Vichy Enchères

Découverte d’un violon de Vuillaume provenant de l’exceptionnelle collection Soil

Il est des noms qui résonnent dans le monde de la lutherie, celui de Soil est l’un des plus mémorables. Les instruments “Soil” désignent des violons provenant de la collection d’Amédée Soil, considérés comme les meilleurs du monde. Jusqu’à ce jour, seuls des instruments de maîtres crémonais étaient connus, et non des moindres, puisque l’on pense à Stradivari et Guarneri. La préparation de la vente Vichy Enchères du 2 juin 2022 a permis la découverte extraordinaire d’un nouvel instrument provenant de l’exceptionnelle collection Soil, et qui plus est d’un modèle français : un très beau violon de Jean-Baptiste Vuillaume ! Un nom qui, en définitive, ne saurait nous surprendre, puisque quel autre luthier, si ce n’est le plus grand du XIXème siècle, aurait pu séduire l’exigeant collectionneur ? Mise en lumière de cette découverte sensationnelle ! 


La collection Soil : des instruments considérés comme les meilleurs du monde 

Stradivari Soil

Bien qu’à ce jour, peu de modèles de la collection Soil aient été inventoriés, les quelques violons connus n’en demeurent pas moins de véritables icônes de la lutherie, à l’instar de deux Stradivari de 1708 et 1714. Le collectionneur posséda ainsi pendant un temps le Stradivari de 1714, couramment reconnu comme le meilleur violon de l’histoire. Son immense renommée lui valut ainsi d’être surnommé “le Soil”.

“The “Soil” has an enormous range of tone colour, and its vast, warm, cavernous sound is familiar to all concert goers. It is in the opinion of many informed listeners the greatest sounding Stradivari violin of them all.”

Charles Beare, “Capolavori di Antonio Stradivari”, Cremona, Palazzo comunale, 26 août – 7 octobre 1987, Arnoldo Mondadori Editore, p.80

Amédée Soil l’acheta en 1902, après qu’il ait appartenu à Jean-Baptiste Vuillaume et au collectionneur moscovite Massaloff. Soil le revendit en 1911 et le violon passa depuis entre les mains des plus illustres musiciens, tels que Yehudi Menuhin qui l’acquit en 1950. Depuis 1986, il est la propriété de la superstar Itzhak Perlman, l’un des plus grands virtuoses des temps modernes. C’est à Perlman que nous devons la célèbre interprétation du thème du film La liste de Schindler, précisément joué sur le Soil. La Maison Vatelot-Rampal conserve une photo dédicacée par Amédée Soil du Stradivari en question.
Alors que les Hills et Ernest Doring n’identifient que le Stradivari de 1714 et 1708, le fonds d’archives Jacques Français Rare violins Inc. mentionne un troisième violon Stradivari ayant appartenu à Soil, daté de 1690[1].


[1] Nicholas Sackman, Jacques Francais Rare Violins Inc.: the sales ledgers, 1845-1938, Photographic Archive and Business Records,  2017-2020

Guarneri Soil

Outre ces Stradivari, on sait que la collection Soil comprenait un Guarneri del Gesù de 1733, également considéré comme l’un des plus aboutis du maître crémonais. Après Soil, il a notamment été la propriété du violoniste mondialement renommé, Tibor Varga, pendant plus de vingt ans. Tous ses enregistrements depuis 1960 ont été joués sur ce violon. Dans une lettre de 1927 d’Alfred Hill à Frank Otwell – autre ancien propriétaire du Guarneri -, on apprend qu’il appartenait jadis à un négociant en vins bordelais, M. Dubosq Lettré. Celui-ci possédait une petite collection de Guarneri et ce modèle de 1733 était considéré comme son meilleur. La lettre nous apprend qu’il l’aurait acheté à Charles Maucotel ou Jean-Baptiste Vuillaume… C’est vers 1890 qu’il le céda à Amédée Soil, conseillé dans cet achat par le violoncelliste M. Deprets.

“M. Soil was advised to make this purchase by one of his intimate friends, M. Deprets; both these gentlemen have passed several years together in Moscow, the former as Belgian Consul, the latter as a wine merchant.”

Roger Hargrave, Guarneri del Gesù 1733, description and measurements

Toujours selon cette lettre, Amédée Soil conserva ce violon et les deux Stradivari de 1708 et 1714 jusqu’en 1911, date à laquelle, en raison de son âge avancé, il décida de s’en séparer et de les confier à la firme parisienne Caressa & Français – d’où leur mention dans les archives Jacques Français Rare violins Inc..

En outre, toujours selon les Hills, la collection Soil aurait également compris un Guarneri del Gesù daté de 1736[1]. Ainsi, la collection Amédée Soil était exclusivement composée d’instruments d’exception.


[1] Hills, The Violin Makers of the Guarneri Family , W E Hill & Sons, Londres 1931

Jean-Baptiste Vuillaume et Amédée Soil

Les interconnections

La découverte de ce violon de Jean-Baptiste Vuillaume ayant appartenu à Soil est tout à fait enthousiasmante ! D’une part, car il s’agit du premier violon français connu de la collection Soil et qu’une fois n’est pas coutume, il est de la main d’un luthier d’exception – considéré comme le Stradivari français. D’autre part, car Amédée Soil semble avoir eu une affection toute particulière pour Vuillaume – et des goûts communs -, puisqu’il acheta le Stradivari de 1714 qui lui avait appartenu, mais également le Guarneri de 1733, dont Alfred Hill signale une probable provenance Vuillaume.

Il est dès lors amusant de constater que Soil, qui acheta au moins un instrument de la collection Vuillaume, fut également le détenteur d’un violon des mains du grand maître français. Cette découverte donne un nouvel éclairage sur la collection Soil et sur sa cohérence, puisque tout comme Vuillaume, le collectionneur entretenait une passion pour les maîtres crémonais. Ainsi, nul étonnement à ce que Soil ait possédé un violon de Vuillaume, qui se confronta toute sa vie aux luthiers crémonais – et principalement à Stradivari -, et élabora à partir de leurs modèles sa propre conception de l’instrument idéal, à l’image du violon Vuillaume ex Soil.

Le Vuillaume Soil

Ce violon de Jean-Baptiste Vuillaume fait partie des très beaux modèles réalisés par le maître français. Il est daté de 1852 et numéroté 1974. Il conserve l’étiquette de Vuillaume, ainsi que son paraphe et plusieurs marques au fer. En modèle Stradivari, ce violon est un beau clin d’œil aux instruments crémonais de la collection d’Amédée Soil. Considéré comme le plus grand luthier du XIXème siècle, Vuillaume donna à l’école française les moyens de rivaliser avec les grands maîtres italiens.

Comme le soulignent les experts Jonathan Marolle et Jean-Jacques Rampal, l’instrument est dans un état de conservation remarquable et présente un demi-bord d’origine sur le fond, en attestent la signature et la numérotation à cheval sur le fond et la doublure. Les bords du fond ont probablement été doublés parce que la pièce d’érable utilisée pour le fond n’avait pas assez d’épaisseur. La doublure permettait ainsi à l’ingénieux luthier de gagner quelques millimètres pour sculpter sa voûte à la bonne hauteur. Ce procédé de construction des violons est récurrent chez Vuillaume et témoigne aussi d’un trait de caractère du luthier qui ne supportait pas de perdre du bois et qui économisait de la sorte un fond.

Une conservation exceptionnelle au sein d’une même famille depuis sa vente par Soil

Si ce violon est aussi bien conservé, c’est principalement parce qu’il est resté dans la même famille depuis sa vente par Amédée Soil à Paul Schricke, l’arrière grand-père de l’actuel propriétaire, vers 1900. Ses descendants restèrent implantés autour de Lille, si bien que le violon fut préservé. De tradition musicale, la famille compte plusieurs violonistes et un violoncelliste professionnel en la personne de Jean Schricke, soliste de l’orchestre symphonique de Paris.  

Ainsi, durant plus d’un siècle, le violon ne voyagea pas ou guère. En effet, Amédée Soil était de Tournai et Paul Schricke de Dunkerque. Ces derniers fréquentaient les mêmes réseaux et participèrent notamment tous deux au dixième congrès archéologique et historique tenu à Tournai en août 1895, qui avait pour secrétaire général Eugène Soil, un parent à Amédée.

La liste des adhérents au Congrès de Tournai de 1895 précise, et cela n’est pas anodin, qu’Amédée Soil avait une collection d’instruments de musique anciens. Cette information était donc connue dans la région et il n’est pas étonnant que Paul Schricke se soit tourné vers lui pour l’achat de son Vuillaume. Le testament du fils de Paul Schricke ajoute d’ailleurs, à propos de l’acquisition du violon auprès de “Mr Soil”, que ce dernier “s’y connaissait.”, confirmant ainsi la réputation de la collection d’instruments d’Amédée Soil.

Amédée Soil, l’homme aux multiples facettes

Amédée Soil – de son nom complet Soil de Moriamé – était un homme doué de multiples talents. Sans revenir sur sa capacité à choisir des instruments d’exception, il fut également un grand musicien et remporta à l’unanimité, le 4 août 1858, le premier prix au cours supérieur de violon du Conservatoire royal de Bruxelles[1]. Il devint par la suite professeur de violon à l’école de musique de Tournai[2], avant de rejoindre exceptionnellement l’orchestre du théâtre Graslin de Nantes, en tant que premier violon, pour l’ouverture de la campagne d’opéra de la saison 1860-1861[3], comme le confirment les états de paiement des artistes et musiciens du Grand-Théâtre. Très impliqué dans la vie culturelle de Tournai, il prit dès 1888 la direction du Cercle artistique de Tournai.


[1] Feuille de Tournai, 6 août 1858, p.243

[2] Feuille de Tournai, vendredi 8 octobre 1858, p.651

[3] Aimé François Joseph Bozière, Tournai ancien et moderne: ou, Description historique et pittoresque de cette ville, de ses monuments, de ses institutions, depuis son origine jusqu’a nos jours, 1864, p.528

Parallèlement à ses activités artistiques, Soil joua également un rôle important dans les intérêts de la Belgique, qu’ils soient civiques, industriels ou commerciaux. Il fut ainsi chevalier de l’ordre de Léopold et officier de l’ordre de la Couronne. En outre, il passa une partie de sa vie à Moscou, en tant que consul de Belgique. Comme nous l’apprend Alfred Hill dans sa lettre de 1927, Amédée Soil prit une grande part à la vie musicale de Moscou durant son séjour, aux côtés de son ami violoncelliste Deprets.

“[B]oth took a prominent part in the musical life of that City, the former [Soil] as violinist, the latter [Deprets] as a cellist. In due course, M. Soil retired to Tournai, his native town.”

Roger Hargrave, Guarneri del Gesù 1733, description and measurements

Le Stradivari Soil de 1714 appartenait d’ailleurs avant lui à Massaloff, un moscovite. Après un certain temps à Moscou, Soil regagna Tournai, sa ville natale, où il résida rue Cottrel. Il fut inhumé sous le monument funéraire d’Eugène Soil, au cimetière du Sud à Tournai.

Cette découverte inespérée d’un violon ayant appartenu à Amédée Soil donne aujourd’hui un nouvel éclairage sur cette collection iconique, composée d’instruments d’exception. Ce très beau Vuillaume confirme la qualité de la collection Soil et l’exigence du tournaisien dans le choix de ses violons, toujours réalisés par les plus grands maîtres de l’histoire de la lutherie. Rendez-vous le 2 juin 2022 pour la vente de ce violon Vuillaume, l’unique modèle français connu provenant de la collection Soil.


THE DISCOVERY OF A VUILLAUME VIOLIN FROM THE EXCEPTIONAL SOIL COLLECTION

There are names that resonate in the world of violin making, and, amongst them, that of Soil is one of the most memorable. ‘Soil’ instruments refer to violins from the collection of Amédée Soil, considered to be the best in the world. Until recently, only instruments by Cremonese makers – and not just any, since they were made by Stradivari and Guarneri – were known to have been part of the collection. During the preparations for the Vichy Enchères sale on 2 June 2022 we made an extraordinary discovery in the form of a new instrument from the exceptional Soil collection, and, interestingly, one of French origin: a very beautiful violin by Jean-Baptiste Vuillaume. This name, ultimately, should not be a surprise, as no other 19th century violin maker, but the greatest, could have won over the demanding collector. Below are the highlights this sensational discovery.


The Soil collection: the best instruments in the world 

The ‘Soil’ Stradivari

Although, to date, few instruments are confirmed to have been part of the Soil collection, those that have are iconic, as for instance two Stradivari violins, from 1708 and 1714. The collector therefore owned, for a period of time, the Stradivarius of 1714, widely considered the best violin in history. Its immense fame earned him the nickname of the ‘Soil’.

“The “Soil” has an enormous range of tone colour, and its vast, warm, cavernous sound is familiar to all concert goers. It is in the opinion of many informed listeners the greatest sounding Stradivari violin of them all.”

Charles Beare, “Capolavori di Antonio Stradivari”, Cremona, Palazzo comunale, 26 août – 7 octobre 1987, Arnoldo Mondadori Editore, p.80

Amédée Soil bought it in 1902, after it had been in the possession of Jean-Baptiste Vuillaume and the Moscow collector Massaloff. Soil sold it in 1911 and the violin has since passed into the hands of the most illustrious musicians, such as Yehudi Menuhin, who acquired it in 1950. Since 1986, it has been in the hands of star violinist Itzhak Perlman, one of the greatest virtuosos of modern times. It is to Perlman that we owe the famous rendition of the theme from the film Schindler’s List, performed on the Soil precisely. Maison Vatelot-Rampal keeps a photo signed by Amédée Soil of the Stradivarius in question. Whilst the Hills and Ernest Doring only list the 1714 and 1708 Stradivari violins as having been part of the collection, the back archives of Jacques Français Rare Violins Inc. mention a third Stradivari violin that belonged to Soil, dated 1690[1].


[1] Nicholas Sackman, Jacques Francais Rare Violins Inc.: the sales ledgers, 1845-1938, Photographic Archive and Business Records,  2017-2020

The ‘Soil’ Guarneri

In addition to these Stradivari violins, we know that the Soil collection included a Guarneri del Gesù from 1733, also considered one of the most accomplished by the Cremonese master. After Soil, it was notably in the possession of the world-renowned violinist Tibor Varga for over 20 years. All his recordings from 1960 onwards were played on this violin. A letter dated 1927 from Alfred Hill to Frank Otwell – another former owner of the Guarneri – indicates that it once belonged to a wine merchant from Bordeaux, Mr. Dubosq Lettré. He had a small collection of Guarneri instruments and this 1733 example was considered his best. The letter tells us that he would have bought it from Charles Maucotel or Jean-Baptiste Vuillaume. He sold it around 1890 to Amédée Soil, who was advised in this transaction by the cellist Mr. Deprets.

“M. Soil was advised to make this purchase by one of his intimate friends, M. Deprets; both these gentlemen have passed several years together in Moscow, the former as Belgian Consul, the latter as a wine merchant.”

Roger Hargrave, Guarneri del Gesù 1733, description and measurements

Also according to this letter, Amédée Soil kept this violin and the two Stradivari ones from 1708 and 1714 until 1911, when, due to his advanced age, he decided to part with them and entrust them to the Parisian firm of Caressa & Francais – hence the fact that they are recorded in the Jacques Français Rare violins Inc. archives.

Furthermore, again according to the Hills, the Soil collection would also have included a Guarneri del Gesù dated 1736[1]. Therefore, the Amédée Soil collection only included exceptional instruments.


[1] Hills, The Violin Makers of the Guarneri Family , W E Hill & Sons, Londres 1931

Jean-Baptiste Vuillaume and Amédée Soil

The interconnections

The discovery of this violin by Jean-Baptiste Vuillaume that belonged to Soil is of great interest. Firstly, because it is the first known French violin in the Soil collection and, in addition, because it was made by an exceptional violin maker, considered to be the French Stradivari. Secondly, because Soil seems to have had a particular fondness for Vuillaume’s work, and similar tastes to the master’s, since he bought the Stradivari of 1714 which once belonged to him, as well as a Guarneri of 1733, thought to have been in the possession of Vuillaume as well according to Alfred Hill.

It is therefore interesting that Soil, who bought at least one instrument from the Vuillaume collection, was also the owner of a violin from the hands of the great French master. This discovery sheds new light on the Soil collection and its narrow focus, since, just like Vuillaume, the collector was passionate about the Cremonese masters. Therefore, it is not surprising that Soil owned a violin by Vuillaume, who studied at length the Cremonese makers, mainly Stradivari, throughout his life, and used their models as a basis for creating his own version of the ideal instrument, as evidenced by this newly discovered violin.

The ‘Soil’ Vuillaume

This violin by Jean-Baptiste Vuillaume is amongst the best examples by the French master. It is dated 1852 and numbered 1974. It has retained the original Vuillaume label, as well as his initials and several iron brands. Based on a Stradivari pattern, this violin is a touching nod to the Cremonese instruments in the Amédée Soil collection. Considered the greatest violin maker of the 19th century, Vuillaume gave the French school the means to compete with the great Italian masters.

Experts Jonathan Marolle and Jean-Jacques Rampal point out that the instrument is in a remarkable state of preservation and has an original half-edge on the back, as evidenced by the signature and numbering straddling the back and the edging. The edges of the back were probably doubled because the piece of maple used for the back was not thick enough. This half-edging therefore allowed the ingenious maker to gain a few millimeters to carve his arch to the right height. This method of building violins is not uncommon with Vuillaume and also tells us something about the character of the maker, who was keen to salvage wood for a back in that way.

Exceptional condition thanks to a single family ownership since its purchase from Soil

If this violin is so well preserved, it is mainly because it has remained in the same family since its sale by Amédée Soil to Paul Schricke, the great-grandfather of the current owner, around 1900. His descendants remained in the Lille region, which contributed to preserving the great condition of the violin. This family with a musical tradition counts amongst its members several violinists and a professional cellist, Jean Schricke, soloist with the Paris Symphony Orchestra.  

Therefore, for more than a century, the violin travelled little or not at all. Indeed, Amédée Soil was from Tournai and Paul Schricke from Dunkirk. They were part of the same circles, and, in particular, both attended in Tournai in August 1895 the 10th archaeological and historical congress, whose general secretary was Eugène Soil, a relative of Amédée.

The list of members of the Tournai congress of 1895 indicates, and this is not worth noting, that Amédée Soil had a collection of old musical instruments. This fact was therefore widely known in the region and it is not surprising that Paul Schricke turned to him for the purchase of his Vuillaume. The will of Paul Schricke’s son adds, moreover, in relation to the acquisition of the violin from “Mr Soil”, that the latter “was knowledgeable on the subject”, which confirms the reputation of Amédée Soil’s instruments collection.

Amédée Soil, a multi-faceted man

Amédée Soil – whose full name was Soil de Moriamé – was a gifted man of many talents. Beyond his ability to pick out exceptional instruments, he was also a great musician and won, by unanimous vote on 4 August 1858, the first prize of the higher violin course at the Royal Conservatory of Brussels[1]. He later became a violin teacher at the music school in Tournai[2], before exceptionally joining the orchestra of the Graslin theater in Nantes, as first violin, for the opening of the opera campaign of the 1860-1861 season[3], as confirmed by the statements of payment of the artists and musicians of the Grand-Théâtre. He was very involved in the cultural life of Tournai, and in 1888 took over the management of the Cercle artistique de Tournai.


[1] Feuille de Tournai, 6 août 1858, p.243

[2] Feuille de Tournai, vendredi 8 octobre 1858, p.651

[3] Aimé François Joseph Bozière, Tournai ancien et moderne: ou, Description historique et pittoresque de cette ville, de ses monuments, de ses institutions, depuis son origine jusqu’a nos jours, 1864, p.528

Alongside his artistic activities, Soil also played an important role in the interests of Belgium, whether civic, industrial or commercial. As a result, he was made knight of the order of Leopold and officer of the order of the Crown. In addition, he spent part of his life in Moscow, as Belgian consul. As Alfred Hill tells us in his letter of 1927, Amédée Soil, alongside his cellist friend Deprets, played an important part in the musical life of Moscow during his time there.

“[B]oth took a prominent part in the musical life of that City, the former [Soil] as violinist, the latter [Deprets] as a cellist. In due course, M. Soil retired to Tournai, his native town.”

Roger Hargrave, Guarneri del Gesù 1733, description and measurements

The 1714 Stradivari Soil belonged before him to Massaloff, a Muscovite. After his time in Moscow, Soil returned to Tournai, his native town, where he resided on rue Cottrel. He was buried under the tombstone of Eugène Soil, in the south cemetery of Tournai.

This unexpected discovery of a violin that belonged to Amédée Soil sheds new light on his iconic collection, which is made up of exceptional instruments. This very beautiful Vuillaume confirms the exceptional quality of the Soil collection and the high standards of the man from Tournai when choosing his violins, which were always made by the greatest masters in the history of violin making. We hope to see you on 2 June 2022 for the sale of this Vuillaume violin, the only known French instrument the Soil collection.

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