Vichy Enchères

Le cécilium : le bel oublié

Ils sont nombreux les instruments de musique inventés au 19e siècle. Mais il en est de plus attachants que d’autres : le cécilium, instrument à vent et à anche libre, est de ceux-là. Il fait partie des instruments rares, tant par son histoire, son fonctionnement que sa lutherie.

Un article de Philippe Krümm


Un accordéon dans un corps de violoncelle…

Brève description

Le clavier situé sur le manche, est constitué de six à sept rangées de treize boutons.

Le clavier, est construit sur le principe des positions de doigts d’un instrument du quatuor.

Une poignée actionnée comme un archet fait fonctionner un double soufflet alimentant les jeux d’anches libres.

Le cécilium fut fabriqué principalement en trois tailles : soprano, ténor et contrebasse. 

Arthur Quentin de Gromard (1821-1896)

Un homme va y croire toute sa vie et y laisser une grande partie de sa fortune : Arthur Quentin de Gromard (1821-1896) : musicien, inventeur et fabricant d’instruments de musique à Eu (Seine-Maritime).

On doit notamment à Quentin de Gromard un brevet déposé le 13 mars 1860, pour l’invention d’une lanterne d’éclairage et de calorifères permettant aux musiciens de lire leurs partitions lors de concerts nocturnes.

Le cécilium, quant à lui, s’inspire du mélophone de Pierre Charles Leclerc (Brevet déposé en 1837). La forme « Guitare » ne satisfaisant pas Quentin de Gromard ce dernier décide de créer un instrument à anche libre métallique dans un « corps » de violoncelle. 

Il voulut le nommer : Symphonium, mais ce nom, avait déjà été déposé en 1828 par l’anglais Charles Wheatstone[1]  pour un autre instrument de musique également à anche libre.


[1] Charles Wheatstone est l’inventeur du concertina. 

Brevet

Après de nombreuses hésitations, le nom de Cécilium sera définitivement adopté pour ce nouvel instrument qui devait révolutionner la pratique musicale et l’enseignement.

Un premier brevet[1] pour un cécilium, est déposé le 9 mars 1861 . Deux autres brevets seront déposés : le 8 mars 1862 et le 29 mai 1863.


[1] Brevet n° 48871

Diffusion et récompenses

L’instrument est toujours conçu avec les meilleurs bois de lutherie. Il fut principalement vendu à Paris par la maison Gavioli & Cie au 3 rue de Citeaux.

À l’Exposition Universelle de Paris, le cécilium reçoit la mention honorable en 1867 et une médaille de bronze en 1878.

On estime à moins de 500 le nombre de céciliums fabriqués. A ce jour, un peu plus de 300 instruments sont recensés dans des musées et différentes collections.

Le cécilium est entrée dans la légende des instruments de musique extraordinaires. L’association L’Espace Musical tente aujourd’hui de lui redonner vie et de le faire chanter à nouveau.

Quentin de Gromard, à la fin de sa vie, voyant le peu de succès de sa belle invention, édita un petit opuscule « De l’idée et de l’invention de réaliser d’un nouvel instrument de musique, le cécilium ». On peut y lire en conclusion : « Le peu de durée de la vie active et ses entraves ne permettent pas toujours à l’inventeur de lancer son œuvre à son heure et comme il l’a comprise. C’est ainsi qu’en ma situation, je me vois amené à léguer la mienne à ceux qui sont appelés à continuer à le faire apprécier, et à lui faire porter ses fruits ».


CECILIUM: THE FORGOTTEN BEAUTY

Many musical instruments were invented in the 19th century. But some are more endearing than others: the cecilium, a free-reed wind instrument, is one of them. It’s a rare instrument in terms of its history, how it works and the way it’s made.


Translation coming soon…

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