A l’aube de sa retraite, toute l’équipe de Vichy Enchères tenait à rendre hommage à Jean-François Raffin, avec qui l’Hôtel des Ventes a collaboré de 1995 à aujourd’hui. Jean-François Raffin a exercé pendant plus de cinquante ans le métier d’abord de luthier, puis d’archetier, avant de se consacrer exclusivement à l’expertise – toujours avec bonheur et réussites. Internationalement reconnu comme une référence dans le champ de l’expertise d’archets, Jean-François Raffin est le digne descendant de l’archèterie française, transmise par Bernard Millant pendant dix-sept ans. Le 30 novembre 2023, à l’occasion de notre vente de prestige d’instruments du quatuor, un archet de Jean-François Raffin sera vendu : un prétexte supplémentaire pour revenir sur la carrière exceptionnelle de cet homme resté humble malgré le succès.
C’est en étudiant la guitare classique que Jean-François Raffin prend conscience qu’il souhaite devenir luthier.
A l’époque, il est nécessaire de se former auprès d’un maître en rejoignant son atelier, ce qui n’était pas chose aisée – les luthiers de Mirecourt n’acceptant plus que quelques apprentis.
C’est grâce à Jacques Camurat que le jeune Jean-François parvient finalement, après de nombreux courriers restés sans réponse, à trouver une place d’apprenti chez Apparut et Hilaire, rue Sainte-Cécile, alors gérée par la veuve de Paul Hilaire. Pensant fabriquer des guitares, c’est en réalité à la lutherie d’instruments du quatuor à cordes qu’il se forme, et avec joie. Le responsable de l’atelier, Jean Eulry, devient son maître et Jean-François Raffin lui en sera toujours reconnaissant.
Au cours de cet apprentissage, il côtoie quatre autres apprentis, Berend Möller, Jean-Jacques Pages, Thomas Jansen et Patrice Taconné. Berend Möller était le fils de Max Möller, le plus important luthier des Pays-Bas. Ayant de bonnes relations avec Jean-François, il le présente un jour à son père qui entrevoit son talent et qui lui passera commande de trois archets miniatures avec des hausses et boutons en écaille et en or, copies de Peccatte, Tourte et Vuillaume, aujourd’hui disparus suite à un vol.
Jean Eulry eut une importance déterminante dans la carrière de Jean-François Raffin, que ce soit en ce qui concerne sa technique ou sa façon de concevoir le métier. Il en retint notamment une phrase qui conditionna son parcours :
“Reste toujours à ta place, c’est le mieux que tu puisses faire dans ton métier et tout au long de ta vie !”
Jean Eulry
Toute sa carrière professionnelle fut influencée par les enseignements d’Eulry et ses relations humaines.
A cette époque, Jean Eulry est l’un des meilleurs luthiers de sa génération et les maisons parisiennes s’arrachent ses instruments en blanc pour les vendre comme étant les leurs.
Son apprentissage touche à sa fin en juillet 1971 et Raffin quitte Mirecourt pour Paris, intégrant l’atelier d’Etienne Vatelot grâce à l’appui d’Eulry, qui voyait en lui l’un de ses meilleurs apprentis.
Comme symbole de respect et d’estime amicale et professionnelle entre Raffin et Eulry, ce dernier lègue à sa mort ses rabots de luthier à son ancien élève, à sa demande – rabots que Raffin confia récemment au musée de Mirecourt pour en assurer la pérennité.
“Il avait été pour moi une personne profondément humaine et très généreuse de coeur ! Et il m’a permis de réaliser mon rêve : devenir luthier, et ce dans les meilleures conditions possibles ! Je l’ai donc quitté avec un grand pincement au cœur.”
Jean-François Raffin
Un mois avant la fin de son apprentissage, en juin 1971, Jean-François Raffin s’inscrit au CAP de lutherie, ouvert pour la première fois aux luthiers apprentis.
Avec son ami Philippe Bodart, ils sont les deux seuls candidats sur toute la France à inaugurer le concours.
Admis tous les deux, ils sont ainsi les deux premiers apprentis luthiers de l’histoire diplômés de Mirecourt.
En septembre 1971, Jean-François Raffin gagne la capitale pour intégrer l’atelier d’Etienne Vatelot, aux places si convoitées. Sans surprise, le fonctionnement y est tout autre que chez Apparut-Hilaire. Le maître étant beaucoup moins présent, il n’est pas possible de l’observer travailler à volonté et, comme Jean-François avait pris cette habitude chez Jean Eulry, il en est déstabilisé. En outre, l’ambiance y est moins détendue, plus solennelle.
Toutefois, ce travail chez Vatelot est fort intéressant puisqu’il lui permet de rencontrer un grand nombre de musiciens renommés.
“Une autre situation m’était déplaisante dans cette maison : lorsqu’un grand musicien accompagnait Etienne dans l’atelier, plus personne n’osait bouger, et l’on aurait pu entendre une mouche voler ! (…) C’était très pesant et pas facile à vivre pour moi ! En revanche, avoir la chance de rencontrer les plus grands musiciens de cette époque était quelque chose de rare […] Cela m’a permis de garder un très bon souvenir de certains d’entre eux, comme Igor Oistrakh, ou Yehudi Menuhin dont la simplicité était extraordinaire et aussi Maurice Gendron […] Concernant Maurice Gendron, il me revient qu’Etienne m’avait demandé de lui faire une enture de tête sur son violoncelle muet, [il] avait été très satisfait de sa transformation [et il lui m’avait remis cet autographe] “Pour Jean-François Raffin qui sait faire sonner les violoncelles muets.””
Malgré le prestige et les opportunités que pouvaient offrir ce genre de places chez Etienne Vatelot, Jean-François Raffin prit la décision de ne rester qu’un an dans cet atelier et de rejoindre Bernard Millant.
Quelques années après avoir quitté l’atelier d’Etienne Vatelot, ce dernier lui fit décerner le Prix de la Couronne française, lors d’une soirée organisée au Pavillon d’Armenonville, au sein du bois de Boulogne. Jean-François Raffin y est élu à l’unanimité et siège alors à la table d’honneur, entouré de personnalités de haut rang, telles que S.L. le Roi Fouad d’Egypte, S.M. la Reine Fadila ou encore le Baron et la Baronne Hottinguer.
A cette occasion, Etienne Vatelot lui fait également le cadeau de lui exprimer son estime, – lui qui l’avait quitté dans des circonstances quelques peu délicates :
“Je vous présente la candidature de Jean-François Raffin, très bon archetier travaillant chez mon collègue Bernard Millant à Paris ! Il n’est ni de ma famille, ni un de mes amis; c’est simplement un artisan de grande qualité, très méritant et dont le travail est au meilleur niveau !”
Etienne Vatelot
Si Etienne Vatelot prend le soin de préciser que ses relations avec Jean-François Raffin sont purement professionnelles, c’est qu’il était de coutume que les lauréats soient, ou des amis, ou des membres de la famille des jurés.
Après seulement six mois chez Etienne Vatelot, Jean-François Raffin demande une place à Bernard Millant qu’il connaît bien. Volontiers, celui-ci lui en assure une pour septembre 1972. Raffin quitte alors Vatelot après tout juste un an de travail à ses côtés.
L’atelier de Millant lui permet de se former à l’archèterie et de découvrir de nouveaux outils et matériaux, tels que le bois de pernambouc, beaucoup plus dur à façonner que l’épicéa ou l’érable. Mais, en réalité, il lui faut attendre quatre à cinq ans avant de commencer à fabriquer ne serait-ce que des copies de hausses ou à remplacer certains arrières de baguettes détériorées.
Jean-François Raffin déclare avoir eu l’envie de réaliser un archet de sa propre création en regardant travailler Bernard Millant pendant tout ce temps. Un jour, il se résout donc à acheter quelques baguettes chez Roger Gérôme et commence à fabriquer ses premiers archets. C’était le début d’une grande histoire qui ne s’arrêterait plus et qui le conduirait à s’améliorer progressivement et à gagner, précocement (il avait en effet peu d’expérience à ce moment là), la médaille d’argent au concours des Meilleurs Ouvriers de France, en 1979.
Après avoir passé dix-sept ans dans l’atelier de Bernard Millant, Raffin est totalement pétri de ce savoir-faire, ce qui lui permet de réaliser des archets prisés par une multitude de musiciens, tels que Philippe Muller – qui n’utilise plus que celui-ci -, Roland Daugareil, Michel Strauss, Pierre-Yves Lamarca, Suzanne Ramon ou encore Dong-Suk Kang. Il conçoit également deux quatuors d’archets avec des hausses en écaille et on or, l’un pour son ami Jean-Yves Rouveyre, l’autre pour son très bon collègue Roland Baumgartner.
“Pour ce second, je l’ai agrémenté avec des filets en or tout autour de ses hausses, si difficile à façonner !”
En remerciement et témoignage de gratitude, Jean-François Raffin réalise un archet spécialement conçu pour Bernard Millant, qui fut vendu lors de la dispersion de sa collection à Vichy Enchères en 2017. Le 30 novembre 2023, un intéressant archet d’alto de Jean-François Raffin, réalisé vers 2000 et signé « J.F. Raffin à Paris », sera présenté aux enchères à Vichy. Monté or, cet instrument offre un bel exemple d’un savoir-faire descendant directement de la pure tradition française de l’archèterie.
“Ces derniers temps, j’ai également réalisé que j’ai hérité d’une large partie de l’histoire de l’archèterie française, depuis son essor (à partir de 1750) jusqu’à Bernard Millant qui me l’a transmise.”
Bernard Millant est aussi à l’origine du travail d’expert de Jean-François Raffin qui, dès son arrivée dans l’atelier, a été abreuvé d’informations concernant l’histoire de l’archèterie, ses époques et écoles, styles et foyers de fabrication, lui fournissant de solides bases d’expertise. Millant le forma également en mettant au point un jeu consistant à deviner l’auteur d’un archet à partir de seulement un détail, obligeant l’œil à se focaliser sur qu’une partie.
“Au bout de dix ans chez lui, il m’avait quasiment tout transmis de son savoir et il ne me restait plus qu’à continuer à progresser sur mon propre chemin car, même avec la meilleure des volontés, il ne pouvait tout m’apporter.”
C’est dans les années 1780 que Bernard Millant, qui avait entièrement confiance en l’expertise de Raffin et beaucoup moins en son acuité visuelle, commença à lui demander son avis à propos des archets qu’il projetait d’acquérir. Il joua ainsi un rôle actif dans l’établissement de la collection de Millant.
En 1989, Jean-François Raffin est contraint de quitter l’atelier de Bernard Millant, lors de sa succession à Véréna et Loïc Le Canu. Il n’était pas envisageable qu’il rachète l’entreprise,- ce dernier ne disposant pas des moyens financiers nécessaires. Raffin s’installe donc à son compte au 68 rue de Rome, dans un tout petit local, et bénéficie tout de suite d’une grande notoriété. Quelques années plus tard, il a l’idée de rédiger une somme de connaissances sur l’archèterie française, mettant à contribution Bernard Millant.
“Pour moi, Bernard Millant a été le plus grand expert archetier du XXe siècle. […] Bernard a su placer l’archèterie à un niveau qui n’avait jamais été atteint et il a réussi à faire reconnaître l’archet en tant qu’entité propre et, dans certains cas, aussi importante que le violon lui-même. Tous les grands musiciens s’accordent désormais pour l’affirmer. L’occasion m’a été donnée de le remercier pour tout ce qu’il avait fait, en lui proposant de se joindre à nous pour la rédaction de “L’Archet” […]”.
Rédigé en quatre volumes durant plus de cinq années de travail, cet ouvrage rencontre dès sa sortie un succès international et fait aujourd’hui figure de référence dans ce champ de la recherche. Avec la contribution de Bernard Gaudfroy et Loïc Le Canu, le livre met en exergue les qualités techniques et esthétiques de l’école française d’archèterie depuis le milieu du XVIIIème siècle, reposant sur plus de 110 portraits d’archetiers. Le rôle de Raffin était considérable puisqu’il était responsable de la rédaction de toutes les biographies et de la remise en état d’une centaine d’archets.
Son expertise l’a amené à enseigner dans diverses écoles, en particulier à l’École de Lutherie ELAN de Québec durant trois ans, dans les années 1990. En 1994, il tient sa première conférence à Colmar, devant les Groupements des Luthiers français et allemands, amorçant le début d’une série de nombreuses autres interventions à travers le monde. Sa renommée s’étend encore davantage à l’occasion du congrès de l’Entente Internationale des Luthiers et Archetiers (EILA) de Bâle, où il est nommé aux côtés de Jean Jacques Rampal, l’amenant à assurer des conférences et à participer à des collaborations dans de nombreux pays, tels qu’aux États-Unis, Japon, Corée, Suisse et Allemagne.
Rue de Rome, la place ne lui permettait pas de travailler convenablement les instruments du quatuor à cordes. L’établi était en effet si étroit qu’il était compliqué de “raboter une touche de violoncelle sans être obligé de placer celui-ci en position oblique” par rapport au plan de travail. C’est la raison, certes prosaïque, pour laquelle il se consacra uniquement à l’archèterie – admettons que ce choix lui réussit.
Héritier d’un noble savoir-faire respectant la tradition de l’archèterie française, il lui tint alors à cœur de transmettre l’enseignement qu’il avait lui-même reçu, mais d’après ses propres méthodes de transmission. Il enseigna ainsi l’histoire de l’archèterie en suivant une ligne directrice, étudiant successivement chaque auteur et école, de manière logique, se défendant de tout évoquer en même temps, afin que les informations restent compartimentées et ne se mélangent pas – comme il avait pu en faire l’expérience déstabilisante à son arrivée chez Millant.
De cette manière, il transmit ses connaissances et son savoir-faire à une multitude d’assistants venus du monde entier, tels que Koachi Fukuda, Markus Wörtz, André lavoie, sa fille Sandrine, Agnès Saumagne, Jean-Luc Tauziède, Gaëtan Dariel, Arthur Dubroca, Alexandre Aumont, Boris Fritch, Yoshiko Shimané, Tibor Kovac’, Jeong Bong Lee, Sophie Balay, Richard Morency, Alexis Bonnet et bien sûr Sylvain Bigot qui devint son assistant :
“Je lui [Sylvain Bigot] ai donc enseigné tout ce que je pouvais dans le domaine de la restauration, l’expertise et même de bonnes bases de la conception d’un archet. Mais rapidement, ses compétences dans le domaine de la fabrication d‘archets étant devenues supérieures aux miennes, je lui ai suggéré de se perfectionner auprès d’un très bon collègue”.
En 1996, il est reçu expert près la Cour d’Appel de Paris et voyage dès le début des années 2000 à Tokyo et Séoul, chez Mineo Matsuo, pour expertiser des archets. En 2007, Jean-François Raffin revend une partie de son entreprise à sa fille Sandrine pour se consacrer exclusivement aux expertises et s’établit alors Place de Paris. Sa réputation est tout de suite incontestable et est un gage d’authenticité à l’international. A cette époque, son atelier emploie jusqu’à neuf collaborateurs, dont deux secrétaires. Anecdotique mais symbole d’une carrière d’expert qui s’annonce prometteuse, le premier certificat qu’il réalise concerne un très bel archet de Dominique Peccatte. En 2012, alors qu’il fait le choix de s’associer à Sylvain Bigot et Yannick Le Canu, il compte à son actif plus de 25.000 certificats d’expertise rédigés.
“A ce jour, il s’agit de près de 40.000 expertises réalisées seul ou avec mes associés, et c’est assez incroyable à constater et à annoncer !”
En 2012, Jean-François Raffin s’associe à son ancien assistant Sylvain Bigot, qu’il a formé, et à son ami Yannick Le Canu. Cette association donne naissance au Cabinet d’Archetiers Experts Jean-François Raffin, implanté rue de Constantinople, réalisant des expertises partout dans le monde, de Lucerne à Cologne, de Los Angeles à San Francisco, etc.
En 2022, Raffin estimait à 16.000 le nombre de certificats d’expertise co-signés avec Sylvain Bigot et Yannick Le Canu depuis le 1er février 2012. Comme le souligne Raffin, ce travail n’est pas toujours facile car les trois experts ont convenu dès l’origine de n’établir de certificat qu’à la condition qu’ils soient tous d’accord.
“Aujourd’hui, nous formons une équipe tout à fait cohérente dont les membres sont très complémentaires. J’ai à présent la certitude que grâce à notre association, nous avons dépassé – et ce depuis un certain temps – les compétences de Bernard Millant.”
C’est à partir de 1995 que débute la collaboration de Jean-François Raffin avec Vichy Enchères, à l’époque dirigée par Guy Laurent. Les trois premières ventes furent expertisées avec Serge Boyer, avant que Raffin ne prenne son indépendance en décembre 1996, alors que Jean-Jacques Rampal venait d’être nommé expert indépendant en lutherie. Cette collaboration se poursuivit lorsque Etienne Laurent prit la direction de l’Hôtel de Ventes en 2010, et après que Jean-François Raffin se soit associé à Sylvain Bigot et Yannick Le Canu en 2012.
Comme ils le reconnaissent, ces ventes sont une véritable aubaine puisqu’elles permettent d’étudier des milliers d’archets chaque année, dont des pièces d’exception.
“Il s’agit d’enregistrer chaque archet (cinq cents par vente) afin de pouvoir le décrire et ensuite en préparer le certificat d’expertise (…) Après, nous délivrons un certificat pour chaque archet adjugé, ce qui est exceptionnel et n’existe quasiment pas dans les autres ventes d’instruments ou d’archets.”
En 2017, alors que Bernard Millant était très malade, il confia à Jean-François Raffin le souhait de disperser sa collection d’archets à Vichy Enchères :
“Aide ma fille, s’il te plaît, et mets tous mes archets à Vichy !”
Un vœu qui fut respecté puisque les archets de sa collection furent vendus sur trois ans, à l’occasion de ventes rassemblant des musiciens et collectionneurs du monde entier venus rendre hommage à Bernard Millant.
“S’il existe un paradis des archetiers, je souhaite, cher Bernard, que tu aies pu y accéder, au milieu d’une forêt de très beaux archets, et y être accueilli auprès des plus grands maîtres de notre métier”
Après plus de 50 années en tant qu’expert archetier et une retraite partielle durant laquelle il a continué à aider les musiciens, Jean-François Raffin est sur le point de prendre une retraite bien méritée. La vente du 30 novembre 2023 est ainsi l’occasion de lui rendre hommage, mais aussi de le remercier pour tout ce qu’il a fait pour Vichy Enchères et de lui témoigner notre reconnaissance et haute estime. Comme un clin d’œil à sa carrière, un archet de ses mains mettra un beau point d’orgue à cette collaboration durant cette ultime vente !
On the eve of his retirement, the entire Vichy Enchères team would like to pay tribute to Jean-François Raffin, with whom the Hôtel des Ventes has worked from 1995 to the present day. For more than fifty years, Jean-François Raffin worked first as a violin maker, then as a bow maker, before devoting himself exclusively to his expertise – always with great success. Internationally recognised as a benchmark in the field of bow expertise, Jean-François Raffin is a worthy descendant of the French bow maker, Bernard Millant, who handed down the trade for seventeen years. On 30 November 2023, during our prestige sale of instruments from the quartet, a bow by Jean-François Raffin will be sold: an additional pretext to look back on the exceptional career of this man who remained humble despite his success.