ½ tones, which only adjusts the D and the G below the music score lines, and is also used to produce the low F.
By adding a fourth valve, we proposed to correct a greater number of notes, without changing anything to the playing technique for three-valve instruments, since the use of the fourth valve is only optional.
To achieve this result, we understood that if we tuned the fourth valve slide to two full tones and the 3rd valve slide to a tone and a half, we would have access to the whole range of notes using only a single valve, from the E flat on the first line of the score up to the high C.
Therefore, with this system, only the D sharp (♯), D flat, G and F sharp (♯) below the score lines require the use of two valves at the same time.
This system can be used to improve all the instruments with valves, and in particular bass instruments; – its implementation produces a perfect pitch and a greater sound, which is the opposite of the various systems devised until now to achieve this goal.
When we add that one of the best judges in such matters, Mr. Arban, professor at the Imperial Conservatory of Music, is behind this new system, we hope that the fact that we publicise it will be welcome by artists and amateurs. (see tablature)
Following the advent of this innovative system, Arban continued his research into it and perfected it in the 1880s, leading him to register a patent in 1883 for a compensating system intended to correct the inaccuracies of valve instruments when the musician produces a note by pressing on several valves at a time. We can therefore consider the instrument in the Vichy Enchères sale of 7 May 2022 as a milestone that led Arban to his compensating system of 1883. As early as 1884, Arban renounced his rights to the patent and Maison Courtois launched the “Arban horn” as well as an “Arban-Courtois” mouthpiece. From 1885, Arban developed, in collaboration with his engineer L. Bouvet, a complete range of instruments with four, and then three valves featuring his compensating system. Their compensating horn was patented in 1885 (n°171296) and in 1888 (n°181106) and was manufactured by Millereau until the factory was taken over by Selmer in 1931, as well as by François Sudre in Marseille from 1884.
Many attempts have been made to improve the pitch accuracy of valve instruments, and amongst these, the Arban Bouvet compensating system, built by Sudre & Cie, deserves a better fortune than it has had so far.
Albert Lavignac, Encyclopedia of Music, vol. II, 1927, Series of Arban-Bouvet system instruments, p.1421
At the Universal Exhibition in Paris in 1889, an entire showcase was devoted to these new instruments, but Arban was not at the presentation of the silver medal to Bouvet, as he died a few weeks before the opening. Several instruments presented at the 1889 Exhibition are now kept at the Musee de la Musique.
All of these innovations paved the way for modern brass instruments and their practice.
Even today, Antoine Courtois’ instruments remain a reference and a guarantee of quality for musicians around the world. This four-valve bugle is part of the history of the making of valve instruments since it offers an example of an experimental system designed by Arban, which is explained in the extremely rare note accompanied by a tablature written by Courtois and which bears witness to the maker’s admiration for the virtuoso… See you on 7 May 2022 for the sale of this historic instrument!