Le samedi 13 avril 2024, deux guitares de la famille Voboam seront proposées à la vente. Provenant de plusieurs collections majeures, dont la dernière est celle d’un important collectionneur européen réputé pour la finesse de son regard et son érudition, ces deux modèles réalisés respectivement en 1668 et 1699 nous offrent un beau condensé historique et artistique du savoir-faire élaboré sur plusieurs générations par cette mythique dynastie…
C’est à partir du milieu du XVIIe siècle que la guitare gagne ses lettres de noblesse, alors qu’elle était jusque-là refoulée à l’usage des musiciens populaires, en partie à cause de son jeu en accords qui, à la différence du luth et de ses notes détachées, émet un son perçu, à l’époque, comme “bizarre et confus”[1]. Durant la première moitié du XVIIe siècle, la France ne produisait alors que très peu de guitares et importait ponctuellement des modèles d’Italie ou d’Espagne. Si l’instrument est réévalué dans les années 1650, c’est en partie grâce au cardinal Mazarin qui fit venir des professeurs et musiciens pour former le roi à la musique. En 1647, Germain Pinel vint enseigner le luth, alors en vogue, au jeune Louis XIV mais, plus audacieux, Mazarin fit aussi venir, dès 1651, le guitariste espagnol Bernard Jourdan de la Salle afin qu’il enseigne la guitare au roi. Cet enseignement devait connaître un bel avenir puisque Jourdan de la Salle donna des leçons au roi jusqu’en 1695 et que Louis XIV devint le parrain du fils de son professeur. En effet, le roi se prit littéralement de passion pour l’instrument qui fut réputé comme son favori. Selon Voltaire, “On ne lui apprit qu’à danser et à jouer de la guitare […].”[2]
[1] Pierre Trichet, Traité des instruments de musique (1640), Minkoff, Reprint, Genève, 1978, p.170.
[2] Nanie Bridgman, “L’aristocratie française et le ballet de cour”, Cahiers de l’AIEF, 1957, 9, pp. 9-21
On fit également venir à la cour le virtuose italien Francesco Corbetta, que Louis XIV présenta à Jean-Baptiste Lully – le compositeur de la Musique du Roi. Suite à cette rencontre, Lully “commença par cet instrument [et] conserva le reste de sa vie de l’inclination à en jouer”[1]. Corbetta lui composa notamment, en 1656, plusieurs entrées de guitare pour le ballet La Galanterie du temps[2], sur lequel le roi dansa et joua de la guitare. En 1674, Corbetta dédia son deuxième volume de La Guitarre Royale à Louis XIV. Symbole du nouveau statut acquis par la guitare, le portrait de Louis XIV en patron des arts et des sciences en comprend une placée juste derrière le roi (Jean Garnier, Attributs des Arts entourant Louis XIV, 1672, Musée de Versailles). De plus, l’instrument fait partie de ceux joués par l’un des Musiciens de Louis XIV dans la peinture de François Puget de 1687 conservée au Louvre. A la suite du roi, l’instrument rentra tout naturellement dans l’éducation des enfants de France, comme nous le donne à voir une peinture représentant Madame de Montespan avec Louis-Auguste de Bourbon, duc du Maine, jouant une petite guitare. Les inventaires de fabricants d’instruments, tels que ceux de Jean Desmoulins ou de Jacques Dumesnil, témoignent également de cette nouvelle vogue de la guitare à partir de la seconde moitié du XVIIe siècle[3].
[1] J.L. Lecerf de La Viéville de Fresneuse, Comparaison de la Musique Italienne et de la Musique Française, Bruxelles, 1704, T.3, p.169
[2] Florence Gétreau. “Recent Research about the Voboam Family and their Guitars.” Journal of the American Musical Instrument Society, 2005, XXXI, pp.5-66.
[3] Joël Dugot, “La facture des instruments à cordes au temps de Jacques Dumesnil et Jean Desmoulins, Une approche à travers leur inventaire après décès”, in Florence Gétreau, Instrumentistes et luthiers parisiens, 1988
Pour répondre aux exigences de cette clientèle d’exception, des luthiers se spécialisèrent dans l’art de la guitare. Le roi fut l’un des principaux mécènes et une famille fut principalement sollicitée pour son savoir-faire d’exception : les Voboam. Ces luthiers sont certainement les premiers à avoir centré leur production autour d’un seul type d’instrument, alors que les usages voulaient qu’un luthier fabrique toute une gamme d’instruments de la même famille, notamment les instruments populaires de l’époque, tels que la mandoline, le cistre, la viole ou le violon. Or, sur les 5 membres de la famille Voboam connus et les 39 instruments inventoriés, on ne compte que des guitares, et seulement deux violes[1].
[1] Florence Gétreau. “Recent Research about the Voboam Family and their Guitars.” Journal of the American Musical Instrument Society, 2005, XXXI, pp.5-66.
Le Musée de la Musique de Paris conserve l’une d’entre elles, un pardessus de viole réalisé par Jean-Baptiste Voboam en 1719. Les inventaires d’instruments et de fabricants, mais aussi l’iconographie picturale, nous permettent de constater que les instruments de la famille Voboam étaient parmi – si ce n’est – les plus recherchés. Durant presque un siècle, la dynastie des Voboam fit donc de la guitare son apanage et, grâce à eux, la guitare parisienne connut un essor fulgurant et se para d’une aura sans précédent, ainsi que d’une réputation internationale.
Pourtant, à la hauteur de leur notoriété subsistent de nombreuses questions quant aux différents membres de la famille. Malgré la documentation recueillie et analysée depuis plusieurs décennies – principalement par Florence Gétreau – les incertitudes demeurent. On considère généralement que la famille comprend cinq luthiers de guitares. Le fondateur de la dynastie est René Voboam (vers 1606 – vers 1671), mais on ne lui connaît qu’une seule guitare signée, donc assurément de sa main, datée de 1641 (Ashmolean Museum d’Oxford). On lui suppose parfois un frère, Alexandre Voboam (? – 1679), actif entre 1652 et 1670, mais sur lequel nous n’avons aucun document d’archive et seulement trois guitares de 1652 signées “Alexandre Voboam”. S’ajoute à cela une deuxième génération avec les fils de René : Jean Voboam (vers 1633 – après 1691) et Nicolas-Alexandre, dit Alexandre Voboam le Jeune (vers 1633 – après 1691). Alexandre Voboam et Alexandre Voboam le Jeune sont parfois considérés comme une seule et même personne en raison de la facture très similaire de leurs guitares et parce qu’après 1680, Alexandre Voboam le Jeune ne signe plus que par “Alexandre Voboam”. En réalité, il apparaît plus probable que la disparition de la mention “le Jeune” soit concomitante avec la mort d’Alexandre l’Aîné, ce qui expliquerait l’inutilité de devoir s’en distinguer. Par ailleurs, les Voboam compte une troisième génération de luthiers, puisque Alexandre Voboam le Jeune eut un fils également luthier, Jean-Baptiste Voboam (1671 – après 1731), actif autour de 1693-1730. Enfin, on peut parler d’une quatrième génération représentée par le fils de Jean-Baptiste, Jean-Jacques Voboam, qui fut apprenti de Jean-Claude Goujon (facteur de clavecins) en 1740[1], mais qui n’est pas réputé pour avoir fabriqué des guitares.
[1] Florence Gétreau. Attribution et chronologie des instruments de la dynastie Voboam à Paris (1640- 1740). : La méthode historique et organologique au service de la datation.. Dater l’instrument de musique, 2009, Paris, France. pp.4-22.
À la lumière des études approfondies sur la dynastie des Voboam réalisées par Florence Gétreau, il apparaît que chaque membre de la famille fabriqua trois catégories principales de guitares au cours de sa carrière. Ces catégories comprennent des instruments simples destinés aux musiciens du quotidien, des modèles plus élaborés qualifiés de « classiques » pour les professionnels ou les amateurs avertis, et des instruments de luxe conçus sur mesure pour des clients aristocrates. A l’image des guitares Voboam de la vente Vichy Enchères du 13 avril 2024, les modèles les plus précieux arborent des motifs complexes en écaille de tortue, des filets d’ivoire et d’ébène, ainsi que des rosaces somptueuses en parchemin.
Bien que les spécimens qui nous sont parvenus soient principalement issus des deux dernières catégories, en raison de leur caractère artistique et donc d’un penchant plus naturel de vouloir les préserver, cela ne reflète pas entièrement la production des Voboam. Malheureusement, l’absence d’inventaires post-mortem rend difficile la compréhension de la répartition réelle de la production entre les différents modèles.
Cependant, ces lacunes dans la compréhension des réalisations de la famille Voboam concernent également d’autres fabricants renommés de la même époque, tels que Tielke en Allemagne ou la famille Sellas en Italie. Concernant les Voboam, ajoutons que des variations notables sont observées dans les méthodes de construction, aussi bien entre les différents instruments qu’entre les membres de la famille Voboam. Ces diversités concernent principalement des différences dans le barrage de la table d’harmonie et les techniques de montage, mêlant des influences tantôt espagnoles, tantôt françaises. En outre, on observe une grande diversité dans la longueur des cordes vibrantes des guitares, variant entre 61 cm et 71 cm, qui soulève aussi la question de l’usage pratique des instruments[1].
[1] Informations tirées de Florence Gétreau. Recent Research about the Voboam Family and their Guitars. Journal of the American Musical Instrument Society, 2005, XXXI, pp.5-66.
Le premier modèle de la vente du 13 avril 2024 est signé et daté sur le cartouche incrusté en haut de la tête : « Voboam 1668 ». Il fit longtemps partie de la collection de Charles Petit et resta dans cette famille jusqu’au compositeur Maurice Leroux, avant d’être acquis par un grand collectionneur européen.
Cette guitare offre un remarquable exemple de la facture des Voboam et se distingue tout particulièrement par sa somptueuse caisse plaquée d’écailles de tortue rouge sur feuilles d’or, divisée en quatre lais par trois larges filets d’ébène incrustés de chevrons d’ivoire. Comble de la minutie et du raffinement, on retrouve les mêmes matériaux précieux et motifs sur les éclisses, le talon, le dos du manche et l’arrière de la tête, ce qui indique la haute position sociale du commanditaire.
En cela, cette guitare fait partie de la catégorie des instruments précieux réalisés par la famille Voboam. Bien qu’il ait subi plusieurs modifications au cours de l’histoire, il conserve sa magnifique bouche étagée en parchemin et dorée à la feuille, ainsi que sa riche décoration sur le fond, les éclisses et le dos de manche, évoquant le savoir-faire de l’époque et tout particulièrement celui de l’ébéniste favori du roi – André Charles Boulle. Cette guitare témoigne ainsi parfaitement de la vogue de l’instrument à la cour de Louis XIV.
Cet instrument s’inscrit dans le mince échantillon des 39 guitares Voboam inventoriées par Florence Gétreau parvenues jusqu’à nous. Il fait partie des rares modèles qu’elle attribue à René Voboam en raison de ses caractéristiques stylistiques et constructives. En effet, l’analyse comparative entre cette guitare datée de 1668 et l’unique exemplaire connu signé René Voboam, daté 1641, met en évidence une proximité de style, en particulier en ce qui concerne les ornements. Ces deux instruments présentent un fond revêtu de quatre bandes d’écailles de tortue séparées par des rangs de deux grands chevrons. Ces chevrons sont, dans le cas de la guitare de 1668, eux-mêmes séparés par trois bandes d’ivoire et d’ébène dessinant aussi des chevrons. Il se trouve qu’une bande identique est présente sur le dos d’un autre instrument attribué à René Voboam et conservé au Palais Lascaris (Nice).
Malgré un manche raccourci, une tête redessinée dans le style distinctif de Voboam, ainsi qu’un chevalet et des moustaches élaborés à différentes époques, ce modèle conserve sa marque partielle : « Voboa[m] 1668 ». Or, bien que la marque “Voboam à Paris” soit souvent associée à Jean-Baptiste Voboam, dont l’activité se situe davantage entre 1697 et 1730, la concordance entre la date et les caractéristiques stylistiques suggère davantage que l’instrument serait l’oeuvre du premier – et non du dernier – représentant de cette famille : René Voboam[1]. Notons enfin que le barrage de cette guitare de 1668 est caractéristique des instruments Voboam et présente notamment des similitudes avec ceux des modèles connus de René Voboam. Toutefois, plusieurs experts dont Jérôme Casanova préfèrent rester prudents sur de telles attributions – la signature nominative du cartouche restant à ce jour la seule méthode d’attribution formelle.
[1] Florence Gétreau. Attribution et chronologie des instruments de la dynastie Voboam à Paris (1640- 1740). : La méthode historique et organologique au service de la datation.. Dater l’instrument de musique, Jun 2009, Paris, France. pp.4-22.
Le deuxième modèle de la vente Vichy Enchères du 13 avril 2024 a été réalisé en 1699, comme l’indique le cartouche en haut de la tête signé, daté et localisé : “Voboam à Paris 1699”. Cette guitare est tout à fait exceptionnelle puisqu’il s’agit de l’un des rarissimes exemplaires conservés dans son intégrité et état d’origine dans ses parties principales, comme le confirme son rapport dendrochronologique qui date la table de 1676. En effet, la majorité des guitares de cette époque – et celles des Voboam ne dérogent pas à la règle – ont subi de multiples altérations au cours de leur histoire. Ces restaurations étaient réalisées dans l’optique d’assurer la pérennité des instruments, allant souvent de paire avec la volonté de les rendre conformes aux changements de goût, d’usages et de répertoire.
En très bon état de conservation, cette guitare réalisée en 1699 a notamment le mérite de conserver sept chevilles certainement d’origine, ainsi qu’une bouche étagée en parchemin dorée à la feuille, en parfait état. Les seules modifications concernent le chevalet de six cordes simples, datant de l’époque romantique, modifié probablement par Grobert vers 1830 – comme le suggère son dessin caractéristique – et les frettes réalisées à la même époque.
Par la richesse de son ornementation composée de matériaux précieux couvrant l’ensemble de l’instrument d’un répertoire de motifs géométriques en écailles de tortue, filets d’ivoire et d’ébène bordés de pistagnes, l’instrument se distingue comme l’un des plus sophistiqués de la dynastie Voboam parvenus jusqu’à nous, et suggère une noble provenance. Comme le détaille l’expert et luthier Jérôme Casanova, cette guitare présente une ornementation et une soin des plus raffinés :
“Le fond, les éclisses, le talon, la poignée et l’arrière de la tête sont plaqués d’écailles de tortue, de filets composés d’ivoire et d’ébène formant entre eux des chevrons. Ils sont eux-mêmes subdivisés et entourés de filets d’un autre motif géométrique d’ivoire et d’ébène. Le motif extérieur du fond est un motif en pistagne d’ivoire et d’ébène. La table d’harmonie est en épicéa d’un grain serré et dans un état exceptionnel.”
Jérôme Casanova, expert et luthier
En prêt au Gemeentemuseum de La Haye de 1973 à 2015, cette guitare a parfois été rapprochée de l’étui également conservé au Gemeentemuseum, qui arbore les armoiries de Louis XIV[1]. L’instrument a aussi été exposé à Versailles à l’occasion de l’exposition “Fêtes et divertissements”, en 2015, comme témoignage de la quintessence des arts et du faste au temps de Louis XIV[2].
[1] Jean Duron, Le prince & la musique : les passions musicales de Louis XIV, 2009
[2] Elisabeth Caude, Jérôme de La Gorce, Béatrix Saude (dir.), “Fêtes et divertissements à la cour”, cat. exp. château de Versailles, 2016-2017, Paris, 2016, p.212 et 232 (reproduit p.213)
Quid de son luthier ? Comme le rappelle Jérôme Casanova, la question de l’attribution d’une guitare Voboam à l’un des membres de la famille est complexe, les styles de chacun étant très proches :
”Cette guitare figure dans l’ouvrage Instrumentistes et luthier parisiens : XVIIe – XIXe siècles (1988) avec l’hypothèse de son attribution à Jean-Baptiste Voboam. Cependant, la signature nominative du cartouche reste à ce jour la seule méthode d’attribution formelle puisque les styles des différents luthiers de la famille se confondent en de nombreux points.”
Jérôme Casanova – expert de la vente
Comme évoqué, cette guitare fait partie des rares modèles répertoriés par Florence Gétreau comme étant de Jean-Baptiste Voboam en raison de ses caractéristiques stylistiques et constructives. En effet, tous les instruments connus de Jean-Baptiste Voboam portent la marque “Voboam à Paris” car son père et son oncle étaient déjà morts lorsqu’il les réalise[1]. Sur les vingt-six instruments signés de la famille Voboam, tous portent le prénom et le nom du luthier en signature, à l’exception des instruments réalisés par Jean-Baptiste Voboam et de la guitare de 1668 provenant de cette même collection.
[1] Recent Research about the Voboam Family and their guitars”, dans Journal of the American musical Instrument Society, 31, 2005
“En regardant dans le détail les instruments de Jean-Baptiste, on constate une courbe plus développée, une complexification du filetage et une abondance de motifs luxuriants.”
Florence Gétreau. Attribution et chronologie des instruments de la dynastie Voboam à Paris (1640- 1740). : La méthode historique et organologique au service de la datation.. Dater l’instrument de musique, Jun 2009, Paris, France. pp.4-22.
Stylistiquement, cette guitare peut être comparée à celle des collections du Metropolitan Museum of Art datée de 1697 et attribuée à Jean-Baptiste Voboam. Celle-ci est effectivement ornée d’un similaire placage d’écailles de tortue en chevrons formant des losanges, et présente également sur la touche des motifs géométriques proches de ceux que l’on retrouve autour de la bouche du modèle de la vente Vichy Enchères.
“A comparison of the guitar dated 1697 in the Metropolitan Museum of Art with one dated 1699 in the Gemeentemuseum in The Hague reveals how this maker renews his style for exceptional orders.”
Florence Gétreau. Recent Research about the Voboam Family and their Guitars. Journal of the American Musical Instrument Society, 2005, XXXI, pp.5-66.
La facture stylistique de Jean-Baptiste Voboam se manifeste notamment sur les contours distincts des têtes de ses guitares, révélant une filiation avec Jean tout en arborant une allure plus voluptueuse. Par ailleurs, les roses des guitares destinées aux plus grands commanditaires – à l’image de celle-ci – sont d’une richesse ornementale des plus élaborées. La peinture attribuée à Pierre Gobert présentant Mademoiselle de Charolais (1695-1758), fille de Louis III duc de Bourbon-Condé, tenant une guitare similaire à celle du Metropolitan Museum, permet de remettre en contexte l’usage de ces instruments.
Incontestablement, ces deux guitares font partie des modèles les plus luxueux réalisés par les Voboam et donnent ainsi un exemple de la quintessence atteinte par la facture instrumentale aux XVIIème et XVIIIème siècles. En effet, outre leurs qualités musicales, ces modèles sont, de par leur préciosité matérielle et leur raffinement artistique, de véritables œuvres d’art qui furent prisées, dès leurs origines, par les plus grands commanditaires. En témoignage de cela, un étui de guitare de Jean Voboam de 1687, conservé au Musée de la Musique de Paris, porte les armes de Marie-Thérèse de Bourbon-Condé (1666-1732). Une autre guitare de Jean Voboam, réalisée en 1692, présente sur la touche et sur l’étui les armes probablement d’Elisabeth Charlotte d’Orléans[1].
[1] Florence Gétreau, Instrumentistes et luthiers parisiens, XVIIe – XIXe siècles, Alençon, 1988
Ces instruments font ainsi ressurgir une époque où la pratique de la musique faisait nécessairement partie de l’éducation de la noblesse et était un signe de reconnaissance sociale. Plus qu’un symbole d’appartenance à l’élite, elle signalait une aptitude morale et une grandeur d’esprit. Ceci explique aussi le grand nombre de portraits conservés représentant des nobles jouant de la guitare – des guitares probablement des Voboam. Outre les portraits déjà mentionnés, il faut ajouter le beau portrait présumé de Philippine-Elisabeth d’Orléans (1714-1734), dite Mademoiselle de Beaujolais, peint par Jean-Marc Nattier, ou encore les portraits de Madame Clotilde – la petite-fille de Louis XV – jouant sur une guitare Voboam de Drouais (1175, Château de Versailles) et de Ducreux (collection particulière).
Le goût pour les guitares des Voboam et leur valeur symbolique vont perdurer au XVIIIème siècle, comme en attestent là encore l’iconographie. Watteau sera l’un des plus grands représentants de la guitare Voboam en peinture, mais on les retrouve aussi dans les œuvres de Jacques-André Portail, Jean-Baptiste Oudry ou encore Carmontelle. On notera aussi un portrait de Madame Favart – dont il est question dans notre article sur la mandole de Saunier de cette même collection – jouant sur une guitare semblant de Voboam.
Les instruments des Voboam furent également prisés à l’international. Ainsi, plusieurs portraits témoignent notamment de leur diffusion en Angleterre, à l’exemple de la peinture de Sir Peker Lely, Two Ladies of the Lake Family, conservée à la Tate Gallery.
Ne manquez pas la vente exceptionnelle de ces deux rares guitares de la famille Voboam, dont la somptuosité évoque les plus fastueuses heures de la cour de France…
On Saturday 13 April 2024, two guitars by the Voboam family will be presented at auction. These two examples, made in 1668 and 1699 respectively, formed part of several important collections over the years, including most recently that of an important European collector renowned for his sharp eye and his expert knowledge, provide us with a beautiful historical and artistic panorama of the craftsmanship developed over several generations by this legendary dynasty of makers.
The guitar became popular with the nobility in the middle of the 17th century; before that, it was only used in popular music, partly because it was played in chords, as opposed to detached notes with the lute, producing a sound which was perceived at the time as “strange and confusing”[1]. During the first half of the 17th century, very few guitars were produced in France, some being occasionally imported from Italy or Spain. The re-evaluation of the instrument in the 1650s owes in part to Cardinal Mazarin, who brought in tutors and musicians to teach the king music. In 1647, Germain Pinel arrived to court to teach the lute, then in vogue, to the young Louis XIV; in an even more audacious move, Mazarin also brought in the Spanish guitarist Bernard Jourdan de la Salle to teach the instrument to the king. This tuition must have been very successful as Jourdan de la Salle gave lessons to the king until 1695 and Louis XIV became godfather to his son. Indeed, the king literally fell in love with the instrument, which was widely known as his favourite. According to Voltaire, “He was only taught to dance and play the guitar […].”[2]
[1] Pierre Trichet, Traité des instruments de musique (1640), Minkoff, Reprint, Genève, 1978, p.170.
[2] Nanie Bridgman, “L’aristocratie française et le ballet de cour”, Cahiers de l’AIEF, 1957, 9, pp. 9-21
The Italian virtuoso Francesco Corbetta was also brought to the court, and Louis XIV introduced him to Jean-Baptiste Lully – the composer of the Musique du Roi. Following this encounter, Lully “started with this instrument [and] retained a taste for playing it for the rest of his life”[1]. In particular, Corbetta composed for him, in 1656, several guitar overtures for the ballet La Galanterie du temps[2], ], in which the king danced and played the guitar. In 1674, Corbetta dedicated his second volume of La Guitarre Royale to Louis XIV. As a testament of the new status acquired by the guitar, the portrait of Louis XIV as patron of the arts and sciences includes a guitar placed right behind the king (Jean Garnier, Attributs des Arts entourant Louis XIV, 1672, Musee de Versailles). In addition, the guitar is one the instruments played by the Musiciens de Louis XIV in François Puget’s 1687 painting preserved in the Louvre. Following its adoption by the king, the instrument entered the curriculum of children’s education in France, as witnessed in a painting representing Madame de Montespan with Louis-Auguste de Bourbon, Duke of Maine, playing a small guitar. The inventories of instrument manufacturers, such as those of Jean Desmoulins or Jacques Dumesnil, also bear witness to this new enthusiasm for the guitar from the second half of the 17th century[3].
[1] J.L. Lecerf de La Viéville de Fresneuse, Comparaison de la Musique Italienne et de la Musique Française, Bruxelles, 1704, T.3, p.169
[2] Florence Gétreau. “Recent Research about the Voboam Family and their Guitars.” Journal of the American Musical Instrument Society, 2005, XXXI, pp.5-66.
[3] Joël Dugot, “La facture des instruments à cordes au temps de Jacques Dumesnil et Jean Desmoulins, Une approche à travers leur inventaire après décès”, in Florence Gétreau, Instrumentistes et luthiers parisiens, 1988
To meet the demands of this distinguished clientele, makers specialized in the art of guitar making. The king was one of their main patrons, and one family in particular was sought after for its exceptional craftsmanship: the Voboams. These makers were undoubtedly the first to focus their production on a single type of instrument, at a time when instrument makers made a wide range of instruments of the same family, in particular the popular instruments of the time, such as the mandolin, cittern, viol or violin. However, the 39 inventoried instruments of the five known members of the Voboam family only include guitars, apart from two viols[1].
[1] Florence Gétreau. “Recent Research about the Voboam Family and their Guitars.” Journal of the American Musical Instrument Society, 2005, XXXI, pp.5-66.
The Musee de la Musique de Paris keeps one of them, a pardessus de viole made by Jean-Baptiste Voboam in 1719. The inventories of instruments and makers, but also the paintings of the time, indicate that Voboam family instruments were among – if not – the most sought after. For almost a century, the Voboam dynasty were synonymous with guitar making and, thanks to them, the Parisian guitar experienced a meteoric rise and acquired an unprecedented reputation, domestically as well as internationally.
However, at the height of their success, many questions remain regarding the different members of the family. Despite the analysis of documentation over several decades – mainly by Florence Gétreau – questions remain. The family is generally considered to include five guitar makers. The founder of the dynasty is René Voboam (around 1606 – around 1671), of whom we only know one signed guitar, therefore most likely to be by him, dated 1641 (in the Ashmolean Museum in Oxford). He is sometimes thought to have had a brother, Alexandre Voboam (? – 1679), active between 1652 and 1670, but about whom we have no archive document and only three guitars from 1652 signed “Alexandre Voboam”. There next generation includes René’s sons: Jean Voboam (around 1633 – after 1691) and Nicolas-Alexandre, known as Alexandre Voboam le Jeune (around 1633 – after 1691). Alexandre Voboam and Alexandre Voboam le Jeune are sometimes thought to be the same person due to the very similar construction of their guitars and because after 1680, Alexandre Voboam le Jeune signed his guitars “Alexandre Voboam” only. In reality, it is more likely that the removal of the mention “le Jeune” was due to the death of Alexandre the Elder, which would no longer require that the distinction was made. There was a third generation of Voboam makers, as Alexandre Voboam le Jeune had a son, Jean-Baptiste Voboam (1671 – after 1731), who also became a maker and was active around 1693-1730. Finally, we can speak of a fourth generation represented by Jean-Baptiste’s son, Jean-Jacques Voboam, who was apprenticed to Jean-Claude Goujon (a harpsichord maker) in 1740[1], but who is not known for having made guitars.
[1] Florence Gétreau. Attribution et chronologie des instruments de la dynastie Voboam à Paris (1640- 1740). : La méthode historique et organologique au service de la datation.. Dater l’instrument de musique, 2009, Paris, France. pp.4-22.
Florence Gétreau’s in-depth studies of the Voboam dynasty concluded that each member of the family manufactured three main types of guitars during their career: basic instruments intended for amateurs, more elaborate models labelled as “classical” for professional musicians and discerning amateurs, and top-end tailor-made instruments for their aristocratic clientele. As exemplified by the Voboam guitars in the Vichy Enchères sale on 13 April 2024, the most elaborate models feature complex tortoiseshell patterns, ivory and ebony purfling, as well as sumptuous parchment rosettes.
Although the examples that have survived to this day mainly are of the last two types, due to the fact that their artistic value would have provided an incentive to preserving them, they do not fully reflect the production of the Voboams. Unfortunately, the absence of inventories upon the death of the various makers makes it difficult to ascertain their actual production in terms of the different models.
This patchy understanding of the production of the Voboam family is consistent with that of other renowned manufacturers of the same era, such as Tielke in Germany or the Sellas family in Italy. Regarding the Voboams, the construction methods varied significantly, both between different types of instruments and between the different members of the Voboam family. These variations related mainly to the bracing of the soundboards and the assembly technique, which drew from either the Spanish or French school. In addition, the string length of their guitars can vary greatly, from 61 to 71cm, which also raises the question of the practical use of the instruments[1].
[1] Informations tirées de Florence Gétreau. Recent Research about the Voboam Family and their Guitars. Journal of the American Musical Instrument Society, 2005, XXXI, pp.5-66.
The first instrument in the sale on 13 April 2024 is signed and dated on the inlaid cartouche at the top of the head: “Voboam 1668”. It was part of the collection of Charles Petit for a long time, and remained in this family until the time of the composer Maurice Leroux, before being acquired by a major European collector.
This guitar is a remarkable example of Voboam craftsmanship and stands out in particular by its sumptuous body veneered with red tortoiseshell on gold leaf, divided into four strips by three large ebony strips inlaid with ivory chevrons. As evidence of the heightened attention to detail and refinement, the same precious materials and patterns adorn the sides, the heel, the back of the neck and the back of the headstock, which indicates the high social status of the person for whom it was made.
As such, this guitar is amongst the most elaborate type of instruments made by the Voboam family. Although it has undergone several modifications throughout its history, it retains its magnificent sound hole layered in parchment and gilded, as well as its rich decoration on the back, the sides and the back of the neck, reminiscent of the craftsmanship of the time and especially that of the king’s favourite cabinetmaker – André Charles Boulle. This guitar is therefore a perfect testament to the popularity of the instrument at the court of Louis XIV.
This instrument is one of the 39 Voboam guitars inventoried by Florence Gétreau that have survived to this day. It is one of the few examples that she attributed to René Voboam, owing to its stylistic features and its construction. Indeed, the comparison between this guitar dated 1668 and the only other known example signed by René Voboam, dated 1641, highlights a similarity in style, in particular with regard to the ornamentation. Both instruments have a back covered with four bands of tortoiseshell separated by rows of two large chevrons. In the case of the 1668 guitar, these chevrons are themselves separated by three strips of ivory and ebony, which also form chevrons. An identical band appears on the back of another instrument attributed to René Voboam and kept at the Palais Lascaris (Nice).
Despite a shortened neck, a reworked headstock in the distinctive Voboam style, as well as a later bridge and moustachios, this instrument retains part of its original brand: “Voboa[m] 1668”. Even though the branding “Voboam a Paris” is often associated with Jean-Baptiste Voboam, who was mainly active between 1697 and 1730, the instrument’s date and its stylistic features point more to the work of the first – not the last – representative of this family: René Voboam[1]. However, a number of experts, including Jérôme Casanova, prefer to remain cautious about such attributions – the cartouche’s signature remaining the only formal method of attribution to date.
[1] Florence Gétreau. Attribution et chronologie des instruments de la dynastie Voboam à Paris (1640- 1740). : La méthode historique et organologique au service de la datation.. Dater l’instrument de musique, Jun 2009, Paris, France. pp.4-22.
The second instrument in the Vichy Enchères sale on 13 April 2024 was made in 1699, as indicated on the cartouche at the top of the head which reads: “Voboam a Paris 1699”. This guitar is exceptional for being an extremely rare example still in original condition in all its main parts, as confirmed by a dendrochronological report, which dated the front of 1676. Indeed, the majority of guitars from this era – and those of the Voboams are no exception – have undergone various alterations throughout their history. These restorations were carried out in order to prolong the life of the instruments, often resulting in updates to adapt them to changes in taste, use and repertoire.
This guitar, made in 1699, is in very good condition and has the added merit of retaining seven pegs, probably original, as well as a stepped sound hole in gilded parchment in perfect condition. The only alterations relate to the bridge of six single strings, dating from the Romantic era, probably modified by Grobert around 1830 – as suggested by its characteristic design – and the frets made at the same time.
The elaborate ornamentation with precious materials which covers the entire instrument, including an array of geometric motifs in tortoiseshell, ivory and ebony purfling framed with pistagnes, makes this one of the most sophisticated instruments by the Voboam dynasty to still be in existence, and suggests a noble patron. As outlined by expert and maker Jérôme Casanova, this guitar presents the most refined ornamentation and care:
“The back, sides, heel, neck and back of the head are veneered with tortoiseshell, and ivory and ebony purfling in the shape of chevrons. They are themselves separated and framed by more ivory and ebony purfling with a different geometric pattern. The exterior design of the back is a pistagne pattern of ivory and ebony. The front is made of narrow-grain spruce and is in exceptional condition.”
Jérôme Casanova, expert et luthier
This guitar, which was on loan to the Gemeentemuseum in The Hague from 1973 to 2015, was sometimes compared to the one also kept at the Gemeentemuseum, which features the coat of arms of Louis XIV[1]. This instrument was also exhibited in Versailles at the “Fêtes et divertissements” exhibition in 2015, as an example of the refinement of the arts and splendour at the time of Louis XIV[2].
[1] Jean Duron, Le prince & la musique : les passions musicales de Louis XIV, 2009
[2] Elisabeth Caude, Jérôme de La Gorce, Béatrix Saude (dir.), “Fêtes et divertissements à la cour”, cat. exp. château de Versailles, 2016-2017, Paris, 2016, p.212 et 232 (reproduit p.213)
What about the luthier? As Jérôme Casanova reminds us, the question of assigning a Voboam guitar to one of the members of the family is a complex one, as the styles of each are very similar:
« This guitar appears in the book Instrumentistes et luthier parisiens: XVIIe – XIXe siècles (1988) with the hypothesis of its attribution to Jean-Baptiste Voboam. However, the nominative signature on the cartouche remains to this day the only formal method of attribution since the styles of the différents luthiers in the family are confused at many points. »
Jérôme Casanova – expert
As mentioned above, this guitar is one of the rare models listed by Florence Gétreau as being by Jean-Baptiste Voboam because of its stylistic and constructional features. Indeed, all the known instruments by Jean-Baptiste Voboam bear the brand “Voboam a Paris” because his father and uncle were already dead when he made them[1]. All of the 26 branded instruments by the Voboam family bear the first name and surname of the maker in question, with the exception of instruments made by Jean-Baptiste Voboam, and the 1668 guitar from this same collection.
[1] Recent Research about the Voboam Family and their guitars”, dans Journal of the American musical Instrument Society, 31, 2005
“Looking closely at Jean-Baptiste’s instruments, we see a more developed curve, a more complex purfling and a plethora of elaborate ornamentation.”
Florence Gétreau. Attribution et chronologie des instruments de la dynastie Voboam à Paris (1640- 1740). : La méthode historique et organologique au service de la datation.. Dater l’instrument de musique, Jun 2009, Paris, France. pp.4-22.
Stylistically, this guitar can be compared to the one in the collections of the Metropolitan Museum of Art, dated 1697 and attributed to Jean-Baptiste Voboam. This one is actually decorated with a similar tortoiseshell veneer in chevron patterns forming diamonds, and also features on the fingerboard geometric patterns close to those found around the sound hole of the instrument in the Vichy Enchères sale.
“A comparison of the guitar dated 1697 in the Metropolitan Museum of Art with one dated 1699 in the Gemeentemuseum in The Hague reveals how this maker renews his style for exceptional orders.”
Florence Gétreau. Recent Research about the Voboam Family and their Guitars. Journal of the American Musical Instrument Society, 2005, XXXI, pp.5-66.
Jean-Baptiste Voboam’s style is particularly evident in the distinct contours of the heads of his guitars, revealing a connection with Jean while achieving a more voluptuous appearance. Furthermore, the roses on the guitars intended for the most important patrons have the most elaborate ornamentation, as is the case here. The painting, attributed to Pierre Gobert, of Mademoiselle de Charolais (1695-1758), daughter of Louis III Duke of Bourbon-Condé, holding a guitar similar to that in the Metropolitan Museum, provides some context as to the use of these instruments.
These two guitars are undoubtedly amongst the most elaborate made by the Voboams, and therefore provide examples of instrumental craftsmanship at its peak in the 17th and 18th centuries. Indeed, in addition to their musical qualities, these instruments are, due to their precious ornaments and artistic refinement, true works of art which were prized, from the start, by the most prestigious patrons. As evidence of this, a guitar case by Jean Voboam from 1687, kept at the Musee de la Musique de Paris, bears the coat of arms of Marie-Thérèse de Bourbon-Condé (1666-1732). Another guitar by Jean Voboam, made in 1692, features on the fingerboard and on the case a coat of arms which is probably that of Elisabeth Charlotte d’Orléans[1].
[1] Florence Gétreau, Instrumentistes et luthiers parisiens, XVIIe – XIXe siècles, Alençon, 1988
Therefore, these instruments take us back to a time when music practice was an integral part of the education of the nobility and was a sign of social distinction. More than a social status symbol, it denoted moral aptitude and greatness of spirit. This explains the large number of preserved portraits depicting nobles playing guitars – probably by the Voboams. In addition to the portraits already mentioned, we should mention the beautiful presumed portrait of Philippine-Elisabeth d’Orléans (1714-1734), known as Mademoiselle de Beaujolais, painted by Jean-Marc Nattier, or the portraits of Madame Clotilde – the granddaughter of Louis XV – playing on a Voboam guitar, by Drouais (1175, Château de Versailles) and Ducreux (private collection).
The taste for Voboam guitars and their symbolic value carried over into the 18th century, as evidenced again in paintings, as those of Watteau, who often depicted Voboam guitars in his paintings, but also in the works of Jacques-André Portail, Jean-Baptiste Oudry and Carmontelle. There is also a portrait of Madame Favart – mentioned in our article on the Saunier mandola in this same collection – playing a guitar that looks like it might be made by Voboam.
Voboam instruments were also popular internationally. For instance, several portraits bear witness to their popularity in England, such as the painting by Sir Peker Lely, Two Ladies of the Lake Family, kept at the Tate Gallery.
Don’t miss out on the exceptional sale of these two rare guitars by the Voboam family, whose exquisite craftmanship evokes the most sumptuous hours of the French court.